Le gouvernement éthiopien a nommé le chef d’état-major de l’armée de l’air éthiopienne à la fonction de président du Conseil d’administration d’Ethiopian Airlines.
Le général Yilma Merdessa, qui siégeait au Conseil d’administration depuis janvier 2021, a remplacé depuis le 8 juin Girma Wake, 79 ans, vétéran de la la compagnie nationale éthiopienne et du secteur aérien africain. Ethiopian Airlines n’a pas précisé les raisons du départ de Girma Wake, entré chez Ethiopian Airlines en 1965 où il avait occupé diverses fonctions et dont il présidait le Conseil d’administration depuis mars 2022.
Le général Yilma commande l’armée de l’air d’Éthiopie depuis le 21 juin 2018, nommé à son poste par le Premier ministre Abiy Ahmed deux mois après son arrivée au pouvoir. Fondée en 1945, Ethiopian Airlines exploite aujourd’hui une flotte de 144 appareils et dessert 131 destinations. Ayant transporté 8,6 millions de passagers pendant l’année fiscale 2021-2022, elle est donc la première compagnie africaine en termes de flotte et de passagers. Elle a enregistré un bénéfice de 937 millions de dollars sur l’année fiscale 2021-2022.
Caporal a commenté :
18 juin 2023 - 14 h 59 min
Rien de tel qu’un militaire pour gérer une entreprise à l’activité civile, à fortiori une compagnie aérienne.
Ces gars savent tout faire mieux que quiconque, et dans l’hypothèse improbable où ils ignoreraient qque chose, ils appliqueront le règlement.
Dommage pour ET, mais logique au vu de la tournure des évènements en cours en Ethiopie.
jamma a commenté :
18 juin 2023 - 17 h 42 min
Dans les faits, celui qui dirige ET est le CEO, qui lui reste le même, et non le président du CA.
Donc, il n’y aura donc pas de changement managériale, ni même stratégique.
Quant à la situation en Éthiopie, la guerre dans le Tigray est terminée. L’économie éthiopienne connaît en ce moment l’une des plus fortes croissances sur le continent et dans le monde.
Caporal a commenté :
19 juin 2023 - 7 h 24 min
La nomination d’un militaire hors de son corps d’armée n’est jamais une bonne chose, nulle part, quel que soit le poste auquel il est nommé.
La version selon laquelle « c’est le CEO qui dirige » fonctionne dans les pays à économie libérale, pas les dictatures d’obédience post-staliniennes comme l’Ethiopie.
Quant au taux de croissance, parlant d’un pays exsangue sortant d’une série de guerres civile ou non, ce taux ne peut être que très élevé.
« Le plus élevé du monde » si cela peut vous gratifier, sans qu’en termes réels cela représente une amélioration; c’est microscopique et non perçu par les populations.
Par l’armée et la clique au pouvoir, si.
Jean a commenté :
19 juin 2023 - 21 h 56 min
Cette nomination me fait penser à la France avec les X et les énarques qui trustent les postes dirigeants à EDF, Air France, SNCF et autres Areva
megedegna a commenté :
21 juin 2023 - 6 h 07 min
Si ET a réussi un si beau parcours ces dernières décennies, c’est que, depuis sa création en 1946, les gouvernements successifs ont eu l’intelligence de lui laisser une très grande autonomie commerciale et technique. Même pendant la période du Dergue, état stalinien s’il en était, les dirigeants de la compagnie ont réussi à convaincre les responsables politiques de se rendre aux évidences commerciales (et surtout financières), et à renoncer, par exemple, à noyauter la flotte avec des appareils soviétiques et d’acheter Boeing (devenant, en pleine guerre civile, la compagnie de lancement du B767ER). ET est ainsi devenu un phénomène rare s’il en était, et surtout en Afrque : une société100% étatique mais évoluant sans les contraintes habituelles et avec un minimum d’ingérence politique — pas exempte, bien sûr, mais en général ayant gain de cause lorsqu’elle pouvait faire valoir que ses précieuses bénéfices auraient été menacés par telle ou telle décision. Cette nomination augure fort mal de l’avenir, sous un premier ministre autrement volontariste dans tous les domaines, alors que la compagnie se lance dans sa prochaine grande expansion.