L’autorité britannique de l’aviation civile (CAA) a demandé à l’aéroport Londres-Heathrow de réduire les redevances aéroportuaires facturées aux compagnies aériennes, qui les jugent trop élevées.
Les redevances à Londres-Heathrow, premier aéroport britannique et un des premiers hubs européens, conserveront leur niveau actuel pour 2023 mais «le prix maximum moyen par passager diminuera ensuite d’environ 20% (…) à 25,43 livres (environ 28,6 euros) par passager en 2024 et restera globalement stable jusqu’à la fin de 2026», a annoncé mercredi la CAA dans un communiqué. «Les volumes de passagers devraient revenir aux niveaux d’avant la pandémie» sur cette période, et ces tarifs plus bas «devraient profiter aux passagers (…) tout en permettant également à Heathrow» de continuer à investir et de financer ses opérations, a souligné la CAA, précisant que sa décision prend en compte un programme d’investissement d’Heathrow de 3,6 milliards de livres et des incitations pour l’aéroport visant à fournir un service de qualité.
Pour le gestionnaire de Londres-Heathrow, cette décision «n’a aucun sens» à un moment où «les compagnies aériennes réalisent des bénéfices énormes et où Heathrow reste déficitaire». L’aéroport londonien, détenu par un consortium mené par le géant espagnol des transports Ferrovial, a pourtant affiché l’an dernier un bénéfice net part du groupe de 114 millions de livres. Mais il a aussi mis en avant, dans la publication de ses résultats fin février, une perte de 565 millions de livres hors éléments exceptionnels, grevée par l’effet de l’inflation sur ses charges financières.
Londres-Heathrow avait annoncé début janvier un triplement de son nombre de passagers en 2022 par rapport à l’année précédente, vantant une progression supérieure à celle de «tous les aéroports d’Europe», même si les 61,6 millions passés par ses terminaux ne représentent que 76% du nombre de voyageurs en 2019.
L’aéroport londonien avait souffert au printemps dernier, puis pendant les vacances estivales, de grèves et d’une pénurie de personnel qui se sont traduites par des queues interminables, des retards, des problèmes de traitement des bagages et des annulations de vols. Alors que le secteur peinait à absorber le redémarrage de la demande, Londres-Heathrow avait aussi dû plafonner le nombre de passagers transitant chaque jour par ses installations.
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