Boeing va devoir inspecter les quelque 90 787 Dreamliner de ses parkings, suite à la découverte d’un nouveau problème de production au niveau des stabilisateurs horizontaux. Ce qui devrait prendre 15 jours par avion, et ne remet pas en cause les prévisions de livraisons de 2023. Et ne devrait pas cacher la commande d’Air Niugini, les annonces d’Emirates ou l’augmentation programmée de la MTOW des Dreamliner…

L’avionneur américain a annoncé le 6 juin 2023 avoir découvert un nouveau défaut de qualité de fabrication sur le 787 Dreamliner, concernant un raccord de fixation sur le stabilisateur horizontal (« un petit espace très fin dans la pièce jointe dont les cales n’étaient pas correctement dimensionnées, de sorte que l’écart dépassait les cinq millièmes de pouce autorisés dans la spécification »). La pièce en question est construite par un fournisseur et installée sur l’empennage horizontal de l’usine de fabrication de Boeing à Salt Lake City. « Nous inspectons les 787 de notre inventaire pour une condition non conforme liée à un raccord sur le stabilisateur horizontal », a déclaré Boeing dans un communiqué.

« Les inspections et les retouches nécessaires affecteront le calendrier des livraisons à court terme du 787 », mais l’avionneur souligne que le défaut « n’est pas un problème immédiat de sécurité des vols », la flotte de 787 en service pouvant continuer d’opérer. Dans l’attente d’une analyse plus approfondie, Boeing a déclaré que « pour le moment », il ne prévoit pas de réduire sa prévision de 70 à 80 livraisons du 787.

Ce n’est que le dernier problème de production à affecter la famille Dreamliner : les premiers avaient été découverts en automne 2020, stoppant presque toutes les livraisons de l’appareil  jusqu’en août 2022 et entrainant plus de 6,3 milliards de dollars de « coûts anormaux » supplémentaires (Everett et North Charleston travaillent toujours sur les correctifs sur les avions stockés). Puis au début 2023, c’est un problème de documentation qui avait entrainé une suspension temporaire des livraisons.

Nouveau pépin pour le Boeing 787 Dreamliner 1 Air Journal

©Boeing

Cette nouvelle a quelque peu éclipsé d’autres annonces plus positives de Boeing, comme la vente de deux 787-8 à la compagnie aérienne Air Niugini en Papouasie-Nouvelle Guinée (un nouveau client du Dreamliner). Ils devraient être livrés en mars et avril 2026, la commande « remplaçant » celle de 2016 pour quatre 737 MAX 8 – eux-mêmes convertis de 737-800. La compagnie nationale opère actuellement un 737-800, deux 767-300 de plus de 27 ans, ainsi qu’un DHC-8 300, trois Q400 et 13 Fokker (sept F100 et six F70). Ces avions régionaux devraient aussi faire l’objet d’une nouvelle commande.

Nouveau pépin pour le Boeing 787 Dreamliner 2 Air Journal

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Ou les déclarations du CEO d’Emirates Tim Clark, qui veut acheter de 100 à 150 gros-porteurs supplémentaires – à la fois chez Boeing et son rival Airbus, avec trois modèles considérés, le 777X, l’A350 et le 787 (ces deux derniers ayant été commandés en 2019 à 50 et 30 exemplaires respectivement, dont une conversion de 777X pour les Dreamliner). Tim Clark se dit en outre optimiste quand à la certification du 777X, dont il attend déjà 115 777-9 selon les listings de Boeing.

On retiendra enfin que Boeing a détaillé (un peu) les futurs 787 à la MTOW augmentée, sans fournir de date à leur apparition sur le marché : le poids maximal au décollage des 787-9 sera augmenté de 6 tonnes et celui des 787-10 de 6,4 tonnes, offrant un rayon d’action allongé de 310 milles nautiques au premier et de 430 nm au second. Airbus avait fait la même chose pour les A350, qui après réduction du poids structurel avaient vu leur MTOW portées à  283 tonnes pour l’A350-900 et 319 tonnes pour l’A350-1000, « permettant de conserver leur rayon d’action maximal respectif au-delà de 8000 nm tout en transportant une charge utile plus importante ».

Nouveau pépin pour le Boeing 787 Dreamliner 3 Air Journal

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