Les travailleurs des usines Airbus de Mirabel (Montréal), impliquées dans l’assemblage des avions A220, se sont dotés d’un droit de grève. Ils ont entamé un ralentissement lundi pour renforcer leurs revendications de salaires plus élevés et de meilleures conditions de travail.
Les syndicats canadiens ont menacé de déclencher une grève si la direction ne répondait pas aux revendications des travailleurs. L’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (IAMTA) a organisé dimanche un vote parmi ses membres d’Airbus et les résultats ont montré que presque tout le monde soutenait l’action proposée. Ce vote de grève « fait en sorte que le comité de négociation a désormais le pouvoir de déclencher une grève générale si l’employeur ne démontre pas davantage d’ouverture aux revendications des travailleuses et des travailleurs », mentionne dans un communiqué de presse le syndicat. Parmi eux, 99,6 % des membres se sont prononcés contre l’offre patronale.
Une partie de l’assemblage des avions Airbus A220 a lieu à Mirabel, une ville à la périphérie de Montréal, au Québec. Environ 1 300 personnes travaillent sur la chaîne de production. Leur convention collective est arrivée à échéance le 1er décembre 2023 et les discussions avec la partie patronale se sont amorcées en novembre dernier. Airbus a proposé une augmentation salariale de 10,25 % sur trois ans à ses travailleurs au Canada, mais IAMTA juge cette augmentation insuffisante pour compenser l’augmentation du coût de la vie. La plus grande organisation syndicale n’a pas encore dévoilé la proposition salariale proposée. Airbus possède une autre usine pour l’A220 en Amérique du Nord, située à Mobile, en Alabama.
L’A220 était auparavant connu sous le nom de CSeries de Bombardier. Ce constructeur canadien a fait face à d’importantes difficultés financières vers 2016 et a vendu le produit à Airbus en 2018. Depuis l’acquisition, le nombre de commandes et de livraisons est monté en flèche, Airbus Canada prévoyant de rentabiliser le programme A220 d’ici 2026. Éric Rancourt, porte-parole à la table de négociation pour l’AIMTA, rappelle que « l’objectif c’est 14 avions par mois, 10 à Mirabel et 4 à Mobile en Alabama. Pour arriver à ça, l’employeur a besoin de l’engagement des travailleurs à 100%. Pour l’obtenir ils vont avoir besoin d’un bon contrat de travail ». Airbus ajoute qu’il s’agit d’une « étape dans les négociations et dit souhaiter continuer le dialogue constructif qui s’est amorcé au cours des derniers mois afin que nous puissions, ensemble, trouver un accord qui convienne aux deux parties, tout en veillant au succès à long terme de l’A220. »
Bencello a commenté :
20 mars 2024 - 12 h 51 min
Cette menace de conflit social arrive à un moment charnière pour le programme A220:
– Embraer a remporté une commande conséquente de la part d’American Airlines
– Le potentiel rachat de Spirit Aerosystems par Boeing implique une décision sur les activités du fournisseur US vis à vis de l’A220.
Airbus va-t-il racheter les activités (ailes, pylônes, partiels de fuselage) que Spirit lui fournit ?
Cela retarderait davantage la rentabilité du programme, mais permettrait de maitriser la qualité et les coûts de ces composants
– les fournisseurs sont toujours en difficulté pour livrer en temps et en heure les composants, et l’objectif des 14 appareils par mois semble s’éloigner progressivement.
Airbus en a vu d’autres mais n’est pas en position de force face à des syndicats nord-américains combatifs.
OlivierNice a commenté :
21 mars 2024 - 21 h 29 min
Pendant combien de temps allez vous rappeler que l’A220 a été créé par Bombardier sous l’appellation C-Series ? 10 ans ? 20 ans ? 30 ans ? Je pense que ça fait longtemps que tous les lecteurs de votre site sont au courant de cela et que c’est vraiment très redondant de le mentionner à chaque fois