L’Association du transport aérien international (IATA) s’attend à un renforcement de la rentabilité de l’industrie du transport cette année, avec des revenus dépassant les 800 milliards de dollars et des bénéfices nets de 9,8 milliards de dollars, plus du double des prévisions de décembre.
Publiée le 5 juin 2023, la dernière mise à jour des prévisions de l’IATA affiche une bonne santé presque retrouvée par l’industrie, sur un trafic passager devant atteindre globalement 90% des niveaux de 2019, avant la pandémie de Covid-19. Les faits saillants de ces prévisions comprennent :
Les revenus totaux devraient augmenter de 9,7% d’une année sur l’autre pour atteindre 803 milliards de dollars. « C’est la première fois que les revenus de l’industrie dépassent la barre des 800 milliards de dollars depuis 2019 (838 milliards de dollars) ». La croissance des dépenses devrait être contenue à une augmentation annuelle de 8,1%.
Les bénéfices nets de l’industrie du transport aérien devraient atteindre 9,8 milliards de dollars en 2023 (marge bénéficiaire nette de 1,2%), « soit plus du double des prévisions précédentes de 4,7 milliards de dollars (décembre 2022) ».
Les bénéfices d’exploitation de l’industrie devraient atteindre 22,4 milliards de dollars en 2023, « bien mieux que les prévisions de décembre d’un bénéfice d’exploitation de 3,2 milliards de dollars ». Cela représente également plus du double du bénéfice d’exploitation de 10,1 milliards de dollars estimé pour 2022.
Quelque 4,35 milliards de personnes devraient voyager en 2023, ce qui se rapproche des 4,54 milliards qui ont pris l’avion en 2019.
Les volumes de fret devraient être de 57,8 millions de tonnes, « ce qui est passé en dessous des 61,5 millions de tonnes transportées en 2019 avec un fort ralentissement des volumes du commerce international ».
« Les performances financières des compagnies aériennes en 2023 dépassent les attentes. L’amélioration de la rentabilité est soutenue par plusieurs évolutions positives. La Chine a levé les restrictions liées à la pandémie plus tôt dans l’année que prévu. Les revenus du fret restent supérieurs aux niveaux d’avant la pandémie, même si les volumes ne l’ont pas été. Et, du côté des coûts, il y a un certain soulagement. Les prix du kérosène, bien qu’encore élevés, se sont modérés au cours du premier semestre de l’année », a résumé dans un communiqué Willie Walsh, directeur général de l’IATA.
Le retour à la rentabilité nette, « même avec une marge bénéficiaire nette de 1,2% », est pour lui « une réussite majeure », car réalisé à une époque d’importantes incertitudes économiques. Et surtout car il fait suite aux pertes les plus importantes de l’histoire de l’aviation (183,3 milliards de dollars de pertes nettes pour 2020-2022) avec une marge nette moyenne de -11,3% sur cette période. La pandémie de Covid-19 a stoppé « une séquence de bénéfices historique qui a vu une marge bénéficiaire nette moyenne de 4,2 % pour la période 2015-2019 », rappelle Willie Walsh..
Les incertitudes économiques « n’ont pas freiné le désir de voyager, même si le prix des billets a absorbé les coûts élevés du carburant », ajoute le CEO de l’IATA. « Mais avec des compagnies aériennes qui ne gagnent que 2,25 dollars par passager en moyenne, réparer les bilans endommagés et fournir aux investisseurs des rendements durables sur leur capital continueront d’être un défi pour de nombreuses compagnies aériennes ». Et il prévient que ce niveau de rentabilité à 1,2% « n’est pas durable. Mais étant donné que nous avons perdu 76 dollars par passager en 2020, la vitesse de la reprise est forte ».
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