L’équipementier aéronautique français Latécoère a annoncé avoir creusé sa perte nette en 2022 en raison d’une charge liée à une cession d’activité, et malgré la bonne tenue de son chiffre d’affaires.
La perte nette sur l’année écoulée a atteint 127 millions d’euros, contre 111 millions en 2021, selon un communiqué. L’aggravation de la perte s’explique principalement par la vente au groupe Bombardier, prévue au deuxième trimestre de cette année, de l’activité Câblage électrique et Systèmes d’Interconnexion au Mexique, qui a occasionné une dépréciation d’actifs. En revanche, sur les activités «poursuivies» à savoir hors cessions en cours, la perte nette s’est réduite à 86,7 millions d’euros, contre 108,6 millions en 2021.
Latécoère, fournisseur notamment d’Airbus et Boeing (portes et pièces de fuselage), a profité d’un bond de 39% à 468 millions d’euros de son chiffre d’affaires. Cette hausse est liée à l’augmentation des cadences de production, sur les programmes A320 et Embraer, à des acquisitions, et à des effets de change favorables.
«2022 a été une année difficile pour Latécoère et pour la chaîne d’approvisionnement de l’industrie aérospatiale en général», concède Thierry Mootz, le directeur général, cité dans le communiqué. «Cependant, nous avons terminé l’année 2022 avec un groupe renforcé, après avoir réalisé des investissements stratégiques, diversifié notre clientèle et nos marchés finaux, mais aussi réalisé des synergies», ajoute le patron.
Pour 2023, l’équipementier opte pour la prudence dans ses prévisions, compte tenu de l’impact de l’inflation et des tensions persistantes dans la chaîne d’approvisionnement. Il s’attend à un chiffre d’affaires en hausse de 25% et une «performance stable» de son résultat brut d’exploitation. Latécoère avait en outre indiqué en février prévoir de délocaliser en Tchéquie et au Mexique les activités d’un de ses sites toulousains, ce qui avait suscité la «surprise» du ministre de l’Industrie Roland Lescure.
Par ailleurs, Latécoère explique être en discussions avec ses créanciers «en vue d’améliorer la structure capitalistique» du groupe. Il négocie aussi avec «son actionnaire principal», le fonds d’investissement américain Searchlight Capital Partners, «sur une reconfiguration potentielle du capital» et indique qu’il en informera plus précisément le marché en fonction de l’avancée des discussions.
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