Le SNPNC-FO, Syndicat National du Personnel Navigant Commercial, regrette dans un communiqué du 5 novembre que ses membres ne participent pas aux résultats record établis par la compagnie aérienne. Il menace de faire grève si la direction ne réagit pas.
Le SNPNC-FO représentant les hôtesses et stewards en France, constate que Volotea « se glorifie de chiffres record pour l’année 2023, célébrant la meilleure saison estivale de son histoire ». « Cependant, force est de constater que les salariés n’ont pas été conviés à cette grande fête. Au contraire, ce mois-ci, Volotea a pris la décision … de retarder les versements des salaires d’une semaine ! » Le syndicat rappelle que les PNC de VOLOTEA « sont payés au SMIC, parfois même en-dessous ! » « Les salariés, qui n’ont donc toujours pas reçu leur paie, sont aujourd’hui confrontés à un choix cornélien : dépenser 10 € d’essence pour travailler, ou manger le soir ? Nous rappelons aujourd’hui à Volotea le b. a.-ba du droit du travail : vous nous payez pour que nous travaillions. Vous ne nous payez plus ? Nous ne travaillerons plus. »
Face à ce « manque de considération », le SNPNC-FO réfléchit à déposer un préavis de grève dans les prochains jours. Sur le plan collectif, le SNPNC entend enclencher une procédure d’alerte économique afin d’enquêter sur la réalité de la situation économique de cette entreprise. Pour le SNPNC-FO : « ou bien Volotea ment sur sa santé financière », « ou bien Volotea manque sciemment à ses obligations les plus élémentaires, au mépris total de la dignité de ses salariés ». Sur le plan judiciaire, son service juridique étudie l’opportunité de déposer une plainte pénale. Enfin, le syndicat estime que le « gouvernement doit assumer ses responsabilités, lui qui attribue des fonds publics à une entreprise qui ne daigne même pas rémunérer ses salariés en temps et en heure. »
Interrogé par Corse-Matin, le délégué syndical du SNPNC-FO, Maxime Vinet, a expliqué : « Nous étions payés les 27-28 de chaque mois. On a appris il y a quelques jours par une communication interne de la DRH située à Barcelone que nos salaires nous seraient payés le 30 novembre. Dans une seconde communication, nous apprenons que le virement serait fait le 1er décembre. Ce jour tombait un vendredi, ajoutez à cela les délais dans les virements internationaux puisque leur banque est espagnole, au final, certains d’entre nous ont été payés le 5 décembre. »
Dans le courrier envoyé à ses salariés, la DRH de l’entreprise justifie le décalage de paiement des salaires des mois de novembre à mars en raison de l’entrée dans la saison basse : « Vous savez tous que notre activité est très saisonnière, elle se situe principalement en été et notre activité est faible en hiver. Il en va de même avec nos ressources financières. Notre stratégie implique un alignement de nos ressources financières sur les besoins de l’entreprise pendant la saison basse, jusqu’à la reprise de la haute saison; en hiver, les salaires seront donc transférés sur les comptes bancaires au cours des deux derniers jours de chaque mois, comme c’est l’usage dans les autres entreprises. Cette politique ne sera applicable que durant les mois de faible activité et n’affectera pas le montant total des salaires et primes qui vous seront versés. »
Volotea a réagi auprès du média corse : « Volotea respecte pleinement ses obligations en matière de paiement des salaires. Les versements sont effectués conformément à la législation, soit dans les cinq premiers jours du mois. Cette mesure exceptionnelle de transfert de paiement en basse saison n’est en aucun cas une négligence de ses obligations salariales. En été, Volotea anticipe le paiement des salaires comme un geste de soutien envers ses employés. La compagnie insiste sur le fait que les informations partagées par le syndicat sont erronées et tient à réaffirmer son engagement inébranlable envers ses employés, la transparence et le respect des lois en vigueur. »
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