Le syndicat APA représentant les pilotes de la compagnie aérienne American Airlines est opposé à la tentative par le Congrès de passer outre la date limite pour certifier les Boeing 737 MAX 7 et MAX 10 sans modification des équipements de sécurité.
La probabilité d’une nouvelle loi permettant à l’avionneur d’être exempté de la date limite fixée au 31 décembre 2022 pour certifier les 77-7 et 737-10, date après laquelle Boeing serait forcé d’installer le système d’alerte EICAS (et donc de reprendre à zéro le design du cockpit) est de plus en plus grande. Mais cela ne passe pas pour le syndicat Allied Pilot Alliance (APA, représentant quelques 15.000 pilotes chez la compagnie américaine qui opère près de 345 737 dont 43 MAX 8) : son président Edward Sicher estimait le 5 octobre 2022 dans un communiqué que Boeing « doit procéder à l’installation de systèmes d’alerte d’équipage modernes sur ces avions, pour atténuer l’effet de surprise et la confusion des pilotes lors de dysfonctionnements complexes du système ». Rien ne pourrait selon lui « être plus éloigné de la réalité du poste de pilotage » que la position du constructeur sur la possibilité de « confusion » quand les pilotes passent d’un avion équipé qu’un système d’un avion « équipé d’un système d’alerte moderne » à un qui ne l’est pas.
Considérez les Boeing 757 et 767, a rappelé le dirigeant d’APA : « ce sont des avions sensiblement différents, mais qui fonctionnent sous un seul certificat. Les pilotes ont régulièrement volé les deux le même jour sans aucune confusion ». En équipant les MAX 7 et 10 de systèmes d’alerte modernes, Boeing « peut maintenir un carnet de commandes solide pour eux, ce qui à son tour protégera les emplois des milliers d’hommes et de femmes qui travaillent dur et qui construisent les avions. Cela aidera également Boeing à continuer de rétablir la confiance du public ».
Ni la FAA ni Boeing n’ont commenté cette annonce, le régulateur ayant en outre annoncé pour « pas avant l’été prochain » la possible certification du plus gros des monocouloirs de motorisés de l’avionneur. Ce dernier a déjà expliqué qu’un cockpit commun à tous les MAX était préférable pour des raisons de sécurité des vols, diminuant la possibilité de confusion lors du passage d’une version à une autre (les 737-8, 737-8200 et 737-9 ont été certifiés sans EICAS).
L’avis du syndicat n’a de tout façon que peu de chances de peser dans le débat face au Congrès, vu l’impact commercial que subirait Boeing si la loi passée en 2020, après les deux accidents de 737 MAX 8 qui avaient fait 346 victimes chez Lion Air puis Ethiopian Airlines (et entrainé l’immobilisation au sol pendant 20 mois de tous les MAX), était respectée en l’état.
Rappelons que le CEO Dave Calhoun avait en juillet dernier menacé d’annuler le programme MAX 10 : « Si vous traversez les choses que nous avons traversées, les dettes que nous avons dû accumuler, notre capacité à réagir ou notre volonté de mener les choses à leur terme, même un monde sans le MAX 10 n’est pas si menaçant », déclarait-il alors. Le 737-10 « est un peu tout ou rien. C’est un risque que je suis prêt à prendre. Si je perds le combat, je perds le combat ». Une menace désormais oubliée.
Tilo a commenté :
7 octobre 2022 - 9 h 40 min
Si les syndicats de AA s’y oppose c’est que leurs compagnies a peut être prévu une commandes de 737-7 et 737-10 ils ne veulent pas que le pnt d’AA monte à bord d’une gamme d’avions avec des systèmes de sécurité différents du Max 7 au Max 10, c’est une des raisons pour lesquelles Air France KLM est passé du 737 ng au a320neo/a321neo les syndicats d’Air France KLM s’est opposé à une commandes de 737max car le pnt avait peur de monté.
737MAX a commenté :
7 octobre 2022 - 11 h 46 min
Je pense exactement l’inverse.
Le MAX est en retard sur d’autres avions comme les 787 et 777 qui eux sont équipés de l’EICAS.
Les pilotes sont donc demandeurs des équipements qui augmentent la sécurité. Pourquoi devrait-on les en priver alors que les recommandations de la FAA vont aussi dans ce sens ?
C’est d’autant PLUS vrai encore avec le MAX qui a subi des modifications importantes, notamment au niveau répartition des charges et emplacements des moteurs.
La déclaration du Président Edward Sicher est TRES claire est sujette à aucune interprétation et le ton donné est même d’ailleurs en mode impératif :
Boeing “doit procéder à l’installation de systèmes d’alerte d’équipage modernes sur ces avions, pour atténuer l’effet de surprise et la confusion des pilotes lors de dysfonctionnements complexes du système “.
Ce qu’il aurait fallu c’est que TOUS les MAX soient eux aussi certifiés dès le départ avec obligation d’EICAS.
Ce n’est d’ailleurs pas trop tard, car si Boeing est amené à modifier la cabine du 737, le MAX8 pourrait en bénéficier.
Equiper les avions des meilleurs outils de sécurité est aussi un meilleur argument de vente.
Tilo a commenté :
7 octobre 2022 - 15 h 31 min
Je ne le crois pas sinon toutes les compagnies qui ont commandé uniquement le max 8 et 9 se seraient également opposé et je ne dit pas que l’installation de l’EICAS n’est pas important bien que ce l’est .
Certification a commenté :
8 octobre 2022 - 19 h 21 min
Pas du tout !
Ils sont au contraire TRES demandeurs !
Lisez attentivement leur déclaration :
« Considérez les Boeing 757 et 767 (…) ce sont des avions sensiblement différents, mais qui fonctionnent sous un seul certificat. Les pilotes ont régulièrement volé les deux le même jour sans aucune confusion ».
L’argumentation est surtout celle de Boeing, elle est orientée à leur avantage et par conséquent bidonnée…
La FAA s’est déjà fait flouée par Boeing lors de la “certification” initiale qui était en réalité invalide.
Je ne suis pas certain du tout que cette fois-ci elle ait encore envie de se faire flouer une nouvelle fois.
Pour l’instant un seul syndicat s’oppose contre l’exemption, 15 000 pilotes ce n’est quand même pas rien. Cela sentirait un peu plus mauvais encore pour Boeing si un effet boule de neige se produisait et si d’autres syndicats se ralliaient au point de vue de l’APA.
Certes le MAX10 a bien des commandes mais ce n’est quand même pas si mirobolant…
Un MAX10 certifié et en plus avec l’EICAS, on serait dans des chiffres de commandes TRES supérieurs.
A suivre…
Tilo a commenté :
7 octobre 2022 - 18 h 36 min
Moi qui pensais que ce problème de certification pour le 737-10 aurait refroidit les compagnies aériennes, je suis étonné de voir que malgré celà ça ne les empêches pas de vouloir le commandé, étant donné que selon Boeing le 737-10 sera probablement certifié en été 2023 les premières livraisons chez les compagnies aériennes clientes se fera en automne et en fin d’année 2023, quand au 737-7 une certification fin 2022 j’y crois pas du tout mais plutôt en printemps 2023.