La nouvelle étude du cabinet d’analyse aéronautique Cirium anticipe une demande d’environ 44 500 nouveaux avions dans le monde au cours des deux prochaines décennies, pour une valeur de 2,9 trillions de dollars.
Elle réaffirme une projection encourageante à long terme pour le transport aérien et sa reprise après la pandémie de Covid-19, prédisant que les livraisons d’avions sur 20 ans seront inférieures de 1 % à celles prévues il y a un an. Cette prévision intervient malgré l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la hausse des coûts de l’énergie, tous devenus des facteurs influents en 2022.
« Les nouvelles prévisions Cirium Fleet Forecast montrent des perspectives positives à long terme pour l’aviation. L’industrie subit des changements structurels, mais reste sur la bonne voie pour retrouver les trajectoires de croissance traditionnelles d’ici 2025 », déclare Rob Morris, responsable mondial de l’activité de conseil d’Ascend by Cirium. « La flotte commerciale mondiale devra augmenter d’environ 22 000 avions pour desservir le trafic de passagers, qui devrait augmenter de 3,6 % par an pour atteindre 47 700 avions d’ici la fin de 2041. Ces nouveaux avions seront nécessaires pour répondre à la demande de transport aérien, mais aussi pour remplacer des modèles moins efficaces et plus anciens. »
Besoins par région
L’Asie-Pacifique reste la région de croissance clé pour les nouvelles livraisons, portée par la Chine. Le pays devrait avoir le taux de croissance annuel du trafic de passagers le plus élevé, dépassant les 6 %, et représenter 19 % des livraisons en 2041, devant tous les autres pays de l’Asie-Pacifique, avec une part combinée de 22 %.
Les compagnies aériennes nord-américaines et européennes devraient représenter respectivement 21 % et 17 % des livraisons. Les compagnies aériennes du Moyen-Orient constitueront 7 % des livraisons, soit 14 % en valeur en raison du riche mélange de livraisons de bicouloirs de plus grande valeur. Selon les prévisions, la capacité et le trafic russes devraient diminuer à court terme. Combiné à la cessation complète de l’activité de l’aviation civile ukrainienne, le trafic Russie/CEI devrait alors se stabiliser à 70 % des niveaux de 2019 en 2024.
Demande de monocouloirs
Fin novembre 2022, la flotte de monocouloirs se situait à moins de 2 % des niveaux de 2019, mais le nombre d’avions bicouloirs était toujours en baisse de 20 %. La flotte de monocouloirs augmentera plus rapidement de 3,7 % par an, contre 3,2 % pour les bicouloirs, alors que la reprise du trafic long-courrier reste à la traîne. La flotte d’avions régionaux augmentera plus modestement, de 1,1 % par an, la flotte de turbopropulseurs devant croître à un rythme plus rapide dans le secteur régional.
La croissance prévue du trafic à long terme exigera que la flotte commerciale mondiale augmente d’environ 22 000 avions, ce qui équivaut à un taux de croissance annuel de 3,1 %, portant l’inventaire à quelque 47 700 avions à la fin de 2041. La flotte commerciale en service ne devrait pas revenir aux niveaux de 2019 avant la mi-2023, perdant ainsi jusqu’à quatre ans de croissance « normale ».
Airbus et Boeing resteront les deux plus grands avionneurs, fournissant à eux deux environ 80 % des avions et 88 % en valeur jusqu’en 2041. Cependant, il existe une demande de 360 milliards de dollars pour d’autres avionneurs ou de nouveaux programmes.
Renouvellement des flottes
Près de 88 % de la flotte commerciale actuelle devrait être retirée du service de passagers au cours des 20 prochaines années. Les cargos ont une durée de vie économique plus longue, de sorte qu’environ 70 % de la flotte actuelle sera retirée d’ici 2041. Dans l’ensemble, il y aura quelque 19 000 retraits de la flotte commerciale de fin 2021, plus 2 500 autres avions quittant la flotte commerciale dans le cadre de leur conversion en avions de fret.
Au fur et à mesure que la pression pour passer à des avions plus respectueux de l’environnement augmente, le remplacement de types moins efficaces d’ancienne génération sera un élément de plus en plus important de la planification de la flotte.
Boom des cargos
Les prévisions de Cirium prévoient la livraison de quelque 3 560 avions de fret au cours des 20 prochaines années, dont 1 060 nouveaux appareils (30 %) pour une valeur de 130 milliards de dollars, et 2 480 conversions d’avions passagers (70 %). Il s’agit d’un volume et d’un profil similaires à ceux anticipés dans les prévisions précédentes, reflétant l’essor continu à court terme des conversions provoqué par la dynamique du marché du fret aérien liée à la pandémie de Covid-19, y compris une baisse à court terme de la capacité en passagers, la croissance du commerce électronique et l’augmentation de la disponibilité des matières premières. Bien que l’actuel boom de conversion pourrait ne pas durer, il permet le remplacement d’avions plus anciens et moins efficients.
Un résumé du Cirium Fleet Forecast est disponible en téléchargement ici.
A321NeoF a commenté :
28 janvier 2023 - 15 h 33 min
A lire les projections totales ( gros, long courrier et petit, moyen courrier ensemble) des besoins en appareils purs Cargo neufs, et donc en excluant les conversions d’anciens avions passagers, on comprend mieux qu’Airbus soit debout sur les freins face aux quelques demandes-suggestions de développer un A321NeoF….
EnGreve a commenté :
28 janvier 2023 - 16 h 01 min
La Chine va rafler une grosse mise (étant moins cher car n’ayant pas eu d’énormes études à payer, vu que c’est de la copie complète de Boeing et Airbus qu’ils ont entièrement démontés) et le cout de la main d’oeuvre moins élevé, sans compter la saturation des lignes d’assemblages des deux principaux constructeurs…
Bencello a commenté :
28 janvier 2023 - 18 h 14 min
Ce ne sont pas les FAL des constructeurs qui sont saturées, mais les fournisseurs qui ne peuvent pas suivre (manque de personnel, de matière première…) donc Comac est autant impactés que Airbus et Boeing.
Les motoristes, à la peine, ne fourniront pas plus que ce qu’ils peuvent sortir, quel que soit le client final.
Airbus expansion a commenté :
28 janvier 2023 - 18 h 27 min
Un COMAC coûte pratiquement le prix d’un 737 ou 320 ; la différence est moindre tout simplement par ce que les principaux éléments ne sont pas fabriqués en Chine mais viennent d’Europe et des USA.
Donc pas forcément intérêt à intégrer un nouveau modèle au jour d’aujourd’hui avec des coûts supplémentaires de formation des pilotes et à multiplier les pièces de rechange.
Les récentes commandes montrent que les commandes vont toujours aux 320 & 737 mais on verra ce que décide l’Inde qui doit faire une grosse commande.
A ce jour le COMAC n’est toujours pas certifié en Europe et aux USA : donc pour l’instant ne peut pas voler.
Les Chinois sont déjà bien occupés à produire les COMAC commandés principalement en Asie, ont le même problème que Airbus ou Boeing : il faut ouvrir éventuellement de nouvelles lignes d’assemblage et former les techniciens & ouvriers.
Je ne suis pas du tout persuadé que les lignes d’assemblage Airbus soient saturées : Airbus est très bien lotie, dispose de huit lignes d’assemblage pour les avions de la famille A320 : deux à Toulouse, quatre à Hambourg, une à Mobile et une à Tianjin Chine.
Airbus a anticipé et son objectif est de produire si possible 1000 avions par an à partir de 2025.
Une nouvelle ligne toulousaine a été installée dans l’ancien hall Jean-Luc Lagardère qui assemblait l’A380. Les modes de fabrication évoluent aussi : la chaîne sera fortement robotisée avant l’entrée en service. elle devrait être opérationnelle cette année.
Une 3ème ligne d’assemblage a aussi été actée en mai 2022 avec 1000 emplois de plus prévus sur le site Mobile Alabama.
il y aura sans doute plus de difficultés ailleurs comme on le rencontre d’une manière générale dans les industries : disposer des quantité suffisantes de moteurs, de matériaux et de composants (notamment électroniques).
https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/l-image-toulouse-les-travaux-de-creation-de-la-nouvelle-chaine-d-assemblage-a321-avancent-chez-airbus_52943356.html
https://www.madeinalabama.com/2022/05/airbus-alabama-expansion-project-adding-1000-jobs-in-mobile/
Tilo a commenté :
29 janvier 2023 - 15 h 47 min
Vous n’avez toujours pas compris que comac ne compte pas du tout sur le c919 pour titillé l’a320neo et le 737 Max ils savent très bien que c’est un combat perdu d’avance, le c919 n’est là que pour testé leurs niveaux sur le marché des avions civils monocouloir à fuselage étroit, ce n’est qu’a la prochaine génération de monocouloir vers 2035 que les choses sérieuses vont commencer avec probablement un c920 et les remplaçants des a320neo et 737max et là il va y avoir perdant car les compagnies aériennes ne commanderons pas 3 monocouloirs de 3 constructeurs différents c’est celui qui aura construit le monocouloir le plus évolué le plus économe et qui aura la meilleure autonomie qui sortira vainqueur.
@ TILO a commenté :
30 janvier 2023 - 19 h 22 min
Vous avez tout compris ; les autres sont des imbéciles !
Vous savez lire dans les marcs de café, et jusque 2035, tant mieux pour vous !
Au jour d’aujourd’hui les commandes vont toujours principalement aux 737 & 320 : il y avait de la place AVANT Comac pour ces gros constructeurs historiques et il y en aura encore demain. Et après demain aussi.
Si COMAC compte innover, les autres ne sont pas manchots non plus…
Boeing et Airbus sont aussi sur de nouveaux projets.
Et il y a aussi de la place pour trois constructeurs.
A condition que COMAC puisse déjà se faire une réputation.
Celle-ci est actuellement nulle.
Le COMAC ne peut à ce jour ni voler aux USA ni en Europe, n’est pas (encore) certifié.