Le conflit social chez Air Antilles et Air Guyane, deux filiales de la Compagnie aérienne interrégionale express (Caire), se terminera-t-il par une cessation de paiement voire une liquidation judiciaire des deux compagnies aériennes ?

Les pilotes grévistes de ces deux compagnies aériennes caribéennes réclament depuis le 14 juillet les revalorisations salariales accordées à l’issue d’un conflit précédent, en décembre dernier, et qui selon eux n’ont pas été honorées. Le PDG de Caire, Eric Koury, oppose à ces exigences l’endettement de l’entreprise. Il a déposé auprès du tribunal de commerce de Pointe-à-Pitre une demande de mise en cessation de paiement et en liquidation judiciaire de l’entreprise qui sera examinée ce mercredi 2 août.

«Nous sommes à un niveau plancher de nos revendications, nous ne pouvons pas descendre plus bas», explique à l’AFP Brieuc Hardy, du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL), qui réclame environ 15% d’augmentation de rémunérations qui sont «parmi les plus basses du marché». Mais une telle demande serait «insupportable pour l’entreprise», rétorque le PDG de Caire, déjà endettée en raison des aides d’Etat perçues durant la pandémie de Covid.

Air Antilles, la plus importante des deux filiales, est la seule compagnie aérienne à desservir les îles caribéennes non françaises depuis la Guadeloupe et la Martinique. Elle est la tête de pont de l’alliance CaribSky, financée par des fonds européens. Mais ce partenariat bat de l’aile depuis qu’une autre compagnie, la Liat, a fermé ses portes en 2020 et que Winair, troisième acteur de CaribSky, a également connu des difficultés après la pandémie de Covid-19.

La chute d’Air Antilles et d’Air Guyane entraînerait l’enclavement des îles de la région et ferait drastiquement augmenter les prix des billets en réduisant le nombre d’acteurs, y compris sur la desserte des territoires français, selon plusieurs sources politiques et économiques de la région.

Mais pour les collectivités d’outre-mer, qui avaient pourtant participé au sauvetage financier de la compagnie aérienne Corsair en 2020, il n’est pas question de renflouer Caire : le président de la région Guadeloupe, Ary Chalus, annonce déjà qu’il ne faut pas «toujours penser aux collectivités (…) pour injecter de l’argent» dans une entreprise privée. Il souligne cependant avoir «entamé depuis quelques mois des échanges avec les Etats membres de l’Organisation des Etats de la Caraïbe orientale (OECO) sur l’avenir de l’aérien au niveau régional».

Air Antilles et Air Guyane : vers une liquidation judiciaire ? 1 Air Journal

@Air Guyane