La compagnie aérienne Icelandair et IdunnH2 ont conclu un protocole d’accord concernant l’achat d’un maximum de 45.000 tonnes de carburant aviation durable (SAF) à partir de 2028, ce qui représenterait une réduction annuelle d’environ 10% des émissions de carbone sur son réseau international.
Basée à l’aéroport de Reykjavik-Keflavik, la compagnie nationale islandaise a annoncé ce protocole d’accord le 6 mars 2023, la société de développement de l’hydrogène IdunnH2 devant produire cet « e-carburant neutre en carbone » sur son site près de l’aéroport international. Mélangé au kérosène conventionnel, ce SAF pourra être utilisé sur la flotte actuelle d’Icelandair, notamment les nouveaux Boeing 737 MAX. Icelandair s’est fixé « des objectifs ambitieux : réduire ses émissions de carbone de 50% par tonne kilomètre opérationnelle (TKO) d’ici 2030 par rapport à 2019, et atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050 ». Icelandair a déjà fait des progrès pour atteindre ces objectifs, notamment avec la mise en circulation de ses nouveaux 737-8 et 737-9, « une nouvelle génération d’avions plus économes en carburant ».
Le SAF est un terme générique qui désigne plusieurs catégories de carburants à faible teneur en carbone qui peuvent être mélangés au kérosène classique. La plupart des carburants d’aviation durables proviennent aujourd’hui de ressources biologiques, alors que les e-carburants utilisés par IdunnH2 sont produits « à partir d’hydrogène vert et de CO2 recyclé ». En recyclant le CO2, sa quantité dans l’atmosphère reste la même, « mais n’augmente pas comme c’est le cas lors de la combustion de fossiles combustibles ». L’Islande est selon IdunnH2 « un endroit idéal pour la production à l’échelle commerciale de e-carburant », car le réseau électrique de l’île est à la fois « compétitif et renouvelable ». Son installation de 300 MW permettra de réduire considérablement les émissions et rapprochera l’Islande de ses objectifs climatiques.
Bogi Nils Bogason, PDG d’Icelandair a souligné dans un communiqué: « en concluant ce protocole d’accord, nous montrons que nous voulons peser de tout notre poids pour soutenir les pionniers qui travaillent au développement de carburants d’aviation durables en Islande. Chez Icelandair, nous avons fixé des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de carbone et nous avons déjà beaucoup investi dans le renouvellement de la flotte, qui est actuellement la mesure la plus efficace pour réduire les émissions. C’est toutefois l’utilisation de carburants d’aviation durables qui jouera un rôle important dans cette transition pour l’aviation internationale au cours des prochaines années. Le défi est qu’il n’y a pas assez de production dans le monde aujourd’hui et donc pas assez d’offre. Nous pensons que l’Islande peut jouer un rôle clé dans cette production ».”
Audur Baldvinsdottir, la CEO d’Idunn H2, a ajouté : « Nous sommes heureux qu’Icelandair se joigne à nous pour soutenir la production nationale de carburant d’aviation durable. Notre projet dans le port de Helguvík entraînera des réductions d’émissions vérifiables, une sécurité énergétique accrue et un soutien à l’économie locale (…). Il est impératif de prendre des mesures audacieuses dès maintenant pour atteindre les objectifs de l’Islande en matière de neutralité carbone d’ici 2040. IdunnH2 veut exploiter l’ingéniosité islandaise pour atteindre ces objectifs, et modifier notre position à long terme en tant qu’importateur de carburant. Ce protocole d’accord est une étape importante vers la réalisation de cette vision ».
La production d’e-carburants est gourmande en énergie, rappelle IdunnH2, l’électricité représentant près de la moitié des coûts de l’installation sur toute sa durée de vie. La production d’électricité islandaise étant 100% renouvelable et à un prix compétitif, IdunnH2 reconnaît le potentiel de l’Islande à devenir un leader mondial dans la production d’e-carburants. « Bien que l’installation de 300 MW d’IdunnH2 soit le plus grand projet d’e-carburant actuellement en cours de développement en Islande, elle s’appuie sur des décennies d’expérience locale en matière de développement d’e-carburants et d’hydrogène. L’eau sera fournie par le service public local HS Veitur, et l’électricité proviendra de plusieurs fournisseurs d’électricité par le biais d’accords d’achat d’énergie à long terme. La faisabilité a été établie en septembre 2022 par le cabinet de conseil Element Energy, qui fournit depuis 2003 des informations techniques solides sur les marchés à faible émission de carbone ».
©IdunnH2
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