La compagnie aérienne Aeroflot a racheté à une société de leasing irlandaise dix Boeing 777-300ER, bloqués dans le pays depuis les sanctions occidentales imposées suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Basée à l’aéroport de Moscou-Sheremetyevo, la compagnie nationale russe a selon un communiqué publié l’agence Tass racheté « récemment » les dix gros-porteurs américains, pris en location « depuis 2013 et 2014 » chez une société de leasing non précisée mais basée en Irlande, la transaction ayant été finalisée avec « tous les permis requis des régulateurs russes et étrangers ». Aeroflot dispose actuellement de 22 777-300ER, configurés pour accueillir 30 passagers en classe Affaires 48 en Premium et 324 en Economie (ou en 28+42+375), dont treize loués selon Planespotters chez les bailleurs russes VEB Leasing et GTLK.
La compagnie suspendue de l’alliance SkyTeam souligne dans son texte qu’elle « continuera à travailler sur la poursuite de la mise en œuvre des transactions d’achat d’avions, afin de maintenir en service la flotte actuelle d’avions fabriqués à l’étranger et d’élargir la possibilité de leur exploitation » selon Aerotime. Une approche qui confirme selon elle « la fiabilité d’Aeroflot en tant que contrepartie qui remplit de manière responsable ses obligations contractuelles ». Mais ce rachat pourrait aller à l’encontre des sanctions visant les constructeurs et sociétés de leasing occidentaux (et qui sont appliquées bien sûr par l’Irlande).
Aeroflot avait procédé en mai dernier à une manœuvre similaire concernant huit Airbus A330-300, également détenus par des sociétés de leasing occidentales. Elle opérait avant le conflit douze A330-300 d’une moyenne d’âge légèrement supérieure à 10 ans (configurés en 28+268 ou 36+265), dont quatre seulement étaient pris en leasing (chez AerCap, ALC et Goshawk) – et ont depuis été réenregistrés en Russie.
Rappelons que le gouvernement russe avait interdit aux transporteurs du pays de rendre les avions loués chez des sociétés de leasing occidentales ; toutes ces compagnies sont par ailleurs désormais placées sur la liste noire de l’UE. Avant la guerre en Ukraine, Aeroflot desservait 146 destinations dans 52 pays, hors partages de codes.
La plus grande société de leasing au monde, l’Irlandaise AerCap, affichait en mai dernier une perte nette au T1 après avoir annulé 2,7 milliards de dollars d’actifs liés au conflit en Ukraine, principalement des avions et des moteurs bloqués en Russie – où elle avait placé 130 avions avant le conflit.
bergeron a commenté :
4 janvier 2023 - 9 h 24 min
A-t-on une idée du prix de ces transactions? L’exemple du rachat de Renault Russie pour 1 euro par des financiers russes a plombé les comptes de Renault pour 2022, qu’en sera-t-il avec les avions loués et bloqués en Russie?
on aimerait avois plus de détails a commenté :
4 janvier 2023 - 10 h 01 min
il est étrange que les US laissent faire ces transactions – Je me souviens qu’un grand groupe US qui avait racheté diverses entreprises industrielles françaises et que du fait des embargos décidés par l’oncle +Sam, on ne pouvait plus vendre la moindre rondelle de rechange à des clients chinois.
Il manque une info essentielle sur la decision américaine.
Aeroflot a commenté :
4 janvier 2023 - 11 h 41 min
Plutôt bizarre …
Dans le cas de l’Iran, les USA avaient pris de mesures de rétorsion contre tous ceux qui vendaient des biens à l’Iran.
Les américains avaient imposé un embargo, depuis leur retrait de l’Iran de l’accord sur le nucléaire.
Ce qui a impliqué le retrait par exemple de Peugeot-Citroën ou encore l’interdiction de vendre des Airbus dont certains composants ou technologies sont américains.
sacrilege a commenté :
4 janvier 2023 - 11 h 46 min
cette société de leasing risque de s’attirer les foudres des dieux ASU et APORUE suite à cette transaction.
Bic a commenté :
5 janvier 2023 - 16 h 23 min
Tout ces dirigeants sont mafieux et surtout les usa quand il s’agit de leurs intérêts il
Fermer les yeux pour les autres il vont crier au sactions matin midi soir