La FNAM, le GIFAS et l’UAF ont présenté une feuille de route de décarbonation détaillée, précisant les actions à mettre en œuvre afin d’atteindre les objectifs de baisse des émissions de CO2. Le gouvernement a de son côté lancé un groupe de travail pour favoriser le développement des carburants d’aviation durables (SAF).
Le secteur aérien, premier secteur industriel à remettre officiellement au gouvernement sa feuille de route de décarbonation « au titre de l’article 301 de la loi climat et résilience », a présenté le 14 février 2023 les résultats d’un travail de six mois « en étroite collaboration avec les principaux acteurs du secteur et les représentants de la filière énergétique » sur l’élaboration d’une feuille de route de décarbonation détaillée, précisant les actions à mettre en œuvre afin d’atteindre les objectifs de baisse des émissions de CO2 fixés par la stratégie nationale de développement bas-carbone (SNBC). Selon la Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers (FNAM), l’Union des aéroports français (UAF) et le Groupement des industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS) qui ont remis leur rapport au ministère du transport, « dont le soutien est indispensable à la transition énergétique du secteur », le secteur aérien français a démontré par le passé sa capacité d’innovation, « en menant de front évolutions technologiques et opérationnelles afin d’aller vers un transport aérien toujours plus sûr, accessible à tous et améliorant son efficacité énergétique ».
Le transport aérien s’engage désormais de nouveau à « prendre toute sa part dans la nécessaire transition écologique », résume leur communiqué commun. Son ambition est d’atteindre la neutralité Carbone en 2050, conformément à l’Engagement LTAG (Long Term Aspirational Goal) pris en octobre 2022 par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), « et ce, dans la continuité de la déclaration de Toulouse de février 2022 sous la Présidence française de l’Union européenne ».
Sur la base de travaux scientifiques, cette feuille de route « démontre que ces objectifs sont réalistes, crédibles, et à portée de main », en activant plusieurs leviers dont la conception et le déploiement d’avions de nouvelles technologies, plus économes sur le plan énergétique et moins bruyants et d’un usage massif de nouveaux carburants décarbonés. Le soutien de l’État sera indispensable au regard des investissements nécessaires. Il conviendra par ailleurs de conduire également « les efforts opérationnels indispensables en matière de navigation aérienne, ainsi que la nécessaire adaptation des infrastructures aéroportuaires ».
La France doit « faute d’être distancée » saisir cette double opportunité que constituent le développement d’une filière souveraine de carburants décarbonés, l’industrialisation en France et en Europe d’une nouvelle génération d’avions bas-carbone commercialisés dans le monde entier, « conduisant ainsi à la décarbonation du transport aérien à l’échelle mondiale. Sa souveraineté énergétique et son leadership technologique sont en jeu ».
« Cette feuille de route démontre l’existence de solutions concrètes préservant la liberté de voyager et garantissant les besoins de continuité territoriale et de mobilité des citoyens, ainsi que le soutien au développement de l’économie française et son attractivité. La pérennisation de la démocratisation du transport aérien est possible dès lors que la filière du transport aérien est en mesure, avec le soutien de l’État, de mobiliser et de financer les leviers de décarbonation identifiés. En outre, la mise en œuvre rapide de cette feuille de route est indispensable pour maintenir la compétitivité du secteur aérien français dont le rôle dans la souveraineté et la dynamique de l’économie française n’est plus à démontrer », concluent la FNAM, le GIFAS et l’UAF.
🔵🛫 COMMUNIQUE DE PRESSE #FNAM, @GifasOfficiel @uaf_aeroports | Le secteur aérien, 1er secteur à remettre officiellement au gouvernement sa feuille de route de décarbonation au titre de l’article 301 de la #LoiClimat et résilience. #Aviation #AviationDurable #TransportAérien pic.twitter.com/v7CQjTOthW
— Fédération Nationale #Aviation et ses Métiers ✈️ (@FNAMaviation) February 14, 2023
Une partie des réponses a été publiée le jour même par le gouvernement, qui avait organisé une table ronde sur la filière SAF en France. L’atteinte de l’objectif « zéro émission en 2050 » ne pourra se faire qu’à travers « une parfaite coordination de tous les acteurs de la filière : producteurs de carburants durables, constructeurs d’aéronefs, acteurs aéroportuaires et compagnies aériennes », explique un communiqué du gouvernement. Présidé par les ministres chargés de l’Energie, des Transports et de l’Industrie, ce groupe de travail « a pour objectif de rassembler régulièrement l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, afin de partager des objectifs communs, à la fois en termes de production de carburants durables, d’incorporation effective de biocarburants et de construction d’aéronefs certifiés pour voler avec 100% de carburants d’aviation durables ».
L’enjeu de la création d’une filière française de production de carburants durables « pour limiter notre dépendance aux importations et préserver notre indépendance énergétique tout en créant des emplois dans les territoires en lien avec nos filières agricoles et de déchets » a fait l’objet d’une annonce sur les lauréats de l’appel à projets « Développement d’une filière de production française de carburants aéronautiques durables », un appel lancé en 2021. Parmi eux, les projets REUZE (ENGIE THERMIQUE France avec la participation d’ArcelorMittal, d’Infinium et de l’Institut Mines-Télécom), Avebio (Consortium Elyse Energy et Khimod) et BioTJet (développé par la société éponyme qui compte parmi ses actionnaires Elyse Energy, Avril, Axens, Bionext, et IFP Investissements).
Opéré par l’ADEME, cet appel à projet « soutient financièrement des projets de démonstration de procédés de production de carburants aéronautiques durables et des travaux de pré-ingénierie de processus nécessaires pour engager un projet de production dans la phase de décision d’investissement industriel ». Afin de passer désormais à une phase d’industrialisation et de création d’unités de production de biocarburants, il a été décidé le lancement d’une consultation flash des acteurs « afin d‘identifier les freins à lever et d’élaborer des modalités d’accompagnement adaptées, d’ici le salon du Bourget au mois de juin ».
fayçalair a commenté :
15 février 2023 - 17 h 40 min
c’est une operation ecologique ou une operation financiere?
pjl a commenté :
17 février 2023 - 10 h 21 min
.. Ou une opération de marketing “vert” ?
(objectif 2050, autrement dit ça n’engage à rien de faire des plans à si long terme – Plans qui auront maintes fois l’occasion d’être modifiés, transformés, réduits, annulés, entre temps…)