La compagnie aérienne ANA (All Nippon Airlines) renforcera le mois prochain les fréquences en Airbus A380 entre Tokyo et Honolulu, le retour à un vol quotidien étant prévu en mars prochain. Elle affiche d’autre part pour le premier semestre son premier bénéfice depuis 2019, avant la pandémie de Covid-19, et relève ses prévisions annuelles.
La compagnie privée japonaise, dont le troisième et dernier A380 « Flying Honu » avait été livré en octobre 2021, les a remis en service en juillet dernier initialement sur deux rotations hebdomadaires entre sa base à Tokyo-Narita et l’aéroport d’Honolulu-Daniel K. Inouye (la seule route empruntée par les superjumbos). L’appareil pouvant accueillir 520 passagers en quatre classes (8 en Première, 56 en classe Affaires, 73 en Premium et 383 en Economie – où une option de style SkyCouch combinant plusieurs sièges en banquette-lit est proposée sur 60 places), est actuellement déployé trois fois par semaine.
A partir du 1er décembre 2022, l’A380 d’ANA décollera tous les jours sauf lundi et mardi à 20h35 pour arriver le lendemain à 8h25, les vols retour quittant Hawaï à 11h30 pour se poser le lendemain à 15h55 (passage de la ligne de changement de date oblige, durée de vol moyenne 8h10). Un vol quotidien cet hiver est aussi opéré entre Tokyo-Haneda et Honolulu, en Boeing 787-9.
La compagnie de Star Alliance est en concurrence sur cet axe hors pandémie de Covid-19 à Japan Airlines (depuis les deux aéroports de Tokyo), Delta Air Lines (vers Narita), Hawaiian Airlines (vers Narita et Haneda) et Korean Air (depuis Narita).
Côté finances, ANA affiche au premier semestre de son exercice décalé (1er avril – 30 septembre 2022) un bénéfice d’exploitation de 31,4 milliards de yens, un revenu de 30,2 milliards de yens et un bénéfice net de 19,5 milliards de yens (135 millions d’euros), « marquant la première fois en trois ans qu’ANA enregistre un bénéfice net au premier semestre de l’exercice ». L’augmentation des revenus est « principalement due » à l’activité de transport aérien, qui a contribué à un revenu d’exploitation de 790,7 milliards de yens (5,47 milliards d’euros) pour le semestre clos le 30 septembre.
Dans les conditions actuelles économiques (redressement au Japon) et opérationnelles (réouverture des frontières aux touristes individuels), la compagnie japonaise souligne que dans l’industrie du transport aérien, « la demande globale de passagers se redresse rapidement, avec des restrictions de voyage assouplies sur les vols intérieurs, ainsi que des restrictions d’entrée moins importantes dans divers pays pour les vols internationaux ».
« Les résultats positifs du premier semestre de l’exercice fiscal démontrent les progrès que nous avons réalisés depuis le début de la pandémie ainsi que la détermination et les efforts de nos employés pour aider à mettre le groupe ANA dans une position financière et opérationnelle favorable », a déclaré dans un communiqué Kimihiro Nakahori, VP et directeur financier du groupe. « La persévérance et le dévouement de nos employés propulsent le groupe ANA à surmonter les temps difficiles et nous sommes impatients de voir l’augmentation continue alors que les clients visitent à nouveau le Japon ».
ANA a donc relevé ses prévisions pour l’exercice annuel qui s’achèvera fin mars 2023, avec un chiffre d’affaires en hausse de 67% par rapport à l’exercice précédent, et un bénéfice opérationnel annuel à 442 millions d’euros (340 millions d’euros précédemment).
Glup a commenté :
4 novembre 2022 - 14 h 30 min
il faudra que Mr Smith aille expliquer aux japonais que l’A380 n’est pas rentable – Les japonais, moins futés que lui, semblent ignorer ce précepte essentiel … :)) ))
reponse a commenté :
4 novembre 2022 - 16 h 31 min
ANA a hérité des A380 lors du rachat de Skymark. Lors de sa faillite en 2015, deux offres menées par ANA et Delta étaient en concurrence pour reprendre ses actifs. ANA a accepté les A380 en échange du soutien d’Airbus (qui était créancier majeur de Skymark avec un loueur d’avions). Ils ont reconnu à l’époque que l’A380 ne rentrait pas dans leur plan de flotte… C’est donc une décision uniquement politique dans un contexte plus large que le choix d’un avion.
Si vous remarquez bien, ils les déploient actuellement 3 fois par semaine, pour monter à 5. Avoir 3 superjumbos pour 6 segments par semaine, je doute fort que l’expérience A380 soit rentable pour eux
Sébastien a commenté :
5 novembre 2022 - 0 h 45 min
Merci pour ces précisions
ANA a commenté :
28 novembre 2022 - 20 h 40 min
Le Japon a énormément subi à cause du COVID et fait partie des derniers pays à avoir levé certaines restrictions.
C’était justement l’occasion de ne pas remettre les A380 en service !
Or c’est l’inverse qui se produit, augmentation des fréquences en A380 et bénéfices sur le premier semestre.
Il a toujours été dit que l’A380 est rentable à partir du moment où son taux de remplissage est élevé.
Certains peuvent exprimer des doutes de loin mais chez ANA, quand on est au coeur de la compagnie, on dispose des éléments, on sait sortir la calculette et faire le choix opportun.
Hawai a toujours été la cible pour les A380 : forte population japonaise + touristes japonais.
Le meilleur exemple est celui d’Emirates qui a la plus grosse flotte d’A380 et a aussi renoué avec les bénéfices (d’ailleurs environ 10 fois plus élevé que celui de ANA).
Avec 128 millions d’habitants et une position géographique insulaire, l’avion joue au Japon un rôle essentiel.