Les riverains de l’aéroport Paris-CDG ne sont pas les seuls à subir les nuisances sonores des gros-porteurs qui décollent, de jour comme de nuit. Les Parisiens en sont aussi victimes, selon le site France-Soir.

Dans une longue enquête, France-Soir explique que l’augmentation des nuisances sonores est du à une augmentation des mouvements d’avion sur les pistes du doublet sud de Paris-CDG : “De ce fait, les mouvements sur le doublet sud touchent un grand nombre de citadins par rapport aux zones du nord nettement moins peuplées“, et “les habitants de Paris, de l’ouest de la Seine-Saint-Denis et du nord des Hauts-de-Seine sont plus particulièrement impactés“.

Avec la fermeture de la piste 1 du doublet nord pour réfection, l’une des pistes du doublet nord, du 17 juillet et jusqu’au 6 novembre 2022, des mouvements sont reportés vers les pistes du doublet sud. Aussi, entre 22h et 6h du matin, le doublet sud peut être utilisé certains mois à hauteur de 60% du trafic à Paris-CDG.

Des banlieusards comme des Parisiens ont déposé des plaintes auprès des organismes habilités à les recevoir : la DSNA (Direction des services de la navigation aérienne), l’ACNUSA (Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires), l’ADP (Aéroport de Paris), ADVOCNAR (Association de défense des nuisances aériennes de Paris-CDG et de Paris-Le Bourget). Ils ont aussi alerté Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, jusqu’ici en vain !

Selon l’ACNUSA, durant le seul mois de juin 2023, 1 677 mouvements (arrivées + départs) ont été relevés en cœur de nuit à Paris-CDG. Le nombre est en augmentation de 12 % par rapport à juin 2019 alors que le trafic total sur cet aéroport avait baissé de 9,5 % sur 2019.

La réglementation définissant le cœur de nuit comme une période de cinq heures (00h00 – 5h00 pour les départs / 0h30 – 5h30 pour les arrivées), il y a donc eu, près d’un vol toutes les 5 minutes en moyenne toutes les nuits du mois de juin 2023, relève l’ACNUSA. Depuis le début de la saison aéronautique 2023, 11 604 mouvements ont été réalisés en cœur de nuit. Le plafond étant de 17 562, il ne restait donc que 5 958 « droits » à opérer en cœur de nuit à Paris-CDG.

La réfection des pistes n’est pas la seule cause de l’augmentation des nuisances sonores pour les Parisiens. Toujours selon France-Soir, le logiciel SITA OPTIClimb, qui permet aux pilotes d’Air France d’optimiser leur consommation de kérozène lors des décollages, y contribue grandement. Avec SITA OptiClimb, “les aéronefs les plus modernes montent selon une pente différente et font leur premier virage avec une accélération plus forte. De ce fait, ils survolent plus systématiquement les arrondissements du nord de Paris lorsqu’ils partent à l’Est et sont particulièrement sonores“.

La loi autorise les avions de ligne à survoler Paris, mais seulement à une altitude supérieure à 2 000 mètres. Cependant, selon France-Soir, ce n’est qu’à partir de 5 000 mètres (soit 16.000 pieds) que les gros-porteurs ne causent plus de nuisances sonores.

Nuisances sonores à Paris-CDG : aux riverains impactés s'ajoutent les Parisiens 1 Air Journal

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