La Commission européenne a autorisé une aide d’Etat française à la restructuration de 119,3 millions d’euros en faveur de la compagnie aérienne Air Austral, et une compensation des dommages subis durant la pandémie de Covid-19 à hauteur de 17,5 millions d’euros.
La Commission précise dans son communiqué du 5 janvier 2023 avoir a autorisé, « en vertu des règles de l’UE en matière d’aides d’État », le projet de la France d’octroyer une aide à la restructuration d’un montant de 119,3 millions d’euros pour « permettre le retour à la viabilité » de la compagnie réunionnaise basée à l’aéroport de Saint Denis-Roland Garros, ainsi qu’une une aide d’un montant de 17,5 millions d’euros « pour indemniser cette compagnie des dommages subis suite à la pandémie du coronavirus entre le 17 mars et le 30 juin 2020 ». Suite à l’approbation par la Commission d’une aide au sauvetage sous forme d’un prêt de l’État français d’un montant de 20 millions d’euros en faveur d’Air Austral en janvier 2022, la France avait notifié formellement à la Commission une aide à la restructuration d’un montant de 119,3 millions d’euros « destinée à financer un plan de restructuration de la compagnie aérienne ».
Fondée en octobre 1990 et basée sur l’île de La Réunion, Air Austral « assure la continuité territoriale de la Réunion ainsi que des îles voisines dans l’océan indien (Mayotte en particulier) avec la France métropolitaine. Dotée de huit avions, elle opère aussi des liaisons aériennes avec des pays de la zone sud-ouest de l’océan indien et des pays situés en Asie », résume le gendarme européen de la concurrence.
Selon la Commission, le plan permet de « garantir la viabilité sur le long terme de la compagnie, en évitant ainsi sa liquidation qui serait particulièrement dommageable pour la région ultrapériphérique et assistée qu’est La Réunion. En outre, le financement public du plan de restructuration respecte le critère de proportionnalité, le bénéficiaire participant à son financement par des financements propres ou privés, il permet le retour à la viabilité de la compagnie sur le long terme et n’affecte que dans une faible mesure les échanges entre États membres ».
Dans le détail, Bruxelles a notamment tenu compte de « mesures visant à limiter les distorsions de concurrence » : limitation du nombre des sièges offerts par Air Austral, limitation du nombre des lignes aériennes exploitées par la compagnie, interdiction de prises de participations dans d’autres entreprises, et ouverture des accords commerciaux « aux compagnies aériennes qui en feraient demande ». Ces mesures seront en place « pendant toute la durée du plan de restructuration, c’est-à-dire de janvier 2022 à mars 2025 », souligne La Commission.
La France avait d’autre part notifié à la Commission une mesure d’aide d’un montant de 17,5 millions d’euros destinée à indemniser Air Austral des dommages qu’elle a subis entre le 17 mars et le 30 juin 2020 en conséquence directe des restrictions de déplacement mises en place pour limiter la propagation de la Covid-19. « Du fait des restrictions de déplacement, cette compagnie a subi d’importantes pertes d’exploitation et a enregistré une baisse de trafic et de rentabilité constante au cours de cette période », souligne la Commission, qui a estimé en particulier que la mesure française « permettra de remédier aux dommages directement liés à la pandémie du coronavirus » de manière « proportionnée, la compensation n’allant pas au-delà du montant nécessaire pour remédier aux dommages ».
C’est « une grande nouvelle pour l’économie et l’ensemble des Réunionnais », a salué dans un communiqué la présidence de la Région Réunion. La Présidente Huguette Bello souligne que « cette autorisation de la Commission européenne nous montre aujourd’hui que lorsque les acteurs politiques et économiques font cause commune autour d’un projet capital pour notre territoire, nous, réunionnais, sommes capables de réussir ensemble ».
Air Austral avait soumis à la Commission en septembre dernier son plan de restructuration, après avoir perdu les trois quarts de ses clients en 2020-2021. Fin 2021, sa dette atteignait 161 millions d’euros, soit un total supérieur à son chiffre d’affaires annuel de l’époque. Ce plan comprenait trois volets selon le DPG Joseph Brema, qui avait pris ses fonctions en juin : un engagement d’investisseurs réunionnais à apporter 55 millions d’euros au capital, un projet de restructuration de la dette faisant l’objet de discussions avec les créanciers, et une stratégie commerciale. Ce qui écartait de fait toute possibilité de rapprochement avec Corsair, une piste évoquée depuis la mi-2021 mais remise en cause dès l’été dernier.
974estdans la place! a commenté :
6 janvier 2023 - 8 h 41 min
on appelle cela une arnaque des comptes publics: l’état efface une dette de 119.3 millions d’euros pour satisfaire un groupe privé qui veut bien se marier pour le meilleur mais sans le pire….la présidente de région de formation communiste vient donc de nous faire une démonstration de sa vision du capitaliste: l’effacement d’une dette au profit des requins de la finance.
FL350 a commenté :
7 janvier 2023 - 18 h 31 min
C.Q.F.D.
Sam a commenté :
6 janvier 2023 - 14 h 30 min
Roland s’écrit avec un seul L .