Le climat social s’est encore dégradé ces derniers mois au sein de la compagnie aérienne low cost long-courrier French Bee, assure le syndicat de pilotes SNPL qui souhaite « alerter dès à présent les passagers » sur les conséquences d’une telle tension pour la saison estivale à venir.
L’été 2023 « pourrait devenir très compliqué », explique ce 31 mai 2023 la section French Bee du Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL) : après « de nombreux mois de patience des pilotes » selon son communiqué, la direction de la spécialiste française du vol long-courrier pas cher « refuse toujours de donner droit à leurs demandes légitimes, notamment après les efforts importants que les pilotes ont consentis pour que la compagnie puisse résister pendant la crise Covid-19, puis pour qu’elle puisse relancer fortement son activité à la suite de cette même crise ».
Le syndicat souhaite également « alerter la direction et les actionnaires de French Bee » sur le fort mécontentement de l’ensemble des pilotes, et sur leur fatigue « qui s’amplifie de jour en jour avec le sous-effectif structurel et grandissant de pilotes dans la compagnie ».
Les pilotes de French Bee ont su « prendre leurs responsabilités » dès le début de la crise sanitaire quand leur compagnie, comme l’ensemble du secteur aérien, s’est retrouvée quasiment à l’arrêt. Ils ont « consenti de grands sacrifices pour traverser la crise », notamment en acceptant une baisse drastique de leur rémunération. Lors de la reprise de l’activité, les pilotes ont été au rendez-vous pour permettre à la compagnie de se relancer. Ils sont désormais « fatigués, au sens propre comme figuré ».
« Les pilotes French Bee sont fatigués, voire épuisés et à bout de souffle pour certains, tant leur charge de travail est importante et les plannings imposés par la direction insoutenables. De plus, ce rythme de travail est combiné avec de trop longues absences du domicile, qui sont, physiquement et moralement, très difficilement vivables par les pilotes ». A cette fatigue vient s’ajouter la démoralisation née de la non prise en compte par la direction de cette situation préoccupante « qui pousse une partie importante des pilotes à quitter la compagnie. La situation de sous-effectif s’amplifie et accentue encore la problématique de la fatigue des pilotes ».
Il apparaît loin le temps où la direction saluait dans la presse les efforts de ses pilotes. Le SNPL ne peut que constater l’attitude dorénavant bien différente de la direction de French Bee à l’encontre de ses pilotes « lorsqu’il s’agit de “dialoguer” dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires) ». En effet, alors que la reprise est bien là, la direction « refuse toujours d’entendre les revendications légitimes de ses pilotes en matière de rattrapage de leur rémunération, nécessaire notamment pour pallier l’inflation galopante d’une part, et pour combler la disparité importante entre les rémunérations des pilotes French Bee comparées à celles des pilotes d’autres compagnies aériennes françaises ». La direction « reste également sourde, malgré les situations de fatigue, à leurs demandes d’amélioration de leurs conditions de travail », poursuit le communiqué du syndicat.
Selon le SNPL, si la direction « n’a pas su utiliser tous les outils de gestion qui étaient à sa disposition pour s’adapter aux nouvelles conditions de la saison et ainsi anticiper : ce n’est pas aux pilotes, ni aux autres salariés de la compagnie, d’être les variables d’ajustement ». Les pilotes French Bee sont mobilisés pour obtenir de meilleures conditions de travail, notamment en termes de rattrapage de leur rémunération et d’amélioration de leurs conditions de travail. Le SNPL en appelle à « la sagesse des actionnaires du Groupe Dubreuil pour faire entendre raison à la direction de French Bee et pouvoir ainsi appréhender la saison estivale d’une manière sereine pour tous ».
fayçalair a commenté :
31 mai 2023 - 12 h 36 min
je suis etonne vu la communication de cette compagnie
que penser d’une entreprise qui vit sur un fil!!!!!!!!!!!
David.T a commenté :
31 mai 2023 - 15 h 50 min
C’est quoi cette spéculation qu’en savez vous que la compagnie est sur fil? Laissez moi juste vous rappeler que la compagnie n’a pas eu les mêmes aides qu’Air France et s’en sort plutôt boen grâce notamment aux efforts des PN.
Par contre je serais curieux de savoir combien les PNT gagnent pour qu’ils agissent ainsi, combien même il y ait probablement un manque d’effectifs.
Par contre l’excuse des PNT en se basant le rythme de travail combiné sur une trop longue absence du domicile, est purement abusé car cela fait parti du métier qu’ils ont choisi.
Ils ont en plus choisi de faire du long courier ce qui implique des absences plus ou moins longue du domicile. Et si ça ne leur convient pas la porte est grande ouverte pour laisser la place à ceux à qui ça ne dérangent pas. Ils ont cas choisir les compagnies qui ne font pas de long long-courrier. Même sur court ou moyen courrier il peut y avoir une absence du domicile.
Le métier de Personnel naviguant est un beau métier mais qui comportent des contraintes qu’on doit faire avec quand on choisi ce métier sinon on change de branche.
bebert a commenté :
31 mai 2023 - 17 h 25 min
être PNT long courrier c’est effectivement un choix de carrière avec un engagement sur des spécificités du secteur, des vols longs, des règles ETOPS, le survol de zones où il serait dangereux de se poser en cas d’urgence ou même des zones de survols maritimes avec des heures avant de pouvoir atterrir et biensur les décalages horaires mais … c’est aussi assez de temps de repos entre chaque vol pour récupérer et assez de temps à consacrer à sa famille et nous parlons de seulement une dizaine de jours par mois …
5 Rings a commenté :
31 mai 2023 - 21 h 47 min
N’importe quoi. Les règles ETOPS sont telles que précisément il y a toujours un aéroport disponible en cas de pépin, où que l’on soit. Quant au survol de zones dangereuses ce n’est pas autorisé.
Ff a commenté :
1 juin 2023 - 9 h 44 min
Même s’il y a pléthore de terrains remplissant les conditions pour le dégagement, certains restent rudimentaires et offrent des capacités d’accueil limitées. En fonction de la panne il n’est pas forcément souhaitable d’y aller si on peut rejoindre en sécurité un terrain certes plus éloigné mais plus adéquat.
Si le survol des zones dangereuses est généralement prohibé ou au mieux restreint à certains niveaux de croisière, il n’en reste pas moins que pas mal de régions inhospitalières sont régulièrement survolées.
Pour votre prochain vol sur RUN avec Frenchbee, vous serez certainement ravi de passer quelques jours au Sheraton de Mogadishu avec femme et enfants.
Bébert a commenté :
4 juin 2023 - 23 h 29 min
5 Rings, à priori vous n’avez pas compris mon message contrairement à Ff, oui effectivement l’ETOPS assure le dégagement mais en 370 minutes ce n’est pas ultra confortable, il ne vous aura pas échappé qu’il y a plus d’options entre Paris et Toulouse qu’entre San Francisco et Papeete … et vous avez raison à nouveau quand vous clarifier que les zones dangereuses sont contournées mais alors éclairez ma lanterne, vous volez entre 2 zones sûres en longeant une zone interdite quand soudain vous êtes confronté à un feu de batterie au lithium vous faites quoi … bref ce n’était même pas l’objet de mon message, je répondais juste à la personne qui disait que les PNTs long courrier devaient assumer leur choix … oui les PNTs long courrier savent à quoi s’attendre et ils demandent tout simplement à être aussi bien traités que les PNTs court et moyen courrier ?