Lancée il y a tout juste un an, la low cost indienne Akasa Air connaît sa première crise majeure, déclenchée par des pilotes qui ont démissionné sans donner leur préavis.
Akasa Air a déclaré qu’elle avait annulé 600 vols en août en raison de 43 pilotes qui ont “abandonné leurs fonctions” et sont partis sans respecter le préavis contractuel obligatoire, ce qui a entraîné une perturbation du programme des vols. Et elle serait contrainte d’annuler jusqu’à 700 autres vols en septembre si les démissions se poursuivaient.
“Nous avons choisi de voler moins et de céder des parts de marché… ce ne sont que des contraintes à court terme“, a déclaré le directeur général d’Akasa Air, Vinay Dube, dans un courriel adressé aux employés mardi, ajoutant que la compagnie aérienne avait des “finances solides” et qu’elle était confiante en l’avenir. Akasa Air a porté plainte devant les tribunaux contre les pilotes démissionnaires, dont beaucoup ont rejoint la compagnie rivale Air India Express (filiale low cost d’Air India), et a saisi l’autorité de régulation de l’aviation indienne pour qu’elle fasse respecter la période de préavis.
La crise que traverse Akasa Air intervient à un moment de profonde polarisation dans le transport aérien indien, avec IndiGo, la plus grande compagnie aérienne du pays, et Air India, propriété du conglomérat Tata, qui contrôlent près des deux tiers du marché. A côté de ces deux géants, les autres compagnies aériennes comme Go Air, SpiceJet et Akasa Air tentent de se faire une place dans le ciel indien. Fondée par Vinay Dube et l’ancien président d’IndiGo Aditya Ghosh en 2022, Akasa Air a vu sa part de marché chuter à 4,2 % en août, contre 5,2 % le mois précédent.
Akasa Air opère actuellement une flotte de 20 Boeing 737 MAX pour desservir un réseau domestique et attend 56 autres en commande. Elle a obtenu la semaine dernière l’autorisation du ministère indien de l’aviation civile de lancer un réseau international.
Bencello a commenté :
21 septembre 2023 - 15 h 25 min
Inquiétant quand une compagnie aérienne qui se lance ne peut même pas conserver ses pilotes, qui partent à la concurrence.
Avec ou sans préavis, là n’est pas la (seule) question.
La compagnie va devoir se mettre à la hauteur des promesses d’Air India Express (salaires ? conditions de travail?). A défaut ses B737 MAX ne vont pas servir à grand chose.
Greg6 a commenté :
21 septembre 2023 - 18 h 09 min
Les temps sont difficiles aussi bien pour Spicejet, Akasa Air ou Go Air.
Les trois rencontrent des difficultés, et ils font face aux deux géants Indigo et Air India, qui eux sont lancés à toute allure dans des plans de développement énormes.
Apparemment ces deux là ne rencontrent pas les mêmes obstacles de financement, on peut donc se demander si l’Inde ne court pas tout droit vers une sorte de duopole…