Des mesures telles que la fin du dépose-minute, des parkings plus éloignés mais reliés au terminaux par des navettes sur des voies dédiées font l’apparition dans le vaste plan de réaménagement que lance le Groupe ADP et qui sera soumis à une consultation publique du 26 février au 20 mai 2024.

L’objectif est d’atteindre « zéro émission nette au sol dès 2030 », soit hors décollages et atterrissages des avions. La principale mesure repose sur l’éloignement des voitures pour un environnement moins bruyant, moins polluant, mais aussi plus respectueux du bien-être des passagers comme des riverains.  Le dépose-minute devant les terminaux sera terminé. Quatre parcs de stationnement et zones de dépose seront créés « à environ 1 ou 1,5 km », pour les particuliers comme les taxis, VTC et les 25 000 salariés de la plate-forme. Des navettes « propres », gérées par l’aéroport, assureront les liaisons jusqu’aux aérogares et aux zones d’activité. Elles pourraient circuler sur un tracé dédié, ce qui permettrait de maîtriser le temps de parcours.

« Sur ces parkings éloignés, les passagers pourront directement déposer et enregistrer leurs bagages en soute », explique Justine Coutard, directrice de l’aéroport. « Déchargés de leurs valises encombrantes, ils n’auraient plus que leurs bagages cabine à prendre dans la navette. » Les valises de soute seront acheminées par route jusqu’au tri bagages sécurisé puis à bord de l’avion. « Nous allons tester cet acheminement à distance lors des JO puisque les athlètes pourront enregistrer leurs bagages depuis le village olympique », en Seine-Saint-Denis, a affirmé Edward Arkwright, directeur général exécutif du Groupe ADP.

Une exception sera faite pour les publics prioritaires (handicapés…) et les voitures écologiques qui pourront  accéder directement aux terminaux. A l’attention des 45000 salariés de plateforme aéroportuaire sud de Paris, 6 kilomètres de pistes cyclables devraient également être créés de 2024 à 2030. Une partie des 18 parkings actuels de surface disparaîtront, probablement les parkings « éco ». « Ils ont vocation à être transférés sur les quatre futurs parkings éloignés », indique Edward Arkwright. La jauge actuelle, de 15 000 places, serait donc conservée. Rappelons également que Orly accueillera une nouvelle station de la ligne 14 du métro parisien (et l’extension d’une ligne de tramway), ce qui pourrait aussi aider à réduire la place prépondérante des véhicules..

Le projet devrait être lancé officiellement lundi 26 février. Pour l’occasion, ADP a souhaité lancer « une concertation publique volontaire », d’une durée de trois mois, jusqu’au 26 mai, pour recueillir l’avis des riverains, des usagers et des collectivités territoriales qui bordent l’aéroport. Cette « décarbonation » d’Orly est une obligation, car c’est « une des plates-formes les plus urbanisées d’Europe », explique Justine Coutard, directrice de l’aéroport d’Orly, qui précise que, chaque année, elle doit gérer « la cohabitation d’Orly avec les riverains ». Pour rassurer ces derniers, ADP prévoit, d’ici à 2035, une stabilisation du nombre de mouvements d’avions au niveau de 2018, soit environ 229 000 par an.

Aéroport d’Orly : ADP lance la concertation sur un réaménagement décarboné 1 Air Journal

@AJ