La production de carburant durable d’aviation (CDA, ou SAF en anglais) est un processus complexe mais crucial dans la transition vers une aviation plus respectueuse de l’environnement. Cette alternative aux carburants traditionnels dérivés du pétrole est produite à partir de diverses sources renouvelables, contribuant ainsi à réduire l’empreinte carbone de l’industrie aéronautique.
L’une des principales méthodes de production de CDA implique la conversion de biomasse en carburant liquide. Cette biomasse peut être constituée de déchets agricoles, de résidus forestiers, d’huiles végétales usagées ou même d’algues. Le processus commence par la collecte et le traitement de la biomasse, qui est ensuite transformée en hydrocarbures à l’aide de différentes techniques telles que la pyrolyse, la gazéification ou l’hydrotraitement.
La pyrolyse implique la décomposition thermique de la biomasse en l’absence d’oxygène, produisant un mélange de gaz, de liquides et de charbon. Ces liquides peuvent être raffinés pour obtenir des hydrocarbures utilisables dans les avions. La gazéification consiste à chauffer la biomasse avec un agent gazéifiant pour produire un gaz synthétique riche en hydrogène et en monoxyde de carbone, qui peut ensuite être converti en carburant liquide par des réactions de synthèse. L’hydrotraitement est une méthode qui consiste à traiter la biomasse avec de l’hydrogène à haute température et haute pression pour produire des hydrocarbures similaires aux carburants d’aviation conventionnels.
Une fois les hydrocarbures produits, ils sont ensuite raffinés pour répondre aux spécifications strictes des carburants d’aviation, garantissant ainsi leur compatibilité totale avec les moteurs et les infrastructures existantes. Ce processus de raffinage élimine également les impuretés et les composés indésirables, assurant la qualité et la sécurité du carburant final.
La production de CDA vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’aviation en remplaçant progressivement les carburants fossiles par des alternatives durables et renouvelables. Bien que la production de CDA soit encore relativement limitée par rapport aux carburants traditionnels, elle offre un potentiel significatif pour décarboniser l’aviation et contribuer à la lutte contre le changement climatique. En investissant dans la recherche et le développement de technologies de production de CDA innovantes et efficaces, l’industrie de l’aviation peut continuer à progresser vers un avenir plus durable et respectueux de l’environnement.
Michel Papydispatch a commenté :
18 février 2024 - 10 h 06 min
Est ce que par pur hasard, le SAF ne contiendrait pas aussi un peu d’huile de palme ??? Auquel cas les populations autochtones d’Indonésie et de quelques autres parties du monde nous remercieront beaucoup de déforester leur milieu naturel et leur habitat avec toute la biodiversité alentour, tout cela pour ne plus bruler du kérozène !!!
Bien sur, pendant ce temps, on manifeste à Bordeaux et sur le bassin d’Arcachon pour huit nouveaux forages alors qu’il y a déjà 70 puits qui produisent 1% de notre “pétrole national” et ne gênent personne…
On a pas beaucoup de pétrole mais on a de grandes idées !!
jeloag a commenté :
18 février 2024 - 11 h 55 min
On voit de plus en plus sur les sites des compagnies aériennes la case à cocher pour participer à cela en utilisant du SAF, en payant un supplément bien sûr.
Il est hors de question que je paie un supplément pour cela, sachant pertinemment que dans un avenir proche cela sera inclus dans le prix du billet.
Marre de cette écologie outrancière.
FL360 a commenté :
18 février 2024 - 16 h 58 min
“C’est quoi le carburant durable aviation ?”
Si l’on s’en tient à l’étymologie, c’est un carburant qui dure, ce qui n’a aucun sens.
En ces temps où ne connait plus que les néologismes, supposons qu’il s’agisse d’un carburant dit écologique, ce qui pas plus de sens, son processus de production étant tout, sauf écologique.
Cela me permet donc d’utiliser la terme d’éco-blanchiment ou de verdissage, voire de greenwashing pour ceux ne sachant plus le français.