La Commission européenne a informé la compagnie aérienne Korean Air de son avis préliminaire selon lequel son projet d’acquisition d’Asiana « pourrait restreindre la concurrence » sur les marchés des services de transport aérien de passagers et de marchandises entre l’Espace économique européen (EEE) et la Corée du Sud.
Pas vraiment une surprise, mais le gendarme de la concurrence du Vieux continent continue d’avoir un avis négatif sur le projet de fusion entre les deux plus grandes compagnies de Corée du Sud, toutes deux basées Séoul et desservant en particulier l’Europe. En février 2023, la Commission avait ouvert une enquête approfondie afin de déterminer si l’acquisition d’Asiana par Korean Air était susceptible de restreindre la concurrence dans le domaine de la fourniture de services de transport aérien de passagers et de marchandises entre l’EEE et la Corée du Sud.
La Commission explique dans un communiqué du 17 mai 2023 avoir « mené une vaste enquête afin de cerner l’incidence potentielle de l’opération. Cette enquête a notamment consisté à analyser les documents internes fournis par les parties et à recueillir des informations et des avis auprès de compagnies aériennes concurrentes, de nouveaux arrivants potentiels sur le marché et de clients ». Mais à la suite de cette enquête approfondie, la Commission craint que l’opération:
– ne réduise la concurrence dans le domaine de la fourniture de services de transport de passagers sur quatre liaisons entre la Corée du Sud et la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne;
– ne réduise la concurrence dans le domaine de la fourniture de services de transport de marchandises entre toute l’Europe et la Corée du Sud.
Korean Air et Asiana sont en concurrence directe pour le transport de passagers et de marchandises entre l’EEE et la Corée du Sud. Le texte rappelle : « ensemble, elles seraient de loin les plus grands transporteurs de passagers et de marchandises sur ces liaisons et l’opération pourrait conduire à la suppression d’une alternative importante pour les clients. D’autres concurrents sont confrontés à des obstacles réglementaires et autres à l’expansion de leurs services, et il est peu probable qu’ils puissent exercer une pression concurrentielle suffisante sur l’entité issue de la concentration. La concentration pourrait donc entraîner une hausse des prix ou une baisse de la qualité des services de transport aérien de passagers et de marchandises ».
Cette communication des griefs est une étape formelle dans une enquête par laquelle la Commission informe par écrit les entreprises concernées des griefs retenus à leur encontre. L’envoi d’une communication des griefs ne préjuge pas de l’issue de l’enquête. Korean Air a désormais la possibilité de répondre à la communication des griefs de la Commission, de consulter le dossier de cette dernière et de demander une audition.
L’opération a été notifiée à la Commission le 13 janvier 2023. La Commission a ouvert une enquête approfondie le 17 février 2023 et a désormais jusqu’au 3 août 2023 pour prendre une décision finale.
Madrid a commenté :
18 mai 2023 - 13 h 36 min
plutôt que de s’occuper de la Corée qui ne la concerne pas vraiment , la commission aurait mieux fait de ne pas autoriser la reprise d’Air Europa par Iberia qui créé une situation trop dominante à Madrid.
Oui, mais a commenté :
18 mai 2023 - 16 h 57 min
Oui, mais l’UE s’occupe de tout. L’Ukraine, KoreanAir, tout ça c’est pareil..??
Alexis a commenté :
18 mai 2023 - 17 h 46 min
Ça n’a pas été autorisé.
https://www.ft.com/content/d5c482e2-556d-4ac4-a17d-e6a2bac39241
Elf a commenté :
19 mai 2023 - 16 h 13 min
La Commission Europeenne, c’est bien les mêmes crétins malfaisants qui prétendaient qu’en ouvrant le marché de l’électricité à la concurrence, les clients y gagneraient ? De quoi elle va se mêler de deux entreprises coréennes? La Corée fait partie de l’UE?
Shôgun a commenté :
20 mai 2023 - 0 h 18 min
Et si ces 2 entreprises coréennes décident de ne pas tenir compte de l’avis de la Commission européenne, que va faire l’UE ?
Mon pronostic: rien du tout.
Pour une raison simple: la Corée du Sud n’est pas une colonie européenne. Les Coréens sont maîtres chez eux, et toute décision éventuelle de sanctionner une compagnie coréenne sur le marché européen est susceptible d’entraîner de légitimes représailles de la part de la Corée du Sud envers les compagnies européennes.
Bref, les commissaires brassent du vent.
Bien sûr, je reste ouvert aux commentaires qui viendraient m’expliquer que j’ai écrit ici des bêtises, pourvu qu’ils soient étayés par des arguments et non de l’ad personam.