La France a annoncé une nouvelle délégation de service public (DSP) pour la desserte de l’archipel de l’Atlantique nord, avec notamment à la clé une augmentation des fréquences vers Montréal.
Annoncée le 22 décembre 2022 par le ministère des Outre-mer, cette nouvelle DSP est « mieux adaptée aux besoins de transports des passagers », puisqu’elle permet des fréquences renforcées entre la base d’Air Saint-Pierre à Saint Pierre-Pointe Blanche et l’aéroport de Montréal-Pierre Elliot Trudeau, ainsi que des « programmes plus souples » avec des fréquences supplémentaires vers le Canada « lorsque la demande est la plus forte ». Le maintien de douze rotations directes vers Paris en été est confirmée, via un Boeing 737-700 loué chez ASL Airlines.
« Dans le contexte actuel, marqué par le contexte inflationniste – concernant notamment le carburant d’aviation – et une évolution défavorable des taux de change, l’État augmente de plus de 35% son engagement financier annuel sur les quatre prochaines années. Le budget de 17,8 millions d’euros permet une évolution des tarifs plus modérée que celle constatée sur toutes les autres lignes en France », précise le ministère.
Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports et Jean-François Carenco, ministre délégué chargé des Outre-mer, « se félicitent du renouvellement de la délégation de service public qui marque la volonté de l’État de soutenir les Saint-Pierrais et Miquelonnais dans un environnement économique difficile et de faciliter le désenclavement de l’archipel ».
Air Saint-Pierre dispose actuellement d’un un 42-600 neuf de 46 sièges (F-ORLB livré en décembre 2020), pour desservir outre Montréal (le samedi plus le jeudi durant l’été 2023) les aéroports de St John’s (2 fois par semaine), Halifax (3) et les Iles de la Madeleine (2).
C’est un détail mais… a commenté :
26 décembre 2022 - 10 h 54 min
…il me semblait que l’immatriculation de l’appareil, ici F-ORLB) devait réglementairement être peinte sur chaque côté arrière du fuselage – norme OACI- : sur la photo je ne la vois pas.
Quelqu’un a une explication?
Crédits photo a commenté :
27 décembre 2022 - 16 h 08 min
C’est probablement car la photo a été prise par ATR, et donc que l’avion n’avait pas encore été livré. Mais je ne fais que supposer…
C’est un détail mais… a commenté :
27 décembre 2022 - 16 h 24 min
Pourquoi pas…à ceci près qu’avant livraison l’appareil pour ses vols d’essai post-construction est normalement doté d’une immatriculation provisoire en France commençant par F-WWxy
fayçalair a commenté :
26 décembre 2022 - 12 h 17 min
c’est peut etre un avion russe!!!!!!!!!!
ALExxx a commenté :
26 décembre 2022 - 15 h 00 min
Pourquoi le principe de la Continuité Territoriale n’est pas appliquée avec Pierre et Miquelon (en dehors des vols saisonniers l’été) ?
SPM975 a commenté :
27 décembre 2022 - 2 h 45 min
Nous nous posons la question également, cela nous faciliterait notre quotidien et nos voyages vers la France.
Les conditions météorologiques sont invoquées (l’ATR est certifié pour des vents forts)… De plus il semblerait que pour des vols transatlantiques réguliers il faille des équipements Électroniques spécifiques dont la rentabilité n’est vraiment pas certaine au vu de la situation démographique de l’archipel et donc du nombre de rotations de et vers la France.
Mais vive les vols directs!
Grinch' a commenté :
27 décembre 2022 - 12 h 38 min
La continuité territoriale est assurée toute l’année, via Montréal où Air Saint-Pierre assure une correspondance avec Air France (avec suivi des bagages). Alors certes c’est long, et c’est d’autant plus rageant que SPM est l’outre-mer géographiquement le plus proche de la métropole, mais cette continuité existe toute l’année.
Je n’ai malheureusement jamais pu bénéficier du confort du vol direct, même à l’automne 2021 lors de ma mission de renfort à la station météo.
Le vol direct en été est un supplément à cette continuité territoriale, et si il n’existe qu’en été, je confirme que c’est bien pour des raisons météorologiques.
J’en ai régulièrement discuté avec les pilotes d’Air Saint-Pierre (principalement avec Benoit et Marcel, SPM975 comprendra de qui je veux parler) lorsqu’ils passaient récupérer leurs dossiers de vol : avec un B737, les contraintes de longueur de piste, de vent traversier, de masse possible au décollage, de capacité carburant lors du vol aller (contre les vents dominants)… font que des vols hors période estivale sont illusoires car trop aléatoires avec les conditions météo propres à l’archipel. D’ailleurs même en été, il y a déjà eu des fois où le vol direct a failli ne pas pouvoir être assuré !
SPM975 évoque d’autres problèmes comme des équipements insuffisants. Je n’ai pas de connaissance sur ce point, mais Saint-Pierre Pointe Blanche est déjà bien équipé puisque c’est un des rares aéroport CAT III dans l’est canadien.
LoveSPM a commenté :
27 décembre 2022 - 16 h 30 min
Pour répondre à Grinch’,
Au-delà, des contraintes bien identifiées liées à la longueur de la piste, je doute que les conditions météorologiques puissent être invoquées pour justifier de l’absence de vols directs hors fin juin, juillet et août…
Surtout cette année…
2 vols par mois toute l’année seraient, j’en suis sur complet, sans compter les périodes scolaires où beaucoup de St-Pierrais pourraient rejoindre leurs enfants qui étudient en métropole ou bien leurs familles.
Seule la perspective d’un opérateur concurrent à St-Pierre fera peut-être bouger les choses ?
Amicalement,
LoveSPM
Grinch' a commenté :
27 décembre 2022 - 18 h 32 min
@ LoveSPM
Détrompez-vous, les contraintes météo sont bel et bien la raison principale pour expliquer l’absence de vol direct d’octobre à mai : un avion à turboréacteurs (comme le B737) n’offre pas du tout les mêmes performances qu’un avion à turbopropulseurs (comme l’ATR42) dans des conditions météo sévères.
L’ATR42 est certifié pour décoller et se poser avec un vent plein travers (à 90 degrés de l’axe de piste) à 45 noeuds – valeur fréquente en hiver à SPM – là ou un B737 est limité à une vingtaine de noeuds (j’ignore la valeur exacte).
Un autre problème est l’état de la piste, d’octobre à mai très souvent mouillée ou enneigée ce qui limite alors le poids au décollage d’un jet, qui accélère moins fortement qu’un turbopropulseur et qui met donc plus de temps (et plus de longueur de piste) pour atteindre sa V1 puis sa Vr. Le B737, avec seulement 1800 m de piste contaminée disponible, serait limité à peut-être une cinquantaine de passagers, soit deux fois moins qu’en été où il est déjà limité – quelque soit les conditions météo – à presque la moitié de sa capacité normale. Ce n’est clairement pas viable économiquement.
Autre limitation : l’autonomie du B737 avec de forts vents de face en croisière, fréquents en hiver sur l’Atlantique Nord. Faut-il prévoir des “escales carburant” à Gander ? Quelle serait alors l’intérêt par rapport à la correspondance avec Air France à Montréal, dont on a l’assurance qu’elle est réalisable ?
L’hiver dernier n’a pas été rigoureux mais ce n’est pas anticipable à l’avance, hors la planification des vols directs se fait de nombreux mois à l’avance, pas en dernière minute si on s’aperçoit que les conditions météo pour le lendemain sont bonnes !
Je suis bien d’accord que des vols directs toute l’année seraient un confort incomparable, et ils seraient assurément pleins. Mais il faut être lucide : je doute que ce soit réalisable un jour, les contraintes météo sont bel et bien les plus fortes.
Quant à une autre compagnie aérienne qui viendrait concurrencer Air Saint-Pierre, il ne faut pas non plus se faire d’illusion. Icelandair, qui a échoué pour d’autres raisons, n’envisageait d’ailleurs pas autre chose que des vols estivaux.
Je vous précise enfin, si vous ne me connaissez pas, que je n’ai aucun intérêt à soutenir Air Saint-Pierre face à une éventuelle concurrence : je suis simplement un maillou, prévisionniste aéronautique à Météo France et en poste sur SPM durant 6 ans de 2010 à 2016 (sans compter une mission à l’automne 2021) donc bien au courant du problème.
Bien cordialement.
Bruce a commenté :
28 décembre 2022 - 13 h 07 min
Quel concurrent voudrait s’installer, c’est lourdement déficitaire, non ?