La compagnie aérienne low cost Blue Air a annoncé la suspension de tous ses vols au départ de la Roumanie entre ce mercredi et lundi prochain, blâmant le gouvernement qui a gelé ses comptes et appelé les voyageurs à ne plus acheter ses billets d’avion. Cinq aéroports français sont a priori concernés.
Basée à l’aéroport de Bucarest-Henri Coanda, la spécialiste roumaine du vol pas cher a annoncé le 6 septembre 2022 la suspension pour une semaine de tous ses vols au départ de la Roumanie. Ce mercredi matin, cela concerne à Bucarest des liaisons vers Paris-CDG, Bruxelles, Madrid, Barcelone, Milan, Amsterdam, Dublin ou Athènes entre autres, 25 liaisons étant affectées. Huit autres aéroports roumains sont affectés. Elle dessert également en France les aéroports de Beauvais, Bordeaux, Lyon et Nice. La rivale low cost Ryanair a immédiatement annoncé le lancement de « tarifs de secours » au départ de Bucarest (notamment vers Bruxelles), Cluj, Oradea, Sibiu, Suceava et Timisoara en Roumanie, mais aussi de Turin en Italie.
Le communiqué de la low cost explique qu’en raison « d’une situation imprévue consistant en la saisie de tous les comptes de la société Blue Air Aviation S.A. par le ministère de l’Environnement, Blue Air est dans l’impossibilité de payer les frais courants, nécessaires à l’opération des vols quotidiens. C’est pourquoi elle est contrainte de suspendre tous les vols prévus au départ des aéroports roumains, jusqu’au lundi 12 septembre 2022 ».
Le ministère roumain de l’Environnement a saisi les comptes de la low cost, alors que l’Autorité nationale pour la protection des consommateurs (ANPC) avait dès juillet averti les passagers de ne pas acheter de billets. Blue Air a déjà écopé d’une amende de 2 millions d’euros par cette dernière pour avoir vendu des tarifs promotionnels sur des vols qui ont fini par être annulés, une décision délibérée selon l’Autorité qui évoque 11.200 annulations pendant un an depuis avril 2021. Et elle doit encore rembourser aux clients plus de 13 millions d’euros à ce sujet.
Blue Air estime à 5 millions d’euros les pertes ayant suivi la déclaration de l’ANPC, qui avait en outre, face à la fragilité financière de la low cost, incité ses fournisseurs à exiger des prépaiements pour tous les services – ce qui est désormais impossible, compte tenu de la saisie des comptes de Blue Air. Qui accuse en outre l’ANPC d’avoir « conduit à la fin des négociations avec deux sociétés d’investissement potentielles ».
Peu de temps avant la suspension des vols, Blue Air avait signé un protocole d’accord avec la start-up régionale Air Connect (elle lancera ses opérations le mois prochain, avec un ATR 72-600) pour établir un partenariat stratégique, qui l’aurait vue transférer certaines de ses liaisons intérieures et européennes et signer un accord de partage de codes. Ce partenariat devait justement débuter le 12 septembre, mais a été suspendu.
Blue Air opère une flotte de 14 monocouloirs Boeing, dont deux 737-500, un 737-700, six 737-800 et cinq des six 737 MAX 8 commandés.
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