La Cour de cassation a tranché : la compagnie aérienne Air France n’aurait pas dû interdire à un steward de porter des tresses africaines – il y a dix ans. Plus récemment, des odeurs de fumée ont affecté deux de ses Boeing 777, dont un a été obligé de se dérouter.
Les temps changent : dans une décision rendue le 24 novembre 2022, la Cour de cassation a jugé que la compagnie nationale française avait fait preuve d’un « différence de traitement » discriminatoire en interdisant à un steward de porter des tresses afro, alors que cela était permis pour les hôtesses de l’air. « Les exigences liées à l’exercice de la profession de steward ne justifient pas d’interdire » une telle coiffure, en l’occurrence de petites dreadlocks rassemblées en chignon, ont décidé les juges. Expliquant que le Code du travail n’autorise des différences de traitement entre salariés que si elles répondent « à des exigences professionnelles essentielles et déterminantes ».
Embauché en 1998, Aboubakar Touré avait décidé en 2005 de modifier sa coiffure pour adopter ces tresses, mais il avait été mis à pied cinq jours par Air France – jusqu’à ce qu’il utilise une perruque aux cheveux lisses afin de répondre aux critères du manuel des stewards. Il a fini par saisir les prud’hommes en 2012 pour « discrimination et atteinte à la dignité », sans résultat, est tombé en dépression – et a été mis à pied pour « présentation non conforme aux règles du port de l’uniforme ». Le steward a ensuite été déclaré « définitivement inapte » en 2016 en raison de sa dépression, avant d’être licencié en 2018 (il avait refusé un reclassement comme personnel au sol).
La Cour d’appel de Paris avait en 2019 rejeté ses demandes de dommages et intérêts pour « discrimination, harcèlement moral et déloyauté », et de rappel de salaire et nullité du licenciement ; elle citait alors une « différence d’apparence admise entre hommes et femmes en termes d’habillement, de coiffure, de chaussures et de maquillage ». Cette interprétation a donc été cassée par la juridiction suprême en France, pour qui la coiffure n’est pas une « extension de l’uniforme » – 10 ans après le début de la procédure…
Côté problèmes de flotte et sans aucun rapport, le Boeing 777-300ER d’Air France immatriculé F-GSQL opérait le 22 novembre le vol AF662 entre sa base à Paris-CDG et l’aéroport de Dubaï quand l’équipage a fait demi-tour, évoquant un incident technique mineur, avant de rapporter qu’une odeur de fumée avait été remarquée en cabine et dans le cockpit – et de se dérouter vers Munich où il s’est posé sans problème, avant de repartir vers Paris. Le même appareil a opéré le lendemain le même trajet, sans histoire.
Pas de déroutement pour son 777-300ER F-GSQH en revanche, qui se présentait à l’atterrissage du vol AF90 à Miami le 23 novembre. Mais le même problème d’odeur de fumée a été rapporté par l’équipage, qui a posé l’appareil sans autre souci. L’avion a opéré le vol retour après avoir passé tout de même plus de quatre heures dans l’aéroport de Floride, au lieu des deux heures et 25 minutes affichées.
Et le maquillage, a commenté :
25 novembre 2022 - 9 h 48 min
Le maquillage est il « une extension de l’uniforme » ou pas?
Si oui: pas de maquillage pour les hommes.
Si non: maquillage autorisé pour les hommes…
En définitive, on finit par se dire que la solution de simplicité pour une compagnie est celle adoptée par Virgin et BA: des règles unigenre…et chacun fait ce qu’il veut dans ce cadre…les temps change, les clients s’habitueront et dans 10 ans on n’en parle plus, sauf pour en rire quand on lira dans les archives de AJ les commentaires d’aujourd’hui…
Mais en attendant, quel « calme juridique » pour les compagnies…
Un pilote a commenté :
25 novembre 2022 - 10 h 11 min
Ça valait le coup pour 10 ans de salaire.
Pioneer 300 a commenté :
25 novembre 2022 - 10 h 54 min
Bonne chance aux futurs candidats comme MR Touré pour une sélection en tant que steward Très bonne idée de ce Monsieur pour encourager ses congeneres à se présenter à AF
Nom a commenté :
25 novembre 2022 - 15 h 30 min
la “justice” s’occupe de ça pendant 10 ans et en même temps nous dit qu’elle est débordée …
Et ce pauvre malheureux qui profite de l’affaire pour se prendre 10 ans de congés aux frais de la sécurité sociale.
Tout cela fait penser à la chute de Rome.
Dambrugeac a commenté :
25 novembre 2022 - 16 h 57 min
Conclusion : on rentre à AF en respectant le dress code vestimentaire et physique le temps d’être embauché puis on se met dans le n’importe quoi type cheveux, couleurs de maquillage voile isla pourquoi pas, on est mis à pied, on dit être affecté et déprimé, on refuse un reclassement et on porte plainte… Puis le Conseil d’État ou la Cour de Cassation ou la CJCE ou le CDHCE donne raison au brave homme victime du racisme bien connu des français. Elle est pas belle la France ! Guichet ouvert et aide sociale généralisée aux migrants. Pas comme Air Côte d’Ivoire ou Air Mali….
Perdu, Dambrugeac! a commenté :
25 novembre 2022 - 18 h 46 min
Votre démonstration et l’enchaînement des faits que vous faites pour terminer par un « donné raison au brave homme victime du racisme bien connu des Français » n’ont aucune valeur, sauf celle d’un certain militantisme inadapté à la situation, car la Cour de Cassation n’a pas motivé sa décision sur un racisme quelconque, mais sur une « discrimination entre le stewards et les hôtesses , dont sur le genre, concernant des normes de coiffure, et que cette discrimination basée sur le sexe n’est pas justifié par la fonction de PNC »….Aucune place pour le racisme là dedans…
Quant au fait de rentrer en signant quelque chose qui sera contesté ensuite, sachez que cela a toujours été la cas au sein d’Air France, et qu’à chaque fois c’est au bout d’un long processus juridique qu’AF était condamné… Quelques exemples:
1) au début les hôtesses étaient recrutées célibataires et, par contrat, DEVAIENT démissionner si elles voulaient se marier….et cela a duré longtemps jusqu’au jour où l’une d’elle refusant de démissionner fut licenciée pour cause de mariage et attaqua AF…puis in fine gagna et AF dut modifier ses contrats d’embauche des hôtesses
2) ensuite, AF dit accepter que les hôtesses, toujours réfutées célibataires, puissent ensuite se marier, mais devaient partir si elles avaient des enfants….et ré élite jusqu’au jour où…
3) A l’origine, les hôtesses, mariées ou pas, avec ou sans enfants, ne pouvaient aller au delà de l’âge de 40 ans, quand les hommes pouvaient aller jusqu’à 50…..jusqu’au jour où ( mais vous connaissez la suite…)
4) Un jour, il fit admis que les hommes pourraient poursuivre jusqu’à 55 ans à leur demande et sur acceptation du management en fonction de leurs dossiers professionnels. Mais les femmes ne pouvaient pas candidates à la prolongation….vous devinez la suite maintenant, non?
Des dossiers comme ça, il y en a des boites entières dans les archives du service RH de Air France, et sur une multitude de sujet aussi divers que variés qui ont toutefois tous un point commun: AF à perdu juridiquement in fine……
Sébastien a commenté :
25 novembre 2022 - 20 h 42 min
Je ne comprendrais jamais pourquoi les plus grandes entreprises (Walt Disney World, Air France, etc…) acceptent de revoir leur dress code alors que sa clientèle appréciait cela.
sydney a commenté :
25 novembre 2022 - 21 h 57 min
La peur d’être tagué par les associations bien pensantes comme des entreprises racistes, homophobes, muslimophobes… bref, contre le vivre ensemble alors qu’ils n’ont pas compris que ces minorités ne sont que des… minorités (LOL) et que la grande majorité se fout du traitement que l’on en fait voire condamne la discrimination positive.
Ellias a commenté :
26 novembre 2022 - 5 h 54 min
Alors là je suis sidéré !
Le mec n’est pas caissier dans une supérette, il est steward, autrement dit il représente la compagnie au niveau image, il a signé un contrat, il porte un uniforme et il est soumis à des règles contractuelles sur son apparence, justement parce que C’EST SON JOB.
D’ailleurs, pour preuve, si jamais du personnel navigant se comporte mal avec vous en vol, vous direz toujours “chez Air France ils ne sont pas aimables !” : preuve que vous assimilez le personnel naviguant à l’image directe de la compagnie.
Les règles sont simples quand vous passez votre sélection pour une compagnie aérienne : les femmes doivent porter un maquillage spécifique car la lumière dans les avions est plus faible, on doit donc bien voir le sourire (oui, c’est un métier commercial), les hommes doivent avoir une chevelure propre, les cheveux rasé sont autorisés ainsi qu’une barbe bien taillée – bref, la base.
Maintenant si un type se pointe avec des dread locks (et on sait comment on obtient ces “tresses” : il ne faut pas se laver (…)
et qu’on lui fait la remarque, alors il porte plainte pour discrimination ??
Ah ben il fallait le dire tout de suite : les hotesses n’ont qu’à se pointer en jogging, les stew en débardeur crade style garagiste, et si Air France n’est pas d’accord : procès !! Et moi ma religion me dit que je peux avoir une journée de nudisme, alors si jamais je ne peux pas bosser nu : procès !!
Ou comment faire perdre les lettres de noblesse d’une profession où l’image est essentielle, tout ça par peur de se faire traiter de raciste…
Raciste, sûrement pas je pense, mais avocats incompétents, sûrement !
Élias…ou comment dire n’importe quoi! a commenté :
26 novembre 2022 - 13 h 03 min
La SEULE chose qu’a dite la Cour de Cassation, c’est que si les tresses – qui ne sont pas des dreadlocks : renseignez vous avant d’ éructer – sont autorisées pour les hôtesses, et de fait elles le sont, alors elles doivent être autorisees aussi pour les stewards puisque leur interdiction spécifique pour les hommes, ne pouvant être justifiée par la fonction, constitue alors une discrimination basée sur le sexe…
Si Air France ne veut pas de tresses, alors, pour tenir compte de ce jugement, Air France doit les interdire aux hommes ET aux femmes.
Voilà ce qui la Cour, et tout le reste de votre post n’est que phantasmes ou divagations qui ne relèvent que de vous même.
Didier a commenté :
27 novembre 2022 - 23 h 30 min
« Les exigences liées à l’exercice de la profession de steward ne justifient pas d’interdire » une telle coiffure, en l’occurrence de petites dreadlocks rassemblées en chignon, ont décidé les juges.
Dreadlocks, carottes en français, pas besoin de se renseigner, c’est écrit en toutes lettres.
M a commenté :
9 décembre 2022 - 3 h 02 min
Bonsoir,
je vous informe que l’on n’obtient pas des locks “sans se laver”, les locks s’obtiennent en emmêlant le cheveux sur lui-même, c’est une coiffure propre contrairement à votre préjugé !