Le Venezuela a annoncé la fermeture de son espace aérien aux appareils en provenance ou à destination de l’Argentine, en représailles à la saisie d’un Boeing 747-300 cargo vénézuélien par Buenos Aires qui a été ensuite remis aux autorités étatsuniennes.
« Le Venezuela exerce sa pleine souveraineté sur son espace aérien et réaffirme qu’aucun avion en provenance ou à destination de l’Argentine ne pourra survoler notre territoire, jusqu’à ce que notre compagnie soit dûment indemnisée pour les dommages causés », a écrit le ministre des Affaires étrangères, Yvan Gil, sur le réseau X (ex-Twitter).
Le Boeing 747-300 cargo de la compagnie vénézuélienne Emtrasur a été immobilisé en juin 2022 en Argentine après être arrivé en provenance du Mexique, avec un chargement de pièces automobiles. L’appareil a été vendu en octobre 2021 à Emtrasur, filiale de la compagnie aérienne publique vénézuélienne Conviasa, par la compagnie aérienne iranienne Mahan Air, en violation des sanctions américaines, avait justifié le ministère américain de la Justice, en relayant aux autorités argentines une demande de saisie.
Caracas et Téhéran ont protesté contre les tentatives américaines de saisir l’avion, mais un juge argentin a ordonné en février 2024 qu’il soit remis aux États-Unis, à l’issue d’un long feuilleton judiciaire. Les 19 membres d’équipage ont été retenus en Argentine puis autorisés peu à peu à quitter le pays, au fil de l’enquête. Parmi eux figuraient quatre Iraniens, dont un suspecté par Washington d’être un ex-cadre des Gardiens de la révolution et de leur unité Al-Qods, classée organisation terroriste par les États-Unis.
CecildeMille a commenté :
18 mars 2024 - 12 h 15 min
La façon dont les USA imposent leurs choix et alliances internationales au reste du monde sous peine d’amendes colossales ou pire encore (voir la dirigeante de Huawei qui a échappé de justesse à la prison) me laisse toujours rêveur. Quelle différence entre la loi du plus fort et la piraterie ? D’ailleurs, si ça marche avec les 3/4 des pays, avec la Chine par contre, c’est inopérant : toujours l’exemple de Huawei, les USA demandent au Canada de se saisir de la présidente en vue de son extradition aux USA où l’attend un procès, le Canada s’exécute et assigne la dame en résidence surveillée. Oui, mais voilà, la Chine est une grande puissance : elle arrête deux Canadiens sur son sol sous l’accusation probablement bidon d’espionnage. Quelque semaines se passent, les Canadiens sont libérés et la présidente de Huawei regagne la Chine. A un acte de piraterie, les Chinois ont répondu par un acte de piraterie. Mais cela n’est valable qu’entre grandes puissances. Les pays européens, eux, s’exécutent et leurs entreprises paient leurs amendes au vu de l’extraterritorialité de la Justice U.S. “justifiée par la dollarisation de l’économie..
Juan Trippe a commenté :
18 mars 2024 - 15 h 29 min
Cette fermeture de l’espace aérien n’aura pas beaucoup d’impact sur Aerolíneas Argentinas et autres cies. Les vols vers Miami et La Havane survolent la Colombie uniquement. Les vols vers New York et Punta Cana devront faire une légere déviation au-dessus de la Colombie. Les Vénézuéliens y perdront financièrement (frais de survol).
@CecildeMille, oui, ce sont quelques pays dans le monde qui imposent la loi et les autres doivent suivre mais pas toujours…et eux-mêmes se contredisent parfois (cies. américaines à La Havane et Lufthansa à Téhéran, Iberia à Caracas, etc.)