Le régulateur de la COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) veut traiter le partenariat entre les compagnies aériennes Kenya Airways et South African Airways comme une fusion, en raison de son effet sur la concurrence dans la région.
Annoncé en novembre 2021 pour créer à plus long terme un « groupe panafricain », et suivi l’été dernier par un accord de partage de codes, le partenariat entre les compagnies nationales du Kenya et de l’Afrique du Sud a heurté un obstacle de taille. Le directeur de la CCC (Commission de la concurrence de la COMESA), Willard Mwemba, a déclaré la semaine dernière que les deux transporteurs « peuvent prétendre qu’il ne s’agit que d’un partenariat et non d’une fusion ; ce qui nous préoccupe, ce n’est pas le terme qu’ils utilisent ou la forme, mais les effets que la rencontre des deux aura sur le marché ». Basée à l’aéroport de Nairobi-Jomo Kenyatta, Kenya Airways opère dans les pays de la COMESA (l’Afrique du Sud n’en est pas membre) et tombe donc sous le joug de la CCC, qui estime qu’elle « aurait dû la notifier d’une fusion imminente »,
Les deux plus grandes compagnies africaines ont un parcours similaire ces dernières années, notamment en raison de la pandémie de Covid-19, d’où l’idée d’unir leurs forces. La dette de KQ s’élevait à 835 millions de dollars en novembre dernier, tandis que SAA est sorti de restructuration en septembre 2021 après avoir suspendu ses opérations (et accumulé près de 461 millions de dollars). Et dans les deux cas, les gouvernements sont intervenus, permettant à la compagnie de l’alliance SkyTeam et celle de Star Alliance de signer un mémorandum de coopération incluant un plan à long terme pour démarrer (a priori cette année) un groupe aérien panafricain.
Le CEO de Kenya Airways Allan Kilavuka a reconnu dans la presse que ces exigences de la CCC pourraient entraver le processus. « Nous voulions voir si nous pouvions partager des actifs et d’autres ressources, mais les autorités doivent nous ‘immuniser’ afin que nous puissions surmonter les obstacles qui pourraient survenir en ce qui concerne les exigences antitrust et anticoncurrentielles ».
Aucune décision formelle n’a été prise par la CCC à ce stade.
Anna Stazzi a commenté :
24 février 2023 - 20 h 54 min
J’aime bcp l’Afrique Anglophone, et y ai bcp travaillé.
La seule vraie difficulté que j’y ai rencontrée est la corruption institutionnalisée. Bien pire qu’en Afrique francophone.
Pour avoir osé rendre public pareil coup de sang, c’est que le contenu de l’enveloppe du chef devait vraiment être très maigre.
Trop maigre dans un deal impliquant l’Af du Sud dont l’argent inonde la région.
À se demander d’où les SudAfricains tirent tant de fric pour arroser aussi copieusement une zone remontant jusqu’au Nigeria.
Bon courage pour réparer l’affront au chef!!