La compagnie aérienne United Airlines serait proche d’une commande de plusieurs dizaines de Boeing 787 Dreamliner, la réduction de la consommation pourrait passer les nouveaux générateurs de vortex « intelligents », et de nouveaux dirigeants internationaux sont nommés.
Courant depuis deux mois, la rumeur d’une commande géante de gros-porteurs par United Airlines se précise. Selon le Wall Street Journal et l’agence Reuters, une annonce pourrait intervenir avant la fin 2022, et pourrait porter sur « plusieurs dizaine » de 787 Dreamliner. Basée à l’aéroport de Chicago-O’Hare, United Airlines avait déjà passé en 2021 une commande de 270 monocouloirs, dont 200 Boeing 737 MAX et 70 Airbus A321neo.
Déjà présentée comme l’une des plus grosses commandes de gros-porteurs de l’histoire, cette acquisition permettrait à la compagnie de Star Alliance de « relancer la machine » sur un segment long-courrier qui se redresse après la pandémie de Covid-19. L’agence Bloomberg rapporte de son côté la possibilité pour United Airlines de convertir les 45 Airbus A350-900 (un type également mentionné par les rumeurs) attendus à partir de 2027 pour des A321neo supplémentaires
United Airlines dispose actuellement de douze 787-8, 38 787-9 et seize 787-10, seuls cinq 787-10 restant en attente de livraison. Elle opère en outre 61 757 (moyenne d’âge 24 ans), 53 767 (moyenne d’âge 25 ans) et 96 777 (moyenne d’âge plus de 19 ans pour les -200ER, cinq ans pour les 22 -300ER).
Côté économies de carburant, Boeing a annoncé la reprise de la coopération entre son programme ecoDemonstrator et NASA Aeronautics, afin de tester les « SMART Vortex Generators » – un système devant réduire la trainée des avions et donc leur consommation et leurs émissions. Ces générateurs de vortex sont la dernière version d’une technologie d’alliage à mémoire de forme qui améliore les performances aérodynamiques. « Contrairement aux générateurs de vortex traditionnels qui sont statiques sur les ailes ou la queue d’un avion, ces Smart VG peuvent se rétracter et se déployer en utilisant la technologie reconfigurable d’alliage à mémoire de forme », explique un communiqué. Ils peuvent ainsi améliorer l’efficacité énergétique en changeant de forme à certaines températures et « cette année, nous testons une version plus récente et améliorée de la technologie ».
Une compagnie aérienne opérant 100 avions utilisant ces SMART VG pourrait économiser jusqu’à 11,4 millions de litres de carburant par an selon Boeing ; cela équivaut à « retirer quelque 3800 voitures de la circulation au cours de la même période ».
Les générateurs de vortex traditionnels sont utiles pour certains aspects du vol, comme pendant le décollage et l’atterrissage, « mais pendant les conditions de croisière, ils créent de la traînée », explique Othmane Benafan, ingénieur de recherche sur les matériaux de la NASA. « En utilisant la technologie des alliages à mémoire de forme, les VG s’actionnent et se rangent à des températures plus fraîches à des altitudes plus élevées, ce qui permet d’économiser du carburant ».
Boeing et la NASA ont testé pour la première fois la technologie de métamorphose sur le Boeing ecoDemonstrator 2019. Au cours de ce test, les SMART VG testés sont restés levés pendant le décollage et la montée initiale, puis se sont repliés pendant que l’avion montait dans l’air plus froid à 30 000 pieds. Ils sont revenus à leur état étendu lorsque l’avion est descendu pour l’atterrissage.
This technology could be the shape of things to come…
— Boeing Airplanes (@BoeingAirplanes) December 5, 2022
Our ecoDemonstrator program is once again teaming up with @NASAAero to test SMART Vortex Generators that shapeshift during flight to reduce drag – saving fuel and reducing emissions.
More: https://t.co/tRvJP52MBG pic.twitter.com/LE5jx03jky
Enfin côté gouvernance, on retiendra la nomination lundi Brendan Nelson au poste de Président de Boeing International (BI). À ce titre, il sera chargé de diriger la stratégie et les opérations institutionnelles du Groupe à l’échelle internationale. Cet ancien diplomate et ministre australien succédera à Sir Michael Arthur « qui prendra sa retraite au début de l’année 2023 après cinq décennies au service des secteurs public et privé, dont les quatre dernières années en tant que Président de Boeing International ».
Brendan Nelson est le deuxième citoyen non-Américain à diriger l’entreprise. Il sera directement rattaché à Dave Calhoun, Président Directeur Général de Boeing, et siègera au Conseil exécutif du Groupe. À la tête de Boeing Australie, Nouvelle-Zélande et Pacifique Sud depuis février 2020, Brendan Nelson prendra ses nouvelles fonctions à Londres le 12 janvier 2023.
L’Australienne Maria Fernandez succédera à Brendan Nelson au poste de Présidente de Boeing Australie, Nouvelle-Zélande et Pacifique Sud (un des 20 bureaux régionaux) à compter du 20 décembre 2022. Elle sera à ce titre la principale représentante du Groupe dans la région Océanie, et présidera le Conseil d’administration de Boeing Australia Holdings.
Boeing compte désormais des clients dans 150 pays et peut s’appuyer sur une chaîne d’approvisionnement mondiale forte de 20.000 fournisseurs et partenaires. Le Groupe est implanté dans 65 pays et dispose d’une présence majeure en Australie, en Inde, au Moyen-Orient et au Royaume-Uni. En dehors des États-Unis, Boeing emploie plus de 25.000 personnes engagées dans les activités de conception, de développement, de fabrication, de services et d’assistance.
Greg6 a commenté :
6 décembre 2022 - 17 h 11 min
La commande de 787 par United est attendue et apparaît comme logique :
United a besoin de remplacer ses 53 b767 encore en flotte, ainsi que 19 anciens b777-200 (non -er), et ils opèrent déjà déjà 66 b787 dans les trois versions.
Le b787 apparaît donc comme une solution assez évidente.
Par contre, l’annulation des 45 a350, si jamais elle se confirmait, serait une nouvelle bien plus importante à mon sens.
Cela signifierait que United renonce à l’a350 comme successeur potentiel de ses b777 en version 200er et 300er, dont elle possède 77 exemplaires.
Donc ce serait une porte grande ouverte au 777x.
Sébastien a commenté :
6 décembre 2022 - 20 h 21 min
En effet le B787 dans sa configuration actuelle (donc plutôt 9 et 10 qui sont les plus vendus) est avant tout destiné à remplacer les B767 et les 1ers B777.
Après concernant le B777X, c’est un avion très gros remplaçant le B777-300ER (pour le -8) et le B747 (pour le -9). Donc plus destinés aux compagnies du Golfe et quelques unes Européennes.
Les Majors Américaines préférant des avions plus “petits”.
Greg6 a commenté :
7 décembre 2022 - 12 h 53 min
Je suis d’accord.
C’est pourquoi une éventuelle annulation de la commande d’a350 serait une grosse nouvelle, si jamais c’est confirmé.
Le remplacement des 777-200er et 300er poserait question :
Un éventuel 787-10 à portée allongée ? Le 777x mais en version -8 ? Les deux ?
Ellias a commenté :
7 décembre 2022 - 10 h 01 min
Ces histoires de vortex et de formes d’ailerons c’est vraiment du flan marketing :
dans les aéroports les avions doivent attendre entre une et trois minutes avant de décoller justement à cause de soit-disant turbulences laissées par les avions devant eux : une vaste fumisterie comme quoi si un avion décolle un peu trop rapidement après un autre, celui-ci subirait des vortex catastrophiques “pouvant mener au crash”.
Parce que si c’était vraiment le cas, expliquez-moi comment des A330 de l’armée (A330 MRTT) sans ailerons et toutes les fioritures marketing du design habituel, peuvent alimenter en carburant des avions de chasse tout petits directement derrière eux, en plein vol, sans que ceux-ci n’aient le moindre souci “de vortex” justement.
atplhkt a commenté :
8 décembre 2022 - 9 h 10 min
@ Ellias
Sur les problèmes de turbulence de sillage (mis en exergue lors de l’introduction des 747 dans les années 1969 / 1970) vous devriez vous documenter car, pour différentes raisons basiques, votre comparaison n’est pas pertinente.