La panne géante du contrôle aérien britannique survenue le 28 août a été causé par un plan de vol soumis par une compagnie aérienne pour un long courrier qui survolait le Royaume-Uni, selon un rapport rendu public hier par le NATS (Service national du trafic aérien britannique).
Le plan comportait deux points de passage hors de l’espace aérien britannique portant le même identifiant, causant un bug dans le système informatique du NATS. Cet «ensemble de circonstances extrêmement rares (…) a conduit à une exception critique par laquelle le système principal et de secours est entré en mode de sécurité», a expliqué le NATS, sans nommer la compagnie à l’origine de ce plan de vol.
«Nous avons traité 15 millions de plans de vol via ce système et nous pouvons être absolument certains que nous n’avons jamais vu un tel ensemble de circonstances auparavant», a souligné le directeur général du NATS, Martin Rolfe, cité par la BBC. Le NATS a assuré dans son rapport que des modifications ont été apportées au système pour empêcher cette panne qui avait «une chance sur 15 millions» de se produire.
En raison de la panne géante, près de 2 000 vols au départ et à l’arrivée du Royaume-Uni ont été annulés sur deux jours, plusieurs dizaines de milliers, voire plusieurs centaines de milliers de passagers ont été impactés, et plusieurs jours ont été nécessaires pour revenir à la normale et ramener tous les passagers à destination.
L’Association internationale du transport aérien (IATA) a chiffré à 100 millions de livres les coûts supplémentaires auxquels les compagnies aériennes auront été confrontées pour prendre en charge les passagers impactés. Par exemple, les perturbations auraient coûté à Ryanair entre 15 et 20 millions de livres sterling en remboursements d’hôtels, de nourriture et d’autres arrangements de voyage. Le patron de la low cost irlandaise, Michael O’Leary, a assuré qu’«il n’y aurait aucun problème» pour les clients réclamant des frais, mais a exigé que le NATS «accepte la responsabilité de son incompétence».
Tim Alderslade, directeur général de l’association Airlines UK, a déclaré : «Les compagnies aériennes ne peuvent pas être l’assureur de dernier recours (…) Nous ne pouvons pas nous retrouver dans une situation dans laquelle les compagnies aériennes portent le fardeau à chaque fois que nous subissons une perturbation de cette ampleur.»
xenon24 a commenté :
7 septembre 2023 - 9 h 30 min
So British!!!!
Bencello a commenté :
7 septembre 2023 - 10 h 04 min
Petit rappel: le NATS est privatisé depuis 1998, a déclaré 148m£ de bénéfices en 2022/2023, donc a tout à fait les moyens d’indemniser les compagnies aériennes impactées par son incompétence.
Sauf que la privatisation des bénéfices ne s’est pas accompagné d’une responsabilité financière.
Juridiquement rien ne contraint la compagnie à rembourser les dépenses des compagnies aériennes.
Situation confortable…
Le toulousain a commenté :
7 septembre 2023 - 12 h 45 min
La rumeur veut que ce soit un plan de vol d AF qui a ete a l origine du couac
Rule Britannia … a commenté :
7 septembre 2023 - 15 h 18 min
La rumeur …
Par contre si deux points portent le même nom qui en est responsable ? La compagnie aérienne ou l’autorité de l’aviation civile du pays … en l’occurrence la Grande Bretagne .
Un plantage pareil pour un problème si anodin ( si c’est avéré ce qui est loin d’être le cas ) révèle surtout l’état de décrépitude du contrôle aérien de la Grande Bretagne ….
Justin Fair a commenté :
8 septembre 2023 - 7 h 36 min
2 points qui portent le même nom sont généralement très éloignés l’un de l’autre pour justement éviter les confusions. Par exemple un en Europe, l’autre en Asie ou Amériques…
Au lieu de “planter”, NATS aurait dû simplement refuser le plan de vol, incohérent…
Pas “robuste” le système !
Porte71 a commenté :
7 septembre 2023 - 22 h 30 min
Même en étant privatisé, en dégageant des bénéfices et en subissant une panne qui annule 2000 vols la performance est loin supérieur à celle de l’ATC français étatisé qui fait souvent grève, entraînant bien plus que 2000 vols annulés ou fortement retardés juste cette année. Donc oui, NATS est incompétent pour ne pas savoir gérer un tel plan de vol dans son système informatique, et devrait être responsable financièrement pour cette faute grave. Mais côté français, restons plutôt discret et ne donnons pas de leçons – sauf si la DGAC/le Ministère des Transports (ou les contrôleurs?) compensent les pertes des compagnies dont les vols sont annulés a cause d’une des nombreuses grèves.
Dakota a commenté :
8 septembre 2023 - 15 h 29 min
Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer quel est le “critère” (ou principe) qui amène le NATS à ne pas forunir l’information sur la compagnie qui a présenté un plan de vol défectueux (ou incohérent, je ne sais pas quel est le bon qualificatif) ? Personne n’est mort, donc c’est une faute, certes, mais ce n’est pas un crime odieux. Pourquoi cacher le nom du coupable ?
Justin Fair a commenté :
11 septembre 2023 - 8 h 29 min
En effet… Mais qui est coupable?
L’opérateur de la compagnie qui s’est trompé de point ( une erreur qui doit arriver de temps en temps. ) ?
Ou le système NATS qui plante entièrement pour ne pas avoir prévu ce risque …
Un rejet du plan de vol non-conforme , tout simplement, puis un traitement manuel…