Pour permettre au fret aérien de conserver son élan dans un environnement opérationnel difficile, l’Association du transport aérien international (IATA) a souligné trois enjeux prioritaires : durabilité, numérisation et sécurité.
« Le fret aérien est une industrie différente de ce qu’elle était avant la pandémie. Les revenus sont plus élevés qu’avant la pandémie. Les rendements sont supérieurs. Le monde s’est rendu compte du caractère critique des chaînes d’approvisionnement. Et la contribution du fret aérien au bilan des compagnies aériennes est plus évidente que jamais. Pourtant, nous sommes toujours reliés au cycle des affaires et aux événements planétaires. Ainsi, la guerre en Ukraine, l’incertitude entourant des facteurs économiques critiques comme les taux d’intérêt, les taux de change et la croissance de l’emploi sont des préoccupations réelles de l’industrie actuelle. Alors que nous naviguons dans la situation actuelle, les priorités du fret aérien n’ont pas changé, et nous devons continuer de nous préoccuper de la durabilité, de la numérisation et de la sécurité », a déclaré Brendan Sullivan, directeur mondial du fret à l’IATA, lors d’un récent symposium mondial du fret (WCS) à Istanbul.
Durabilité
La durabilité est une priorité critique. En octobre dernier, lors de la 41e Assemblée de l’OACI, les gouvernements ont approuvé l’objectif ambitieux à long terme (LTAG) d’élimination des émissions nettes de carbone d’ici 2050, conformément à l’engagement pris par l’industrie en 2021.
Les carburants d’aviation durables (SAF) sont essentiels à l’atteinte de cet objectif, puisque 65 % des réductions de carbone seront attribuables à l’utilisation des SAF. Toutefois, les niveaux de production demeurent un problème. L’IATA a demandé aux gouvernements des mesures incitatives pour stimuler la production.
« Les SAF sont produits. Et chaque goutte est utilisée. Le problème, c’est que les quantités sont faibles. La solution réside dans les politiques incitatives gouvernementales. En encourageant la production, on pourrait disposer de 30 milliards de litres de SAF d’ici 2030. Cela sera encore loin de répondre aux besoins, mais ce serait clairement une étape charnière vers notre ambition d’éliminer les émissions nettes et de disposer d’amples quantités de SAF à des prix abordables », a souligné Brendan Sullivan.
L’IATA a décrit trois autres domaines dans lesquels se concentrent ses efforts de soutien à la
transition énergétique de l’industrie :
-Soutenir l’efficacité de la comptabilité du carbone et des compensations par la mise au point de méthodologies de calcul des émissions précises et normalisées et par le programme CO2 Connect for Cargo qui sera lancé plus tard cette année, offrant un outil précis de calcul des émissions résultant des opérations.
-Étendre l’évaluation environnementale de l’IATA (IEnvA) aux aéroports, aux installations de manutention du fret, aux transitaires et aux prestataires de services d’escale, pour permettre à l’industrie de faire des affaires profitables, de gagner en crédibilité au sujet de nos démarches de durabilité et d’avoir un impact positif sur l’industrie.
-Développer des paramètres environnementaux, sociaux et de gouvernance pour se débarrasser des nombreuses méthodologies en circulation et adopter les Lignes directrices sur les paramètres ESG pour les compagnies aériennes.
Numérisation
Le fret aérien doit constamment améliorer son efficacité. Le domaine qui offre le plus grand potentiel
est la numérisation. L’IATA a formulé trois objectifs :
-L’adoption par 100 % des compagnies aériennes du modèle ONE Record d’ici
janvier 2016. Cette initiative va remplacer les nombreuses normes de données utilisées pour les documents de transport par un dossier unique pour chaque envoi. La Conférence des services de fret a décidé dimanche qu’elle voulait atteindre l’adoption à 100 % d’ici le
1er janvier 2026 et le Conseil consultatif du fret a appuyé cette vision.
-Faire en sorte que des normes numériques soient en place pour soutenir la chaîne d’approvisionnement mondiale. Des orientations ont été mises au point concernant les dispositifs de suivi – c’est-à-dire les lignes directrices interactives de l’IATA sur le fret – utilisés pour surveiller la qualité et la précision de l’état des marchandises sensibles au temps et à la température expédiées dans le monde.
-S’assurer de la conformité et offrir du soutien aux douanes, aux mesures de facilitation du commerce et aux autres processus gouvernementaux qui sont de plus en plus numérisés. La numérisation joue un rôle important pour l’évolution des stratégies de facilitation du commerce, réduisant les barrières opérationnelles aux frontières et gérant de façon sûre les flux de marchandises.
Sécurité
« Parallèlement à la durabilité et à l’efficience, il y a la sécurité. Le programme de travail du fret aérien demeure dominé par le problème des piles au lithium. On a déjà beaucoup fait. Mais en toute honnêteté, ce n’est pas suffisant », selon Brendan Sullivan.
L’IATA a formulé trois priorités pour le fret aérien en matière de sécurité :
-Mettre fin aux activités des expéditeurs voyous. Les autorités de l’aviation civile doivent agir vigoureusement à l’encontre des expéditeurs qui ne déclarent pas les piles au lithium dans leurs envois de fret ou de courrier.
-Accélérer le développement d’une norme de test de résistance au feu des conteneurs d’aéronef
en cas de feu impliquant des piles au lithium.
-Obtenir la reconnaissance par les gouvernements de la norme unique pour identifier les véhicules propulsés par des piles au lithium, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2025.
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