Le groupe aérien Air France-KLM est entré en discussions exclusives avec Apollo Global Management en vue d’un financement en quasi fonds propres de 500 millions d’euros au capital d’une filiale propriétaire d’actifs d’Ingénierie et de Maintenance (MRO). Le gestionnaire d’actifs américain pourrait d’autre part prendre une participation majoritaire dans SAS Scandinavian Airlines, dans le cadre de son plan de protection contre les créanciers aux USA (Chapitre 11).
Alors que le groupe franco-néerlandaise se prépare à annoncer ses résultats trimestriels ce 5 mai 2023, il a annoncé hier être entré en discussions exclusives avec Apollo Global Management « en vue d’un potentiel financement de 500 millions d’euros au capital d’une filiale opérationnelle dédiée d’Air France. Celle-ci détient un ensemble d’actifs d’Air France dédiés à son activité d’ingénierie et de maintenance (équipements de rechange). Le produit de la transaction serait affecté aux besoins généraux du Groupe ».
Air France-KLM poursuit ainsi le renforcement de son bilan, comme annoncé en février dernier lors de la présentation de ses résultats annuels. Ce nouveau financement « serait non dilutif, structuré par un instrument de financement en quasi-fonds propres, similaire à celui utilisé par Air France en juillet 2022 sur un parc de moteurs de rechange. La structure envisagée n’entraînerait aucun changement sur le plan opérationnel et social. Par conséquent, il n’y aurait pas de changement dans la manière d’utiliser les équipements de rechange, ni d’impact sur les contrats de travail des employés d’Air France ou d’Air France-KLM ».
Cet instrument serait comptabilisé comme des « fonds propres selon les normes IFRS, ce qui renforcerait le bilan d’Air France-KLM et d’Air France », conclut le communiqué du Groupe.
Apollo chercherait d’autre part selon Avitrader à demander l’approbation des régulateurs danois et suédois pour acquérir une participation majoritaire dans SAS Scandinavian Airlines, le groupe scandinave qui s’était placé en juillet dernier sous protection contre les créanciers (suite à la grève d’un millier de pilotes en Suède, en Norvège et au Danemark l’ayant forcée à annuler un vol sur deux). SAS avait alors annoncé avoir conclu un accord pour 700 millions USD (environ 7,0 milliards de SEK) avec des fonds gérés par Apollo. Qui a déjà pris le contrôle du géant du fret aérien Atlas Air, et a investi dans des transporteurs mexicains et américains.
Cette éventuelle acquisition d’une participation majoritaire dans un transporteur européen enfreindrait les règles de l’Union européenne qui interdisent qu’une participation de plus de 50% dans l’un de ses transporteurs soit détenue par un pays non membre de l’UE. Mais comme un « pourcentage substantiel » du capital d’Apollo provient d’investisseurs européens, le fonds d’investissement espèrerait obtenir le feu vert.
Si aucune des parties n’a commenté cette information, une décision serait attendue d’ici la fin de l’année.
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