Madagascar Airlines (ex-Air Madagascar) a annoncé l’annulation de ses vols internationaux en raison de « contraintes opérationnelles ».
Cela signifie que la desserte de Paris qu’elle a opérée ces dernières semaines avec des appareils en wet lease (location avec équipage), en lien avec la start-up allemande long-courrier USC, n’est plus d’actualité, sans plus d’indication sur la date d’une possible reprise. À la tête du Conseil d’administration de la Madagascar Airlines depuis le 15 novembre 2022, Rinah Rakotomanga, a en outre démissionné par surprise vendredi dernier, créant encore plus de confusion dans la compagnie, même si elle demande dans sa lettre de démission de rester à un poste d’administrateur (sic). Dans sa lettre, elle évoque une « dégradation de la situation relationnelle » au sein de la compagnie qui aurait des impacts considérables sur l’opérationnel. Mary Rakotondraibe qui avait déjà occupé ce poste auparavant l’a remplacé le lendemain.
En marge de l’inauguration d’une agence Madagascar Airlines à Toamasina, qui avait fait l’objet d’une rénovation, elle avait auparavant apporté des explications par rapport aux retards et les annulations de vols que la compagnie nationale a été contrainte de procéder ces derniers temps, rapporte le site local 2424.mg. « Ils sont exclusivement liés à des problèmes techniques et opérationnels. Nous sommes ainsi parfois contraints de prendre certaines dispositions pour garantir avant tout la sécurité des passagers ».
Mis à part les vols sur 11 destinations du réseau intérieur, Madagascar Airlines opère également des vols sur le réseau régional dont au départ et vers La Réunion et Mayotte. La reprise de sa desserte sur l’île Maurice qui était prévue le 29 octobre est remise pour « bientôt » comme indiquée par la compagnie nationale dans Prime Magazine. Elle compte également opérer de nouveau sur Moroni dans un avenir proche.
Thierry de Bailleul, le directeur général de Madagascar Airlines (un ex-Air France-KLM, Emirates et Qatar Airways), lançait il y a une semaine, comme un avertissement, espérer une approbation du plan de développement de la compagnie qu’il avait soumis au gouvernement pour un début de financement avant janvier 2024. Une échéance compliquée alors que la pays se trouve en pleine crise politiques à moins de deux semaines du premier tour des élections présidentielles (le second tour le 20 décembre 2024). Thierry De Bailleul avait souligné que l’orientation stratégique de Madagascar Airlines était de miser davantage sur le réseau intérieur, rapportaient les médias locaux. Il confiait ainsi que durant la haute saison, la compagnie avait mis en place plusieurs vols supplémentaires sur le réseau intérieur dont Nosy Be, où elle a opéré jusqu’à 11 fréquences hebdomadaire au mois d’août. Une nouvelle plateforme de vente a également été conçue en collaboration avec le ministère du Tourisme, indiquait-t-il de même dans Prime Magazine du mois d’octobre.
La compagnie malgache attend impatiemment l’arrivée de l’avion Embraer E190-E2. L’acquisition du monocouloir brésilien avait été évoqué dès mars 2022. A l’arrivée de Thierry de Bailleul, il avait également été dévoilé la signature d’un contrat portant sur trois Embraer 190-E2 dont le premier était attendu dès début 2022, puis juin 2022, puis septembre 2022. Toujours rien aujourd’hui. Le contrat avait été réalisé avec la société de leasing Azorra, pour un appareil pouvant accueillir jusqu’à 150 passagers et voler durant 7 heures.
Rappelons quand même les derniers mots du Conseil d’administration de la nouvelle Madagascar Airlines en avril 2023 : « Grâce à ces certifications de reconnaissance internationale, Madagascar Airlines desservira avec assurance et fierté les huit principaux aéroports nationaux de la Grande Île en plus des lignes régionales et européennes déjà acquises. Le pavillon Malagasy volera dans les prochains mois à la reconquête de l’Asie et de dix nouveaux cieux dans les prochaines années ». Il reste encore du chemin à faire… Le plan de développement (et donc l’avenir de la flotte notamment long-courrier, le retour de liaisons internationales, notamment vers Paris ou Marseille) reste toujours à être approuvé à l’approche d’élections présidentielles sous haute tension.
Le président sortant Andry Rajoelina, qui se représente, est vivement critiqué pour sa nationalité française, récemment dévoilée (ce qui est inconstitutionnel dans ce pays) ainsi que de soupçons de corruption électorale par l’ONG Transparency International et un collectif de dix candidats qui font front en réclamant la disqualification de Andry Rajoelina et la création d’une Cour électorale spéciale. Le collectif boycotte également la campagne présidentielle, l’un d’eux étant toujours hospitalisé (blessé à l’oeil) sur l’île Maurice après un éclat de bombe lacrymogène lancée par les forces de l’ordre.
julien31 a commenté :
7 novembre 2023 - 10 h 52 min
Madagascar c’est 60 ans de gabegie et de corruption et malheureusement pour le peuple malgache , la suite ne s’annonce pas mieux
Ah bon ? a commenté :
7 novembre 2023 - 11 h 54 min
Enième péripétie d’une compagnie bancale…
A part pour placer quelques copains et se verser des salaires confortables, on se demande bien à quoi peut servir cette compagnie…
Le toulousain a commenté :
7 novembre 2023 - 17 h 20 min
Faut appeler @tilo a la rescousse
Momoderabat a commenté :
8 novembre 2023 - 1 h 04 min
Il suffirait que tous les amateurs en quête de chair fraîche en france donnent 1 euro et la compagnie malgache redevient rentable!
Xaviet a commenté :
4 décembre 2023 - 19 h 29 min
contraintes opérationnelles = plus de sous dans les caisses, tout s’est évaporé…
Quelle honte!
Et leur site internet complètement à la ramasse…
Harry a commenté :
12 février 2024 - 14 h 42 min
Compagnie colonialiste, ou couloniaste, comme vous voulez!: c’est à la tete qu’il faudra couper !