La 79ème Assemblée générale annuelle (AGA) de l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui rassemble quelque 300 compagnies aériennes, se tient à partir de ce dimanche jusqu’à mardi, à Istanbul en Turquie.

Après la crise sanitaire des années précédentes, la crise climatique et la décarbonation seront au centre des discussions des acteurs de l’aviation civile réunis à Istanbul. Le transport aérien est responsable de 2% à 3% des émissions de CO2 dans le monde. Engagés, à l’unisson des Etats, à “zéro émission nette” d’ici à 2050 -un chantier à quelque 1 550 milliards de dollars selon l’IATA-, les compagnies aériennes comptent majoritairement sur les carburants d’origine non fossile, les SAF (Sustainable Aviation Fuel), pour y parvenir.

Des filières se mettent peu à peu en place, stimulées par des politiques publiques notamment aux Etats-Unis, dans l’espoir de faire baisser le prix encore élevé des SAF. Mais beaucoup doutent de la possibilité d’atteindre “zéro émission nette” d’ici à 2050. La semaine dernière, le PDG de Qatar Airways, Akbar Al Baker, a invoqué l’insuffisance de la production de carburant aviation durable (SAF). Il a toutefois souligné que les avions de nouvelle génération étaient plus propres que ceux qu’ils remplaçaient. Même discours à la Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers (FNAM), réunie en congrès fin mai à Paris : les compagnies aériennes françaises, en tête Air France, réclament à l’Etat la mise en place d’une filière SAF en France (et aussi en Europe), sans quoi elles ne parviendront pas à la décarbonation du secteur dans les délais prévus.

Les compagnies aériennes réunies à Istanbul discuteront également, pour la première fois, des émissions autres que le CO2, telles que les traînées de condensation des avions. L’ONG écologiste Transport et Environnement, basée à Bruxelles, estime que les compagnies aériennes ont tardé à prendre des mesures concernant ces traînées de condensation qui, selon les scientifiques, peuvent avoir un effet néfaste sur le réchauffement climatique. A l’inverse, les compagnies aériennes affirment qu’en évitant les traînées de condensation, elles risquent de consommer plus de carburant et de rejeter plus de CO2.

Pour l’aviation civile mondiale, la décarbonation est le défi majeur des années à venir. Un défi qui deviendra encore plus aigu avec le nombre d’avions dans le monde qui devrait doubler en 20 ans (22 880 en 2020 à 46 930 appareils en 2040, selon Airbus).

IATA : la décarbonation au centre des discussions de la 79ème assemblée générale 1 Air Journal

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