Trois hommes ont été placés sous contrôle judiciaire, le 15 décembre dernier, soupçonnés de surveiller la police des taxis à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle pour ensuite prévenir des taxis clandestins contre rémunération, a rapporté Franceinfo.

Selon le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) interrogé par Franceinfo, il s’agit d’un système de surveillance « et de partage en temps réel des informations relatives à l’activité des fonctionnaires de police de l’unité de contrôle de transport de personnes, appelée Boers ». Des membres du réseau étaient placés à plusieurs points stratégiques de Paris-CDG. Ils devaient renseigner les chauffeurs de taxis clandestins pour leur permettre d’arnaquer d’arnaquer des touristes avec des courses plus chères sans prendre le risque d’être interpellé par « les Boers ».

Un guetteur était posté en permanence devant les locaux des Boers pour surveiller leurs faits et gestes, leurs déplacements, parfois même ces guetteurs envoyaient des photos des policiers en civil qu’ils surveillaient et les plaques de leurs voitures de police banalisées mais aussi personnelles, raconte Franceinfo dans son enquête. Ces guetteurs allaient même jusqu’à procéder à de véritables filatures dans l’aéroport.

En contrepartie, les chauffeurs de taxis clandestins versaient chacun « entre 100 et 150 € par semaine » au réseau de surveillance. Un groupe de discussion entre observateurs et chauffeurs pouvait parfois regrouper 70 clients. Les gains du réseau sont estimés entre 170 000 et 300 000 euros depuis mars 2022. Selon le parquet de Bobigny, les faits auraient été commis entre le 31 mars 2022 et le 12 décembre 2023.

Paris-CDG : un réseau espionne la police des taxis pour le compte de chauffeurs clandestins 1 Air Journal

@AJ