Selon l’indice des prix de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), les prix des billets d’avion ont grimpé en moyenne de 36,2% sur une année glissante au départ des départements d’Outre-mer, contre 23,6 % toutes destinations confondues au départ de l’Hexagone.

La Martinique et la Guadeloupe affichent les hausses les plus fortes (respectivement +57,5 % et +56,0 %). Un contexte qui rend pour nombre d’Ultra-marins les déplacements de plus en plus difficiles. Aussi, les associations d’Ultra-marins et les compagnies aériennes Corsair et Air Caraïbes-French Bee, qui exploitent de nombreux vols vers les Antilles, demandent aux collectivités territoriales et à l’Etat de relancer les dispositifs d’Aide à la Continuité Territoriale (ACT), comme pour la Corse, afin que les Ultra-marins puissent continuer de voyager dans des conditions tarifaires correctes entre les territoires et la métropole.

Au principe d’égalité de la mobilité et d’unité de la République, l’Etat accorde 257 euros par an et par habitant pour les Corses… mais seulement 16 euros pour les Ultramarins. “Il est vrai que le transport aérien, quand on vit en outre-mer, ce n’est pas un produit de luxe, ce n’est pas du surperflu […] Des dispositifs existent, il faut certainement les remanier, les amender, et je crois que la discussion doit se faire entre l’Etat et les collectivités territoriales“, déclare Pascal De Izaguirre, président Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers (FNAM) et PDG de la compagnie aérienne Corsair. Dans un rapport remis au Sénat en mars, les sénateurs Catherine Conconne (Martinique) et Guillaume Chevrollier (Mayenne) estiment que les aides consenties par l’État pour subventionner ce principe de continuité territoriale sont devenues “très insuffisantes et créent une iniquité insupportable“.

Pourquoi une telle hausse pour la Martinique et la Guadeloupe ? Après la crise sanitaire, “quand les particuliers ont pu voyager à nouveau, les transporteurs ont limité les hausses tarifaires pour ne pas compromettre la reprise du trafic. Maintenant, ils répercutent leurs hausses de charges pour se rattraper“, estime le comparateur de billets Liligo.fr.

Le spécialiste des vols vers la Martinique, la Guadeloupe et Cayenne Voldiscount.com explique de son côté : “aucune compagnie aérienne n’arrive à maintenir les tarifs bas des années passées. Ces bas tarifs étaient liés à la politique Air France qui avait mis de nombreux appareils désœuvrés sur les axes DOM qui continuaient, eux, à tourner. Air France a provoqué une forte baisse tarifaire par un excès d’offre et affaiblit au passage ponctuellement la concurrence. Ce retour au tarif post-Covid est un douloureux réveil pour les Antillais, hélas“. “Nous négocions des tarifs spéciaux sur des dates creuses afin de permettre aux Ultra-marins de continuer à se déplacer”, ajoute le voyagiste.

L'Outre-mer réclame la continuité territoriale face à la hausse des billets d'avion 1 Air Journal

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