L’aéroport de Doncaster-Sheffield arrêtera fin octobre toutes ses opérations aériennes, faute de visibilité et de viabilité financière. Il accueille principalement les compagnies aériennes low cost TUI Airways et Wizz Air, avec 16 routes régulières et plus de vingt saisonnières dont deux sur le long long-courrier, mais n’est plus relié à la France.
Peel Airports Group, propriétaire de l’aéroport situé dans le centre de l’Angleterre, a annoncé le 26 septembre 2022 l’arrêt de ses opérations aériennes à la fin de la saison estivale. « L’examen stratégique » à Doncaster-Sheffield-Robin Hood (DSA), lancé en juillet derniers, s’est terminé mais « malheureusement aucune proposition concrète n’a été reçue concernant la propriété de l’aéroport, ou qui résolve le manque fondamental de viabilité financière », souligne un communiqué. Et ce malgré une proposition d’aide publique la semaine dernière présentée par des politiciens du South Yorkshire pour continuer les opérations au moins jusqu’au printemps prochain. En conséquence, DSA commencera à réduire progressivement la fourniture de services aériens au cours de la semaine commençant le 25 octobre, les derniers vols devant décoller le 4 novembre.
TUI Airways propose actuellement à DSA près de 30 destinations, principalement autour du bassin méditerranéen mais aussi Cancun au Mexique et Orlando en Floride. Le réseau de Wizz Air à Doncaster concerne huit lignes depuis l’Europe de l’est et les pays baltes, tandis que BH Air y a déjà suspendu ses vols au départ de la Bulgarie. L’arrêt des opérations aériennes concerne en outre les transporteurs de fret, l’aviation d’affaires ou la formation en vol des pilotes entre autres ; le site de l’aéroport sera transformé en un complexe logistique et d’entrepôts.
Les coûts fixes élevés associés à la gestion d’un aéroport « sûr et réglementé, ainsi que les événements récents réduisant considérablement les futurs flux de revenus potentiels de l’aviation », signifient selon Peel Group qu’un plan d’affaires rentable « ne peut pas être identifié dans un avenir prévisible ». DSA continuera à travailler en étroite collaboration avec les clients de l’aéroport et les autres utilisateurs « pour expliquer l’impact de cette réduction de service et travaillera avec eux pour minimiser la perturbation de leurs opérations et de leurs clients ».
Les responsables politiques de Doncaster et du South Yorkshire ont bien communiqué au propriétaire de l’aéroport une étude identifiant « les avantages économiques pour la région », mais « ne fournissant aucune solution à son manque de viabilité financière ». De plus, ils ont informé Peel qu’ils avaient été « approchés par un groupe intéressé à acheter ou à exploiter l’aéroport. Peel n’a pas encore reçu de réponse aux demandes urgentes de détails sur l’identité du consortium, et les termes d’une proposition ou d’une preuve de la situation financière ou de l’expertise aéronautique du consortium n’ont pas été fournis ». La proposition d’aide publique ne portait selon le groupe que sur le financement de « ses pertes d’exploitation jusqu’au 31 octobre 2023 » ; en l’absence de « propositions réelles pour remédier au manque de viabilité de DSA ou de tout acquéreur ou exploitant potentiel identifié », le conseil d’administration de Peel a conclu qu’il « ne peut pas accepter de manière responsable des fonds publics pour ce projet hautement incertain. processus dans le contexte d’une activité opérationnelle non viable et déficitaire ».
DSA va maintenant commencer un processus formel de consultation avec les syndicats. « Nous ferons tout notre possible pour minimiser l’impact de ces propositions et travaillerons en étroite collaboration avec les autorités et agences locales pour soutenir nos employés dans ce que nous savons être une période extrêmement difficile. DSA est restée en contact avec les représentants syndicaux sur place tout au long du processus et nous nous engageons à veiller à ce qu’ils soient mis à jour à chaque étape de cette prochaine phase », a déclaré Robert Hough, président de Peel Airports Group. Selon la BBC, tout le personnel de DSA s’est vu proposer des emplois par Manchester Airport Group (MAG) dans trois aéroports affectés par le manque de personnel, à Manchester, Londres-Stansted et East Midlands.
Robert Hough a ajouté : « Nous reconnaissons que cela sera une grande déception pour beaucoup. Le problème insoluble reste le manque fondamental et insuffisant de flux de revenus actuels ou potentiels, ainsi que les coûts d’exploitation élevés de l’aéroport. Nos employés ont toujours été le plus grand atout de DSA, et nous leur sommes reconnaissants à tous, passés et présents, pour leur dévouement et leur diligence au fil des ans. La priorité immédiate reste de continuer à collaborer étroitement avec eux au cours des prochaines semaines ».
Taloche a commenté :
27 septembre 2022 - 13 h 24 min
Saine gestion de l’argent public.
En France, on continue de financer nos glorieux aéroports de campagne qui grèvent honteusement nos impôts depuis plus de vingt ans.
Aucun aéroport n’est bénéficiaire en dessous d’un million de passagers par an. C’est ce que montre une étude réalisée en 2019 par l’ingénieur Jacques Pavaux ( ancien Directeur général de l’Institut du transport aérien). Sur les 86 aéroports ouverts à l’aviation commerciale en métropole recensés par l’Union des aéroports français, moins d’une quinzaine accueillent un volume de trafic suffisant pour leur permettre d’être financièrement rentables.
Mais les Français n’en savent rien. Et paient joyeusement pour des destinations où ils n’iront jamais !
saine gestion d'argent public: mais de quel argent public parlez vous? a commenté :
27 septembre 2022 - 17 h 30 min
En l’occurrence, Doncaster Airport est privé, comme il est dit dans le texte, et c’est le privé qui le ferme…
Les autorités locales avaient proposé de prendre à charge, donc sur argent public, une partie des couts, et encore, pour quelques mois seulement.
Mais c’est le privé qui a refusé…et a décidé de fermer l’ensemble de la plateforme à TOUT usage aéronautique…
Le privé va la transformer en aire de stockage ( sans arrivée de fret par avion), d’entrepôts et d’enseignes commerciales…
C’est certainement plus rentable pour le privé…et c’est à cette aulne là, et celle là seulement qu’il faut comprendre l’affirmation d’une impossibilité de rentabilité de l’aéroport…
PaterNoster a commenté :
27 septembre 2022 - 19 h 40 min
De l’aéroport de Doncaster à l’aéroport de Mancheter : même distance que de Bergerac à Bordeaux et mêmes destinations. Coûteux avenir pour l’aéroport de Bergerac ? Aéroport non rentable mais public, nous paierons donc tous son déficit.
Mayeux a commenté :
29 septembre 2022 - 15 h 38 min
Depuis quand Bergerac est un aéroport public ???
Vérifier vos informations avant de publier des informations erronées.
Bergerac est concédé à un opérateur privé qui si les opérations sont déficitaires assument ce qui va avec.
Taloche a commenté :
2 octobre 2022 - 14 h 16 min
Financé par la Région Aquitaine et les impôts locaux. C’est pas public, ça ?
Anna Stazzi a commenté :
27 septembre 2022 - 14 h 37 min
Oops ! Sorry, but I am afraid you might be wrong ..
L’airport microscopique de Doncaster appartient au groupe Peel, qui le ferme car pas assez rentable.
Manchester est assez proche pour l’international, sinon pour Londres 90 mn de train, un peu décati, mais ça roule.
Charité bien ordonnée commence par sa propre caisse.
Il y a belle lurette que la Couronne ne met plus un penny dans ces trucs, comme dans le transport d’une façon générale.