La compagnie aérienne Qantas trouve que trop d’Airbus A380 sont remis en service à la fois par rapport aux capacités de maintenance actuelles. Boeing lui a promis qu’elle ne sera pas affectée par les nouveaux problème de production des 787 Dreamliner.
La compagnie nationale australienne préfèrerait-elle être la seule à remettre en service ses superjumbos, pour profiter de la reprise du trafic aérien suite à la pandémie de Covid-19 ? Pas vraiment : alors qu’elle opère à 85% des niveaux de 2019, Qantas n’a remis en service que six de ses dix A380 (12 initialement). La faute à l’engorgement de ses propres services de maintenance (MRO) à Los Angeles (utilisés également pour ses 787) et de ceux d’Abu Dhabi Aircraft Maintenance (qui s’occupe également des superjumbos d’Etihad Airways). Ce qui pourrait l’obliger à repousser « à début 2025 » plutôt que l afin 2023 le retour en service de tous ses exemplaires, de 495 ou 486 sièges en quatre classes (les A380 sont configurés en 14+64+35+371, et après « rafraichissement » 14+70+60+341).
« Toutes les installations de maintenance du monde entier sont pleines parce que toutes les compagnies aériennes essaient de remettre leurs avions en état de marche », a déclaré le directeur général de Qantas Group Alan Joyce à AIN Online. Un problème d’ailleurs non spécifique aux A380 : « Les constructeurs d’avions connaissent les mêmes retards dans la chaîne d’approvisionnement que beaucoup d’autres industries et on nous a dit que certaines de nos livraisons seraient repoussées de six mois. Si l’on combine ces retards avec la croissance soutenue de la demande de voyages que nous observons, nous devons trouver d’autres moyens d’augmenter les capacités à court et à moyen terme », expliquait-il en annonçant des modifications de ses plans de flotte.
Une meilleure nouvelles est arrivée cette fois en provenance de Boeing : l’avionneur américain a assuré la compagnie de l’alliance Oneworld qu’elle recevra comme prévu en juin prochain les trois derniers des quatorze 787-9 Dreamliner (42+28+166), malgré la nouvelle suspension des livraisons de 787 par la FAA. Selon Australian Aviation, les nouveaux gros-porteurs ont déjà deux ans de retard, et auraient « manqué » à Qantas pour le lancement de nouvelles liaisons internationales ou l’augmentation de la capacité des services existants.
Rappelons que Boeing a expliqué que ce nouveau blocage des livraisons ne devrait concerner les clients qu’à court terme, une « erreur de documentation sur la cloison avant » de l’avion ne remettant pas en cause la sécurité des vols de Dreamliner. Une centaine de 787 assemblés attendent toujours le feu vert de la FAA pour être livrés.
Nico a commenté :
27 février 2023 - 14 h 59 min
Seulement 236 sièges dans leurs 789? Que de place perdue!
Filoustyle a commenté :
27 février 2023 - 16 h 30 min
Pour du très long range cela est certainement nécessaire non ?
Bencello a commenté :
27 février 2023 - 16 h 14 min
Qantas met le doigt sur un (nouveau) goulet d’étranglement sensible pour le secteur aéronautique.
L’avantage des prestataires MRO, c’est qu’ils peuvent implanter leurs installations où ils le souhaitent. L’inconvénient, c’est la difficulté à former sur place des armées d’opérateurs aux procédures ultra strictes de l’activité, et d’adapter la taille des infrastructures au nombre croissant d’appareils concernés.
On comprend l’attitude des constructeurs pour concevoir des appareils et espacer/réduire les visites nécessaires.