Le groupe KLM présente un plan garantissant une plus grande réduction du bruit nocturne notamment à Amsterdam, se concentrant sur des vols plus propres, plus silencieux et plus efficaces.
Le groupe rassemblant la compagnie aérienne KLM Royal Dutch Airlines et sa filiale low cost Transavia, toutes deux basées à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, a soumis le 15 juin 2023 un plan au ministère néerlandais de l’Infrastructure et de la Gestion de l’eau en réponse à la proposition du gouvernement de « réduire l’impact sonore de 20% tout au long de la journée et de 15% la nuit ». Le groupe KLM compte adopter une réduction des nuisances sonores plus importante, et ce dès 2024.
La compagnie nationale néerlandaise reconnait dans un communiqué que les Pays-Bas « sont confrontés à des défis majeurs dans les décennies à venir, qui exigeront que chacun contribue à rendre notre pays plus vert et plus propre. En même temps, nous voulons assurer des conditions plus calmes pour les personnes vivant à proximité des aéroports. C’est pourquoi le ministère néerlandais a fixé de nouveaux objectifs en matière de bruit ». Le plan du ministre « met l’accent sur la réduction drastique du nombre de vols pour atteindre ces objectifs le plus rapidement possible ».
Malheureusement, ces propositions présentent également de nombreux inconvénients, souligne KLM : dans sa forme actuelle, le plan du ministre « ne tourne pas autour du renouvellement et de l’amélioration. Aucune distinction n’est faite entre les avions les plus récents et les plus anciens, qui sont moins propres et moins silencieux ». Le plan ne tient pas non plus compte du fait que des réductions drastiques des vols auront un impact sur l’activité économique nationale. Le groupe KLM propose donc une approche plus intelligente en trois volets.
Premièrement : l’investissement dans de nouveaux avions. « L’argent que nous gagnons aujourd’hui sera investi dans les avions de demain, plus propres, plus silencieux et plus efficaces » ; le groupe KLM y investira 6 à 7 milliards d’euros dans les années à venir. Les avions neufs sont en moyenne 50% plus silencieux que les avions qu’ils remplacent, ce qui constitue une réduction substantielle de l’impact sonore, comme en témoignent les chiffres recueillis ces dernières années.
Deuxièmement, le groupe KLM « a mené des recherches approfondies » sur l’adoption de processus plus intelligents qui garantiront des opérations plus silencieuses. Cela réduira également considérablement l’impact sonore. Les exemples incluent des procédures d’approche de vol alternatives, garantissant que les aéronefs passent moins de temps à basse altitude. Cela implique des procédures de montée et d’approche différentes, « ce qui rend la mise en œuvre difficile pour les compagnies aériennes ainsi que pour le contrôle du trafic aérien des Pays-Bas (LVNL) ». Cependant, si tous les autres opérateurs se joignent au groupe KLM pour poursuivre ce changement, « nous serons en mesure d’atteindre nos objectifs en matière de bruit en coopération avec Schiphol, LVNL et le gouvernement. Si ces accords sont contrôlés par l’Inspection de l’environnement humain et des transports (ILT), nous pouvons nous assurer que toutes les compagnies aériennes y adhèrent ».
Troisièmement, KLM ajustera les horaires de vol afin de déployer les avions les plus silencieux la nuit. « Nous proposons également que des redevances aéroportuaires plus élevées soient facturées pour les aéronefs plus bruyants que pour les aéronefs silencieux à Schiphol ». Cela garantira que toutes les compagnies aériennes opérant à Schiphol seront incitées à réduire l’impact sonore en déployant leur flotte la plus silencieuse.
Nous atteindrons nos objectifs de nuit dès 2024 et, dans trois ans, nous atteindrons notre objectif sur la journée entière, promet la compagnie-sœur d’Air France et membre de l’alliance SkyTeam. Dans les années qui suivront, ce plan « conduira à une baisse du bruit plus forte que le plan proposé par le ministre. Dans trois ans, le bilan sera déjà meilleur pour les riverains. C’est un choix entre supprimer les vols comme solution à court terme ou viser une amélioration intelligente ». Et si tout le monde est prêt à contribuer à ce défi, le plan de KLM « garantira que 18% de personnes en moins subissent un impact sonore nocturne grave d’ici 2024. D’ici 2026, notre plan intelligent garantira que 20% de personnes en moins subiront des nuisances sonores tout au long de la journée ». Cette réduction se poursuivra les années suivantes.
Dans ce contexte, le groupe KLM, en collaboration avec d’autres acteurs du secteur (easyJet, TUI, Corendon, BARIN), a recherché d’éventuels paquets de mesures « conformes aux principes de l’approche équilibrée ». Cela a abouti à un ensemble de mesures qui répondent aux objectifs de bruit déclarés et qui sont « plus équilibrés, raisonnables et moins coûteux pour la société en termes de bien-être et de prospérité ».
Pierre a commenté :
21 juin 2023 - 13 h 48 min
À quand la meme posture environnementale chez AF
JePense a commenté :
21 juin 2023 - 16 h 37 min
Elle existe déjà une posture et un travail est en cours en partenariat avec la DGAC.
Lyonnnais a commenté :
21 juin 2023 - 14 h 47 min
Il est URGENT que soient revues les procédures d’attribution de slots dans les aéroports !
Actuellement, les compagnies disposent d’un certain nombre de slots par aéroport. A partir d’une conversion en pollution moyenne actuelle (sonore ET CO²) les compagnies devraient avoir ce quota, avec une liberté d’usage de ce “droit à polluer” … si une compagnie réduit son niveau de pollution, elle devrait mécaniquement pouvoir convertir ce droit en plus de vols !
Rien n’interdirait de baisser progressivement les “droits à polluer” pour rendre le transport aérien globalement moins polluant, mais les bons élèves seraient avantagés !
Greg6 a commenté :
21 juin 2023 - 15 h 19 min
Les appareils de nouvelle génération ont une empreinte sonore beaucoup faible.
Je ne sais pas si le chiffre de 50% qui est avancé est réel ou exagéré, mais ça ne me choque pas de lire ça en tout cas.
Car c’est vraiment perceptible à l’oreille. On peut en faire l’expérience soi même.
A Orly, quand un a320neo décolle juste après ( ou avant ) un 320ceo, ou encore un a350 après un 777, la différence est vraiment flagrante. C’est assez incroyable.
Donc les nuisances sonores vont fortement diminuer d’elles-mêmes dans les années qui viennent. Le temps du renouvellement des flottes.
Et c’est très bien.
Après, il restera toujours la mauvaise foi de certaines personnes ayant acheté en connaissance de cause près d’un aéroport.
Profitant des prix nettement moins élevés que le marché dus à la situation, pour acheter moins cher. Et se disant victime par la suite…
Comme si acheter une maison près d’une autoroute ou d’une voie ferrée permettait d’en demander la suppression…
ljp a commenté :
23 juin 2023 - 8 h 58 min
@Greg6 : la légende urbaine qu’on nous sert régulièrement sur les prix bas de l’immobilier près d’un aéroport n’existe réellement que pour les biens en bouts de pistes.
Ceci pour dire cela n’a aucun impact sur les prix de l’immense majorité des biens (sinon c’est 80% des biens en ile de France qui seraient déclassés !)
Greg6 a commenté :
23 juin 2023 - 18 h 30 min
Je viens d’Athis-Mons, une des villes qui abrite Orly.
Quand vous n’êtes pas “au bord” des pistes comme à Paray, ou “en bout” de piste comme sur les deux Villeneuve, le bruit n’est absolument pas dérangeant justement. Il est lointain.
Sinon, il y a un réel impact sur le prix, comme sur les villes que je cite.
Donc quelque part, c’est logique que les prix ne baissent pas ou peu pour des biens qui sont faiblement impactés, sous prétexte qu’on est à 2km des pistes ( cas du pavillon ou je suis né ).