La section CMA-CGM du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL CCAC) a déposé un préavis de grève du 4 au 7 juillet renouvelable, estimant que la direction de la compagnie cargo joue la « surdité » face à ses demandes de dialogue social.
Filiale du géant de la logistique CMA CGM et désormais actionnaire d’Air France-KLM, la compagnie aérienne de fret avait lancé ses vols commerciaux en mars 2021. Elle dispose actuellement dans sa base à l’aéroport de Paris-CDG de cinq appareils long-courriers (quatre Airbus A330F dont un opéré par Air Belgium, et deux Boeing 777F) – en attendant les quatre A350F espérés à partir de 2025. Elle emploie un peu plus de 120 salariés, selon le syndicat. Depuis ce 4 juillet, les pilotes de CCAC sont donc appelés à cesser le travail ; « la durée de ce mouvement social sera entre les mains de la compagnie et dépendra des propositions qu’elle fera à ses pilotes ».
CMA CGM Air Cargo avait procédé à ses premiers recrutements de pilotes en septembre 2021, en pleine crise de la Covid-19, rappelle le SNPL dans un communiqué. « A cette période, un très grand nombre de pilotes, très expérimentés, étaient sur le marché du travail en raison des nombreuses réductions brutales d’effectifs partout dans le monde, puisque le secteur aérien était quasiment à l’arrêt. Pour rappel, de nombreux pilotes se sont vu privés d’emploi et de rémunération du jour au lendemain ».
« Grâce à ces circonstances compliquées », le syndicat de pilote affirme que la direction de la compagnie aérienne a pu mettre en place pour ses personnels « des règles d’emploi et de rémunération très en dessous de ce qui se pratiquait dans les compagnies aériennes concurrentes. Les pilotes avaient accepté de signer à ces conditions, car la compagnie leur avait promis une amélioration très rapide de ces conditions ».
Aujourd’hui, la situation de l’aérien a désormais changé, avec une reprise d’activité « forte et très rapide » du transport aérien, et ce au niveau mondial. La situation du marché de l’emploi des pilotes s’est, en conséquence, « inversée ». De plus, la première année d’exploitation de CCAC est d’après le SNPL « largement bénéficiaire », mais « les promesses d’amélioration des conditions de travail des pilotes, faites par la direction, ne sont pas tenues ».
« Étant donné que le secteur se porte de mieux en mieux, aucun des arguments économiques, négatifs selon les dires de la direction, ne peut expliquer de pareilles conditions de travail. En effet, partout les conditions d’emploi et de rémunération des pilotes s’améliorent, sauf chez CCAC où la rémunération et les conditions de travail des navigants restent très inférieures à celles pratiquées en France et ailleurs en Europe ». Ce refus de la direction d’améliorer les conditions de travail est inacceptable pour les pilotes CCAC.
Depuis plusieurs mois, le SNPL demande à la direction de « réévaluer les salaires et les conditions de travail de ses pilotes, pour les aligner sur celles des compagnies long courrier européennes équivalentes. Pour seules réponses, (et pour faire traîner les choses) la direction a proposé un calendrier de “négociations” totalement inacceptable, et l’octroi de mesurettes, décidées unilatéralement et clairement insuffisantes au regard des attentes et des revendications légitimes des pilotes ». Malgré les nombreux messages d’alerte du SNPL, la direction ne semble pas saisir l’urgence de la situation et reste sourde aux demandes.
Ces conditions de travail poussent un grand nombre de pilotes CCAC à vouloir quitter la compagnie « pour des cieux plus radieux ». De plus, ce manque d’attractivité risque d’empêcher la compagnie de recruter des pilotes en nombre suffisant. Il en va de la croissance et de la pérennité de la compagnie. Après ces mois de patience et face à la surdité de la direction, le SNPL a décidé de déposer un préavis de grève du 4 au 7 juillet, préavis qui pourra être reconduit. Les pilotes CCAC sont mobilisés afin d’obtenir enfin des conditions de travail justes et loyales !
plj a commenté :
5 juillet 2023 - 9 h 48 min
Deux ans d’existence et déjà en grève ! Ces gens ont de fortes dispositions ..
Pioneer 300 a commenté :
5 juillet 2023 - 12 h 44 min
Effectivement et ils ont raisons C est l offre et la demande Les compagnies ont licencié sans indemnité nombre de pilotes et aujourd hui alors qu elles en ont besoin elle continuent de les employer à la marge Vous faites comment dans votre métier ,vous vous faites exploiter sans rien dire si c est le cas vous êtes naïf et hors sujet
flyer2 a commenté :
5 juillet 2023 - 13 h 43 min
Pour ma part si je ne suis pas satisfait de mes conditions je change d’employeur. J’ai déjà démissionné plusieurs fois dans ma carrière.
Comme vous l’avez dit, c’est l’offre et la demande.
Si comme le syndicat le dit, le marché a reelement repris et qu’ils ont été embauché en dessous du marché, il ne devarit donc pas être difficile de retrouver un poste chez le concurrent à salaire du marché actuel?
C'est cool ;-) a commenté :
5 juillet 2023 - 17 h 25 min
Si t’es pas Ok, va voir ailleurs ….. puisque le marché de l’emploi est si prometteur…
Je ne comprends pourquoi ils restent … ils ont si peur de ne pas être réembauchés ;-)… ne seraient-ils pas les meilleurs ???
Est ce qu’il y aurait une liste noire des pilotes ??
L’Asie et l’Afrique offrent de très belles perspectives pour des pilotes de deuxième zones comme cela !! .
Lyonnnais a commenté :
5 juillet 2023 - 11 h 28 min
CMA CGM a réussi à mater les mafieux de la CGT Dockers … elle devrait savoir gérer cette grève !
Le toulousain a commenté :
5 juillet 2023 - 13 h 16 min
Ils ont pas repris l activité fret de AF??
Ca ne serait pas du justement a cela ?
J avoue que j ai suivi de loin
Bencello a commenté :
5 juillet 2023 - 14 h 24 min
Il est étonnant de parler dans un même communiqué de grève et de départ à la concurrence.
Précisément s’il y a mieux ailleurs, pourquoi ne pas y aller, surtout quand la compagnie n’a que 2 ans d’existence.
Y-P a commenté :
5 juillet 2023 - 22 h 49 min
Actuellement les pilotes 777 sont très prisés en Asie et Moyen Orient et chez EAT DHL …
Étonnant! a commenté :
6 juillet 2023 - 9 h 08 min
C’est étonnant cette propension qu’ont certains à vouloir faire des PN des globe-trotters en errance permanente autour de la terre, d’employeurs en employeurs, sans jamais prendre en compte que peut être beaucoup l’ont déjà fait dans leurs vertes années et justement sont peut être un peu lassés de cela, ou bien qu’il y a aussi autour d’eux des familles – conjoints, conjointes, enfants en particulier- qui ont besoin d’un peu de stabilité sociales, relationnelles, professionnelles, éducatives…etc…
La profession de PN, en particulier sur long courriers, rend l’absence régulière de plusieurs jours d’affilée inévitable et sa gestion n’est pas toujours facile, quoi qu’en pense certains, . Changer regulierement pour partir chez divers employeurs au bout du monde tous les x temps implique soit de déménager la famille et imposer au conjoint-e de sacrifier sa propre vie professionnelle, outre un déracinement socio-éducatif complet pour toute la famille, soit de partir seul en laissant la famille sur place et du coup, les absences ne sont plus régulières de quelques jours, mais permanentes pour plusieurs mois… Si c’est ça l’horizon de vôtre bonheur, alors n’hésitez pas à le vivre…égoïstement.
Qui plus est, être salariés d’employeurs successifs dans le monde entier ne permet pas si facilement que ça de garantir la continuité d’une couverture sociale ( maladie…retraite…etc…) de l’ensemble de la famille, car les divers pays du monde, ceux dans l’économie sociale desquels s’insèrent lesdits employeurs, ne sont pas calquées sur un modèle unique.
Alors oui, il y’aura toujours quelques célibataires endurcis ou autres mariés prêts à jouer leurs vies familiales à la roulette russe pour de meilleurs salaires ailleurs….mais ce n’est pas nécessairement l’alpha et l’oméga de la profession de PN…
Enfin un peu de bon sens! a commenté :
7 juillet 2023 - 1 h 00 min
Ça fait du bien de lire des choses pleines de bon sens!
CecildeMille a commenté :
6 juillet 2023 - 12 h 37 min
Certainement pour raisons Elyséennes, la CGM avait accepté de monter au capital d’Air France-KLM en fort mauvaise santé financièrement et ainsi alléger la charge de l’Etat, dans le domaine du fret notamment. Aujourd’hui, elle découvre le SNPL. Bienvenue au club.