Une plainte a été déposée le 7 septembre par le motoriste CFM International suite à la révélation que des composants faussement certifiés ont été montés sur 68 de ses moteurs.
Un fournisseur basé au Royaume-Uni aurait fabriqué une documentation pour des pièces qui ont ensuite été installées sur les moteurs équipant les avions de la famille Airbus A320 et les Boeing 737. Le dossier légal offre plus de détails sur l’histoire en développement concernant la documentation de navigabilité falsifiée – connue sous le nom de certificats de libération autorisée (ARC) – fournie par le fournisseur britannique AOG Technics. CFM, la coentreprise entre GE Aerospace et Safran, a intenté une action en justice contre la société basée au Royaume-Uni le 7 septembre, affirmant qu’elle soupçonnait que 68 moteurs avaient été équipés de fausses pièces.
La poursuite vise à forcer AOG Technics à fournir davantage d’informations, aidant ainsi les constructeurs et les compagnies aériennes à retrouver les pièces de rechange non autorisées installées dans les flottes du monde entier. « La sécurité est notre première priorité et nous engageons des poursuites judiciaires agressives contre AOG Technics pour accélérer la capacité de l’industrie à identifier les pièces vendues par ce tiers avec une documentation falsifiée », a commenté un porte-parole de CFM International.
Le moteur en question est le CFM56, un moteur équipant les avions de la famille Airbus A320 d’ancienne génération et les Boeing 737 NG. Une enquête de l’AESA a révélé que certains des composants frauduleux comprennent des aubes de turbine, considérées comme des « pièces à durée de vie limitée » susceptibles de se fatiguer au fil du temps. CFM a déclaré qu’aucun des moteurs équipés de fausses pièces n’avait été impliqué dans un quelconque accident. Le motoriste ajoute : « AOG Technics n’a aucune affiliation avec GE Aerospace, Safran Aircraft Engines ou CFM. Nous avons alerté de manière proactive nos clients et nos ateliers de maintenance, et nous continuons à travailler avec nos clients pour évaluer l’authenticité de la documentation des pièces qu’ils ont acquises directement ou indirectement auprès d’AOG Technics. »
Le problème a été porté pour la première fois à l’attention de CFM en juillet après que des pièces provenant d’AOG Technics ont été accompagnées de documents suspects. La documentation affirmait que les pièces étaient neuves, mais des techniciens expérimentés ont déclaré qu’elles semblaient usagées. CFM et Safran se sont penchés sur l’affaire et ont confirmé que la documentation avait été falsifiée avant d’en informer les régulateurs.
Il semble que la fabrication de certificats ne soit que la partie visible de l’iceberg chez AOG. Selon un rapport de Bloomberg, des employés clés de l’entreprise ont falsifié leurs antécédents professionnels et utilisent même des photos d’archives sur leurs profils LinkedIn. Par exemple, le directeur commercial Ray Kwong a affirmé avoir passé des décennies à travailler pour des sociétés comme All Nippon Airways (ANA), Mitsubishi et Nissan, mais aucune de ces sociétés n’a aucune trace de son emploi. AOG prétend également avoir des ateliers situés dans des endroits comme Singapour, Miami et Francfort, mais c’est également faux.
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