Airbus a reporté au deuxième trimestre 2024 l’entrée en service probable de son nouvel A321XLR, reconnu les problèmes causes par sa dispute avec Qatar Airways sur l’A350. Et il fait face à une grève de ses employés en Espagne, sur fond de revendications salariales.
Déjà reportée en mai dernier au premier trimestre 2024, l’entrée en service de la version XLR de l’A321neo a de nouveau été repoussée. L’annonce a été faite par Airbus lors de la présentation de ses résultats financiers la semaine dernière, l’avionneur européen évoquant désormais le deuxième trimestre 2024. Les trois A321XLR utilisés pour la campagne de certification ont tous décollé depuis juin, le dernier ayant quitté Hambourg pour Toulouse le 19 octobre 2022.
Airbus rappelait mi-octobre que l’A321XLR, qui proposera un rayon d’action de 8700 km, a dépassé le cap des 500 commandes par plus de 20 clients, parmi lesquels Air Canada, American Airlines, United Airlines, Qantas, LATAM ou Wizz Air entre autres.
triple completed for the gamechanger!
— Dirk Grothe | Aviation Photography (@digro65) October 19, 2022
the 3rd and last @Airbus #A321XLR protoype F-WWAB (msn 11080) at Airbus Hamburg today…
will join the test-program soon together with the 1st (F-WXLR, msn 11000) and 2nd (F-WWBZ, msn 11058) XLR prototypes… @AirbusPRESS pic.twitter.com/e97RPO7YId
Cette présentation des résultats a également mentionné Qatar Airways, et la dispute désormais bien connue au sujet de la « peinture » des A350. Face au procès devant débuter l’année prochaine à Londres, Airbus estime que « les conséquences d’un tel litige et l’issue de la procédure ne peuvent être pleinement évaluées à ce stade, mais tout jugement ou décision défavorable à la Société pourrait avoir un impact défavorable significatif sur les états financiers, les activités et les opérations de la Société ainsi que sur sa réputation ».
Un porte-parole de l’avionneur a cependant répété à City A.M. que l’avionneur continue de privilégier « une solution à l’amiable », tout en confirmant qu’il défendra « notre entreprise, nos produits et nos clients face à cette affaire judiciaire ».
Rappelons que Qatar Airways avait déjà pris livraison de 19 A350-1000 et des 34 A350-900 commandés quand l’affaire a éclaté l’année dernière. Sur l’ensemble de ces appareils dont elle était compagnie de lancement, 23 avaient été progressivement cloués au sol sur ordre du régulateur qatari, citant un risque pour la sécurité des vols suite à la dégradation des peintures et l’érosion d’une couche de protection – vidéos à l’appui. Un argument réfuté par Airbus, selon qui il ne s’agit que d’un problème « cosmétique », tandis que le chef de l’EASA a assuré qu’il n’y a pas de risque pour la sécurité.
Après plusieurs mois de dispute très publique, Airbus avait fini par annuler la commande de 50 A321neo (dont 10 en version LR), puis en aout dernier les 19 commandes d’A350-1000 restantes de Qatar Airways. La compagnie de l’alliance Oneworld avait de son côté finalisé au Salon de Farnborough l’achat de 25 737 MAX 10 fermes. Les 24 A350 ‘normaux’ de Qatar Airways continuent de voler, par exemple l’A350-900 immatriculé A7-AML déployé hier entre Doha et Milan-Malpensa.
On retiendra enfin pour Airbus l’annonce hier d’une grève en Espagne, où quelque 12.300 personnes sont employées sur huit site (dont celui de Getafe, principalement dédié à la défense et à l’espace). Les revendications des syndicats CCOO, UGT-FICA et ATP-SAe d’Airbus portent sur les salaires, pour lesquels ils exigent une « révision équitable » afin de « garantir le pouvoir d’achat des travailleurs ». Ils reprochent à Airbus, dont les résultats financiers sont florissants, de ne fournir ni proposition ni réponse claire à leurs demandes.
« Les efforts des travailleurs d’Airbus ces dernières années doivent être reconnus. Il ne se peut pas que, dans la situation actuelle, les incertitudes ne se reflètent que négativement sur les salaires des travailleurs », souligne un communiqué commun des syndicats.
Selon la presse locale, Airbus aurait annoncé une prime de 1500 € pour les employés en Espagne « pour tenir compte du taux d’inflation actuel de 9% du pays », prime qui lui couterait 200 millions d’euros. Une prime refusée par les syndicats, qui appellent à une « révision totale des salaires » d’ici la fin de l’année.
GVA1112 a commenté :
1 novembre 2022 - 11 h 27 min
Il est bien possible qu’Airbus passe par une phase de mauvais temps..
C’est cyclique, entre le retard de l’A321XLR, le procès avec Qatar, le procès sur le Vol Rio Paris et cette grève en Espagne (.. qui pourrait donner des idées aux autres sites européens) , il y a en effet des nuages qui s’accumulent.
QATAR a commenté :
2 novembre 2022 - 3 h 24 min
Le retard n’est pas si conséquent, la disponibilité d’une nouvelle version est plutôt rapide vu que Airbus part sur une base existante.
On est loin des années de retard du 777-X , du 787 et dernièrement du MAX.
On verra ce que donne Qatar-Airbus. Mais Qatar aura du mal à justifier la dangerosité de ses avions pour un problème de peinture, alors qu’en même temps elle fait voler des A350.
De plus aucune AESA ou FAA ou autres n’a suivi le Qatar sur une interdiction de vol….décision abusive.
Qatar a plus a perdre en étant radiée de chez Airbus au moins pour quelques temps….
Sans compter que l’image du Qatar fait l’objet de l’actualité….
Sébastien a commenté :
1 novembre 2022 - 21 h 26 min
Wouah déjà 500 commandes, ce n’est pas rien 😮
Après cet avion répond à un besoin (le fameux “Middle of the Market”) vu que le B787 se vend surtout en version -9 et -10.
Quand à Airbus, ils ont bien le A330neo.
Mais vu le contexte “tendu” actuel de l’aérien et le besoin de “petits avions” (moins chers et plus faciles à remplir… les 365 jours de l’année), l’A321XLR répond à toutes les attentes.