Le CEO du groupe Air France-KLM a confirmé son intérêt dans la privatisation de la compagnie nationale TAP Air Portugal, tandis que le groupe IAG refuse de commenter les spéculations liant son intérêt à l’éventuel échec de son acquisition d’Air Europa.
Lancée depuis une décennie et accélérée depuis la pandémie de Covid-19, sa restructuration étant une condition au feu vert de l’Europe à l’aide d’état, la privatisation au moins partielle de la compagnie nationale portugaise est toujours d’actualité. Benjamin Smith, CEO du groupe franco-néerlandais, a évoqué le sujet le 17 février 2023 lors de la présentation des résultats (positifs) d’Air France-KLM : « nous continuons de réfléchir à une offre pour TAP Air Portugal », dont les routes en particulier vers le Brésil sont « extrêmement puissantes », a-t-il déclaré en conférence de presse. Le Groupe a désormais renoncé à ITA Airways, mais accélère le remboursement de ses dettes à l’Etat français (totalité du PGE d’ici avril) – condition sine qua non pour que l’Europe lui permette d’investir à plus de 10% du capital dans un autre transporteur.
Air France-KLM « compte bien reprendre sa place et participer à la consolidation européenne », a réaffirmé Benjamin Smith, même s’il estime que les créneaux de Flybe à l’aéroport de Londres-Heathrow ne sont pas vraiment nécessaires. En revanche le secteur de l’Outre-mer est une autre question : « sur ce marché spécifique, il devrait y avoir une consolidation. Il y a quatre transporteurs sur un petit marché, ce qui n’est pas très viable financièrement. Nous sommes prêts à étudier les opportunités de consolidation sur ce marché » , a déclaré le CEO d’Air France-KLM.
Pas de commentaire sur TAP Air Portugal en revanche chez IAG, qui rassemble British Airways, Iberia, Aer Lingus, Vueling et Level : selon le quotidien espagnol Cinco Días, le groupe « surveille de près » la privatisation au cas où l’acquisition en cours d’Air Europa (dont il détient déjà 20% du capital) ne pourrait se faire pour des raisons de concurrence. « Nous ne commentons jamais les rumeurs ou les spéculations », a déclaré un porte-parole d’IAG à ch-aviation.
Alors que le gouvernement aurait reconnu en septembre dernier être en discussion avec Air France-KLM et le groupe Lufthansa, la rumeur d’un intérêt d’IAG était née début novembre 2022. Et en janvier , le CEO de Ryanair Michael O’Leary pariait sur le succès du groupe britannique devant les allemand et les franco-néerlandais. Il avait alors prédit avec raison qu’ITA Airways finirait dans le giron de Lufthansa plutôt qu’Air France-KLM…
gravlax a commenté :
20 février 2023 - 10 h 26 min
Il est urgent pour AF-KLM de trouver de nouveaux partenaires après l’échec de reprise d’ITA et son départ prévu de SkyTeam…
Espérons que l’arrivée de LATAM au sein de l’alliance SkyTeam (qui serait logique) ne prenne pas autant de temps que l’arrivée de Virgin…
Pour le moment, le bilan de l’alliance est largement négatif. Disparition de China Eastern, Aéroflot, ITA. Disparition prochaine d’Air Europa, Gol,Tarom et Csa à plus ou moins courte échéance… On se demande ce qui va rester? Absence totale sur le marché indien… Le ciel se rétrécit pour SkyTeam…
Bencello a commenté :
20 février 2023 - 11 h 53 min
Pourquoi ne verrait-on pas IAG, face à d’éventuelles réticences du régulateur, mettre dans la balance, en l’échange de l’acquisition de TAP, la cession de ses parts dans Air Europa.
Comparativement, pour IAG l’acquisition de TAP semble en effet plus intéressante qu’une hégémonie sur le marché espagnol.
LH de son côté, va-t-elle vouloir mener l’acquisition de ITA et de TAP de front?
Quoi qu’il arrive, la confrontation entre les 3 majors européennes va être intéressante.
Avec pourquoi pas l’arrivée d’un Wizz air ?
inex a commenté :
20 février 2023 - 18 h 53 min
Si AF-KLM parvient à “capter” TAP, ce sera un lot de consolation après la perte d’ITA.
Contrairement à ITA qui possède un marché intérieur ultra dense, lucratif et conséquent, TAP n’a pas grand intérêt. Certes, TAP dessert une petite partie de l’Amérique du Sud (très principalement le Brésil), mais on est loin des flux engendrés par Ibéria par exemple.
La prise d’Air Europa aurait été plus stratégique pour AF-KLM.
Au demeurant, AF-KLM ne peut laisser partir TAP dans le giron de BA et encore moins de LH qui a un appetit démesuré…