L’avionneur européen Airbus a lancé hier une campagne internationale d’essais en vol de son tout dernier monocouloir long-courrier A321XLR (Extra Long range).

Baptisée « Functional and Reliability Testing » (FnR) chez Airbus,  la campagne de « Route proofing » fait partie de l’activité de certification de l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). L’objectif principal du FnR est de démontrer la maturité des systèmes de l’A321XLR bien avant sa mise en service, avec un objectif d’environ 100 heures de vol sur 10 jours sans mise hors tension des systèmes. Des tests spécifiques, comprenant une quinzaine de vols au total, sont représentatifs de ce que les compagnies aériennes pourraient effectuer lorsque l’avion entrera en service. Ceux-ci ont été définis pour représenter un mélange de profils d’opérateurs, de conditions climatiques, de durées de vol et de délais d’exécution à l’aéroport.

Pour la première fois depuis le premier vol de l’A321XLR en juin 2022, de véritables équipages de cabine et de pilotage de compagnies aériennes acquerront une expérience pratique, aux côtés des pilotes d’essai et des ingénieurs navigants d’Airbus ainsi qu’un groupe représentatif d’environ 30 passagers composé de bénévoles, employés d’Airbus et des compagnies aériennes.

Tout le monde à bord, ainsi qu’une myriade d’équipes de soutien sur le terrain à Toulouse et dans les aéroports de destination, contribueront à un objectif commun : fournir de précieux retours d’information alors que l’A321XLR déploie ses ailes pour la première fois loin de Toulouse, traversant les océans et visitant les aéroports internationaux. L’avion qui effectue ces missions est le MSN 11080 -l’un des trois prototypes dédiés aux essais en vol et le seul à être équipé d’un intérieur de cabine complet.

« Auparavant, le «Route proofing» consistait essentiellement à montrer aux clients l’avion en action -que l’avion qu’ils ont acheté peut réellement faire ce qu’ils veulent en faire”, explique Jim Fawcett, ingénieur en chef des essais en vol d’Airbus pour le projet. « Ces jours-ci, nous poursuivons ce type de démonstration, mais nous cherchons également à montrer la fiabilité, la maturité technique et le bon fonctionnement de l’avion. C’est pourquoi nous préférons parler de « tests fonctionnels et de fiabilité ».

Airbus : l'A321XLR effectue ses premiers vols d'essai internationaux 1 Air Journal

@Airbus

Certification de l’AESA
« Bien qu’il y ait des choses similaires du côté de la FAA (régulateur américain, ndlr), nous voulons obtenir pour commencer un certificat  de l’EASA, ce qui nous oblige à effectuer 150 heures de vol qui doivent représenter des opérations de routine de type aérien et le faire en toute sécurité dans des conditions normales. De plus, l’AESA recommande que ces tests soient effectués en collaboration avec un opérateur, dans notre cas une compagnie aérienne», détaille Jim Fawcett.

« Le vol doit être effectué sur un seul avion, selon un horaire continu, et sa configuration doit être aussi proche que possible de la conception finale. C’est pourquoi nous effectuons cet exercice dans la seconde moitié de la campagne globale de certification, car il nous permet d’avoir réalisé tous les cycles de développement intermédiaires indépendants et ainsi de disposer des dernières normes logicielles», poursuit l’ingénieur en chef. De plus, l’opération doit représenter les conditions ambiantes typiques en service : « Nous cherchons donc à nous rendre dans un endroit un peu chaud et un peu froid, vers des aérodromes différents en termes d’infrastructure, d’emplacement, de météo et d’altitude des pistes. Donc, si nous pouvons également cocher toutes ces cases, cela en fera une démonstration beaucoup plus représentative ».

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