La compagnie aérienne Emirates Airlines a mené un vol d’essai avec 100% de carburant d’aviation durable (SAF) dans un des deux moteurs d’un Boeing 777-300ER, une première au Moyen-Orient.
Le vol de démonstration de la compagnie émiratie basée à l’aéroport de Dubaï a duré plus d’une heure, le long de la côte littorale. Il fait suite au premier vol en 2017 avec un mélange kérosène/SAF, sur un vol parti de Chicago ; en 2020, Emirates avait également pris livraison d’un Airbus A380 dont le vol vers sa base était alimenté en SAF, 32 tonnes de carburant durables étant transportés pour les vols au départ de Stockholm la même année.
Ce vol de démonstration « revêt une importance particulière » dans la mesure où les Émirats arabes unis ont déclaré que l’année 2023 sera “l’Année du développement durable“, mettant en évidence « l’engagement des Emirats Arabes Unis à rechercher des solutions innovantes pour relever les défis liés au changement climatique et la transition énergétique ». Et il vient « renforcer la démarche de réduction des émissions de CO2 du carburant, à l’heure où l’industrie cherche à intensifier son recours au SAF », tout en permettant d’affiner le cahier des charges des futurs vols d’essai et de soutenir les futures certifications, souligne le communiqué d’Emirates. Actuellement, l’utilisation du SAF est approuvée pour tous les appareils, mais seulement dans des mélanges allant jusqu’à 50% avec du kérosène conventionnel.
« Ce vol est un moment important pour Emirates et une étape cruciale pour notre industrie alors que nous travaillons collectivement pour relever l’un de nos plus grands défis – la réduction de notre empreinte carbone », a déclaré Adel Al Redha, chief operating officer d’Emirates Airline. « Le chemin a été long pour voir enfin décoller ce vol 100% SAF. Emirates est la première compagnie aérienne au monde à exploiter un Boeing 777 équipé d’un moteur GE alimenté 100% SAF. Nous espérons que des vols de démonstration historiques comme celui-ci, aideront à développer la chaîne d’approvisionnement en SAF, plus disponible et accessible à travers le monde, et surtout, plus abordable pour être adoptée de manière plus large par l’industrie à l’avenir ».
Jonathan Wood, vice-président EMEA, Aviation renouvelable chez Neste, a ajouté : « Les vols d’essai comme celui d’Emirates avec le carburant d’aviation durable MY de Neste constituent une étape importante vers la certification SAF à 100%. Neste travaille en étroite collaboration avec ses partenaires afin d’accélérer la disponibilité et l’utilisation du SAF, alors que nous augmentons notre capacité de production de SAF à 1,5 million de tonnes par an d’ici la fin de l’année. Nous sommes impatients d’accroître l’approvisionnement en SAF à Dubaï ».
Emirates s’est engagée à soutenir les initiatives qui contribuent à minimiser ses émissions de CO2, et a « déjà fait de grands progrès en matière d’efficacité et de conservation du carburant, ainsi que des avancées opérationnelles ». La compagnie soutient également l’engagement de l’IATA d’atteindre zéro émissions nettes d’ici 2050, et explore les possibilités d’augmenter l’efficacité énergétique opérationnelle par le biais des SAF, des carburants d’aviation à faible teneur en carbone (LCAF) et des énergies renouvelables.
Moins scientifique était la naissance d’un bébé à bord d’un A380 d’Emirates, qui opérait le 19 janvier le vol EK319 entre Tokyo-Narita et Dubaï d’une durée de 12h00. La maman et le nourrisson ont été assistés par le personnel de cabine, leur situation ne demandant pas de déroutement vers un aéroport plus proche ; ils ont été accueillis par du personnel médical à Dubaï. Un porte-parole d’Emirates a déclaré que les deux étaient « dans un état stable à leur arrivée », mais n’a pas fourni d’autres détails.
La politique de la compagnie pour les passagères enceinte permet une réservation jusqu’à la 29e semaine de grossesse, à condition qu’il n’y ait pas de complications ou de préoccupations médicales ; au-delà, une lettre d’un médecin ou d’une sage-femme est nécessaire. Au cours ou au-delà de la 36e semaine et au-delà, le voyage est interdit (32eme semaine en cas de grosses multiples).
Les naissance en vol restent rares, la dernière connue ayant eu lieu en décembre dernier sur un vol de KLM.
un vol 100% à 50%... a commenté :
1 février 2023 - 14 h 33 min
100% dans un moteur -> un vol à 50% de SAF et non 100% donc… à moins que le deuxième moteur ait été retiré 😀
et alors ? a commenté :
2 février 2023 - 9 h 47 min
Depuis des années, on assiste à un empilement de vol x% SAF …. et puis pshittt plus rien.
Non, pas » plus rien » a commenté :
2 février 2023 - 10 h 09 min
Les premiers vols avec SAF , indépendamment des compagnies, étaient destinés à vérifier le comportement des moteurs en opérations normales . Plusieurs essais tous concluants ont été fait. Bien sûr à la suite de ça, diverses compagnies se sont positionnées question image…
Mais le processus suit son cours:
Les étapes suivantes furent de s’assurer des possibilités de fabrication industrielle de ces carburants puis de leurs transports et disponibilités à certains aéroports: ces phases là avancent , même si l’on en est a priori encore qu’au début du processus. En effet il y a encore loin pour avoir du SAF à disposition dans tous les à etoports…et personne dans les parties concernées ne veut être le seul à dire banco et supporter tout le poids du pari.
Aussi en ce moment on assista à la signature de tout un tas de contrats variés: avec des industriels-fabricants pour créer des usines dédiées SAF…, avec des aéroports pour créer les pipelines d’acheminement et des cuves de stockage SAF sur les plateformes, avec les compagnies aériennes sur tel ou tel aéroport bientôt équipé pour s’y approvisionner en SAF ( a des taux mélangé SAF/ non-SAF encore variable d’ailleurs à ce jour).
Bref: les divers acteurs se mettent en place et cela est chronophage. Les choses de toute façon démarreront lentement dans les quelques années à venir par ajout de possibilités ponctué d’aéroports en aéroport avec le temps..
et alors ... a commenté :
3 février 2023 - 9 h 32 min
On en reparle dans deux ou trois ans si vous voulez.
Mais ce sujet me parait être un marronnier destiné à faire du buzz au profit de compagnies en perte de vitesse ou voulant faire du greenwashing.
Non: pas « plus rien » a commenté :
3 février 2023 - 11 h 16 min
Que certaines compagnies se soient engouffrées pour des questions d’image ou de greenwashing dans la tendance SAF, pourquoi pas…
Mais dire que cela ne sert qu’à faire du buzz au profit de compagnies en perte de vitesse, je me permets de n’être pas d’accord, car il me semble que BA, LH, SR, Easyjet,Emirates, KLM, AF, Vueling…et même Singapore, JAL et ANA ne peuvent pas être classées en « compagnies en perte de vitesse »
Cependant, malgré tout ce qui se met en place ici ou là de par le monde, je suis d’accord avec vous qu’il faut attendre quelques années pour voir comment cela va tourner et, notamment, si le SAF est la bonne solution d’avenir…ou pas: c’est bien là le frein majeur à un développement plus rapide car tout le monde sait que diverses solutions sont à l’étude et/ou aux essais ( SAF, Hydrogène, Électricité,…) et personne ne sait aujourd’hui quelle solution sortira gagnante en terme de pérennité, même si certaine prendront plus de temps que d’autres avant d’être matures et exploitables au quotidien en opérations. Tout le monde sait qu’en histoire aéronautique, des milliers d’idées géniales sont sorties des cerveaux humains mais qu’à chaque fois seules quelques unes se sont montrées sûres et efficaces.
Et j’en reviens à ce point : personne, et surtout pas les industriels fabricants de SAF, ne veut investir des centaines de millions dans des équipements et des solutions qui ne seraient pas LA solution, et se verraient éclipsées trop rapidement par une autre solution.
A ce stade, personne ne sait encore quel sera le lapin-technologique qui sortira gagnant du chapeau.