Dans ce qui équivaut à un revirement de la politique de suppression du bruit et d’un plafonnement du nombre de vols annuels à Schiphol, l’aéroport d’Amsterdam augmente le nombre de vols qui seront autorisés en 2024 à 483 000 vols annuels.

Cette décision fait suite à l’annonce faite par le gouvernement néerlandais en novembre selon laquelle il abandonnerait les projets expérimentaux visant à mettre en place des plafonds de vols dans cet aéroport très fréquenté. L’abandon du plafond de vol proposé a été un coup dur pour les groupes divers espérant résoudre les problèmes de bruit et soucieux d’influer sur le changement climatique. Dans un communiqué publié le 21 décembre sur son site Internet, les responsables de l’aéroport de Schiphol ont déclaré qu’il y aurait de la place pour 483 000 vols à Schiphol en 2024. Ce chiffre inclut la capacité de 293 000 vols pendant la seule saison estivale, qui s’étend du 31 mars au 26 octobre.

L’allocation de vols d’été représente une augmentation notable par rapport au nombre de vols qui avaient été approuvés dans le cadre des réductions proposées. « Les 293 000 vols pour la saison estivale 2024 sont supérieurs aux 280 000 vols annoncés précédemment par Schiphol. Ce nombre est dérivé d’un total annuel de 460 00 vols, comme cela a été déterminé dans le cadre du projet expérimental », indique aujourd’hui le communiqué de l’aéroport.

Au cours de l’année civile 2023, Schiphol prévoit un total d’environ 433 000 vols, ce qui signifie qu’elle autorisera bien plus de vols en 2024, soit 483 000. L’augmentation du nombre de vols est autorisée « à condition que les heures de pointe soient allégées », a déclaré Schiphol. « A la demande du ministre, nous avons revu ce qui était opérationnellement possible après l’abandon du projet expérimental. Davantage de vols sont désormais possibles, mais cela n’est sûr et responsable qu’à condition de réduire la pression sur certaines heures de pointe », résume Patricia Vitalis, directrice exécutive des opérations de Royal Schiphol Group, dans un communiqué.

Selon les responsables de l’aéroport, les heures de pointe à l’aéroport de Schiphol nécessiteront un effort majeur de la part de l’ensemble du secteur de l’aviation et des partenaires gouvernementaux concernés. Un coordinateur indépendant des créneaux horaires devrait discuter avec les compagnies aériennes de la manière de réduire le nombre de vols aux heures de pointe à l’aéroport. L’espoir est que les réductions « se feront sur une base volontaire, sinon par le biais d’une obligation de la part du coordinateur des créneaux ». Selon une analyse récente, les heures de pointe à Schiphol incluent le matin, lorsque de nombreux gros avions de ligne arrivent simultanément. L’analyse suggère qu’en réduisant la capacité lors de l’une des heures de pointes du matin de 68 à 65 arrivées par heure, une partie de la pression sur l’aéroport pourrait être soulagée.

Le chemin est plus qu’ardu pour mettre en place des projets expérimentaux visant à réduire la capacité de l’aéroport, y compris en raison de plaintes déposées auprès des tribunaux par des organisations de l’industrie aérienne cherchant à bloquer ces projets. Le gouvernement des États-Unis s’est également opposé au plan de réduction des vols. Les opposants aux réductions avaient déclaré que cette décision pourrait violer le droit européen ainsi que les accords aériens. Si bien, qu’en novembre, le ministre néerlandais de l’Infrastructure et de l’Eau, Mark Harbers, a indiqué que la première phase du plan de réduction, qui devait démarrer en 2024, était abandonnée « jusqu’à nouvel ordre ».

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Schiphol augmente sa capacité à 483 000 vols l'année prochaine après l'échec du plan de réduction du bruit 2 Air Journal

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