La compagnie aérienne Finnair a présenté hier une nouvelle stratégie visant à améliorer avant tout sa rentabilité, face aux conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle va donc abandonner des destinations secondaires en Asie pour se concentrer en particulier sur le Moyen-Orient.

« La stratégie de Finnair a longtemps reposé sur la connexion de l’Europe et de l’Asie via la courte route du nord, en utilisant l’espace aérien russe. Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et à la fermeture de l’espace aérien russe, les temps de vol vers les destinations asiatiques de Finnair sont désormais considérablement plus longs, ce qui affaiblit la rentabilité de l’entreprise », résume dans un communiqué du 7 septembre 2022 la compagnie nationale de Finlande, basée à l’aéroport d’Helsinki-Vantaa. La nouvelle stratégie de Finnair vise donc à « retrouver la rentabilité quelle que soit la fermeture de l’espace aérien russe », d’autant qu’elle est désormais confrontée à une « situation concurrentielle différente », et que le poids des différents marchés dans ses activités évolue : un « renouvellement structurel important » est nécessaire pour être compétitif. Avec l’objectif d’atteindre le niveau d’EBIT « comparable d’avant la pandémie d’au moins 5% à partir de la mi-2024 ».

Même si la compagnie de l’alliance Oneworld compte poursuivre des dessertes telles que Guangzhou (où elle est de retour depuis mardi), Bangkok, Singapour, Tokyo ou l’Inde depuis Helsinki, elle a récemment développé son réseau vers les USA (qui sera renforcé via la coentreprise avec American Airlines, British Airways et Iberia), et surtout annoncé un partenariat stratégique avec Qatar Airways, avec à la clé le lancement en novembre de trois nouvelles liaisons vers Doha. Selon  le CEO Topi Manner, le Moyen-Orient « deviendra un élément clé du réseau de Finnair », un vol quotidien supplémentaire « depuis l’Europe » étant déjà prévu : pendant la prochaine saison hivernale, « nous aurons 28 vols hebdomadaires vers Doha seulement, en plus de quelques autres vers Dubaï », a-t-il déclaré, expliquant que cette offre est supérieure « à que ce que nous avions vers la Chine continentale » avant la pandémie de Covid-19. Rappelons que la compagnie finlandaise vient aussi d’annoncer la suppression de sept liaisons long-courrier, au départ d’Helsinki mais surtout de Stockholm.

Côté emploi, Finnair explique que pour atteindre le résultat souhaité, « le soutien de tous les principaux groupes de parties prenantes est nécessaire ». La mise en œuvre de la stratégie commence maintenant et comprend des discussions avec toutes les principales parties prenantes « sur les changements nécessaires pour que Finnair soit compétitive ». L’objectif de réduction des coûts unitaires couvre toutes les catégories de coûts, y compris les frais de personnel. Finnair entamera des discussions avec les employés « sur, par exemple, des ajustements des conditions d’emploi », et évaluera d’autres mesures parmi lesquelles « l’externalisation du service de cabine spécifique à l’itinéraire, l’externalisation potentielle de certaines activités opérationnelles et les actions visant à améliorer l’efficacité des fonctions partagées ». Des économies sur d’autres coûts sont recherchées « par la négociation de contrats avec les fournisseurs, des changements structurels dans les opérations et l’optimisation des locaux ».

Finnair rappelle qu’elle a déjà mené au cours des deux dernières années et demie « une transformation majeure » pour se sortir de la crise sanitaire, « grâce à une série de mesures déterminées, notamment des réductions de personnel, la préservation de la trésorerie grâce à des congés, des modifications de contrat et des modifications temporaires des accords de travail avec des syndicats de salariés, une augmentation de capital de 500 millions d’euros, des prêts importants et la réussite d’un programme d’économies de 200 millions d’euros ».

« Les changements dans notre environnement opérationnel nécessitent une nouvelle stratégie et un renouvellement important de Finnair, notamment en ce qui concerne les coûts », ajoute le CEO. « Nous avons cependant une excellente base sur laquelle bâtir : notre excellent produit différenciateur, une forte culture de sécurité, une marque forte, nos capacités d’exécution de haute qualité, notre engagement envers la durabilité et notre expérience en matière d’adaptation et de renouvellement ».

Finnair adapte sa stratégie à la guerre en Ukraine 1 Air Journal

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