Unite Here, qui représente des travailleurs du secteur aéroportuaire aux États-Unis, a déposé une plainte auprès de l’OCDE, reprochant à la compagnie française de ne pas imposer à l’un de ses fournisseurs de Los Angeles, Flying Food Group, d’entamer un dialogue avec les salariés sur place.
La section locale 11 du syndicat Unite Here , qui représente plus de 450 personnes à l’aéroport international de Los Angeles (LAX), accuse Air France de n’avoir « fait aucune vérification ni contrôle en matière de droits de l’homme auprès de son fournisseur de services de restauration aérienne». Ce fournisseur de restauration aérienne est déjà dans le viseur du syndicat américain pour « non-respect des lois sur le salaire minimum », « entrave à la liberté syndicale » ou encore « violation grave des règles de sécurité ». Alors que la loi l’y oblige, Air France n’aurait « rien fait pour empêcher son prestataire de traiter indignement ses salariés », explique Unite Here. La compagnie n’aurait pas non plus « fait preuve de diligence raisonnable en matière de droits de l’homme afin de protéger les droits fondamentaux des salariés de son prestataire ».
Aujourd’hui, le syndicat Unite Here demande à engager des négociations avec la compagnie française au sujet des « conditions de travail abusives dans les locaux de son fournisseur ». « Air France ne peut pas ignorer ces graves problèmes de violation du droit du travail chez Flying Food Group et doit insister pour que ses fournisseurs traitent les travailleurs avec dignité et équité », a affirmé Susan Minato, coprésidente de la section locale 11 de Unite Here.
Flying Food Group, a déjà été dans le viseur de plusieurs agences gouvernementales américaines pour violation des protections en matière de santé et de sécurité des travailleurs. En août 2023, les régulateurs de Californie ont ainsi émis une citation de 1,2 million de dollars à Flying Food Group (FFG), alléguant que la société de restauration aérienne a mis du temps à rappeler 21 travailleurs qui ont été licenciés au plus fort de la pandémie de COVID-19 une fois que les affaires ont repris. En février, une autre citation a été menée suite à la plainte de quatre de ses travailleurs qui alléguaient que le 2 février 2023, la direction avait intentionnellement verrouillé plusieurs portes de sortie d’un avion, utilisant même des vis pour sceller une porte avec une plaque métallique. Le moment choisi pour ces actions était particulièrement préoccupant, car il a coïncidé avec le moment où les travailleurs prévoyaient d’organiser un piquet de protestation à l’extérieur de l’établissement. Les travailleurs ont également intenté une action en justice en déposant une plainte pour pratique déloyale de travail, affirmant que les actions de la direction enfreignent le droit fédéral du travail. Malheureusement, ces citations ne constituent pas des incidents isolés pour FFG, affirme le syndicat. Lors d’un autre incident, la California Highway Patrol a qualifié l’entreprise de « insatisfaisante » en raison de l’emploi et de l’autorisation de sept personnes sans permis valide à conduire leurs camions. En outre, le Bureau d’administration des contrats, chargé de faire respecter la loi sur le salaire minimum de l’aéroport, a cité FFG et ses sous-traitants à quatre reprises pour violation de la réglementation sur le salaire minimum.
FFG emploie plus de 350 travailleurs à LAX qui préparent et transportent les repas à bord vers les avions de plus d’une douzaine de grandes compagnies aériennes, comprenant outre Air France ou des compagnies américaines, Singapore Airlines, Lufthansa – et, à partir d’avril, la compagnie aérienne de luxe taïwanaise Starlux. Air France n’a jusqu’à maintenant pas communiqué sur ce sujet.
Lelien a commenté :
17 janvier 2024 - 11 h 14 min
C’est marrant car les grands groupes étasuniens comme Amazon font pareil en France : sous-traiter à des magouilleurs qui ne respectent en rien la loi (travail dissimulé, non paiement des heures supplémentaires, licenciements abusifs…)
Bencello a commenté :
17 janvier 2024 - 12 h 08 min
Si l’on suit la logique, toutes les compagnies clientes de Flying food group (SIA, LH…) devraient être poursuivies, à moins qu’elles n’aient déjà imposé à leur fournisseur d’entamer un dialogue social.
Lyonnnais a commenté :
17 janvier 2024 - 18 h 02 min
Si un dialogue social était entamé, les syndicats ne pourraient rien reprocher à AF-KLM …!!?! … donc les autres clients devraient effectivement être dans le même bateau, sauf si des pots de vin s’y opposent !!
Pourquoi ne pas a commenté :
17 janvier 2024 - 20 h 12 min
Pourquoi ne pas poursuivre l’aéorport qui abrite les locaux de ce prestataire catering ?
Pourquoi ne pas poursuivre les fournisseurs de cette société : vivre, véhicules, carburant, courrier, nettoiement, électricité, eau, surveillance/sécurité ? Et à leurs conjoints bien sûr !
Et si on s’en prenait directement à la société elle même ???
Le toulousain a commenté :
18 janvier 2024 - 7 h 03 min
Technique woke
Si tu t en prends directement tu es comptable de l action et donc attaquable en justice
Mais
Si tu fais pression sur les personnes qui font vivre cette boite ou personne ( meme avec des menaces en l air )
Ben alors c est pas ta faute si ton souffre douleur est écarté du metier
Mettez cela a toutes les sauces et vous avez le principe