La dirigeante du parti Frères d’Italie (FdI), favorite pour prendre la tête du gouvernement après les élections du 25 septembre, demande une pause dans la privatisation de la compagnie aérienne ITA Airways, dont la vente à Lufthansa et MSC ou à Air France-KLM et Certares pourrait être annoncée dans les prochains jours.
« J’ai demandé une pause parce qu’il est très important de savoir (…) s’il est possible de conserver une compagnie nationale », a déclaré Giorgia Meloni lors d’un entretien exclusif accordé à l’agence Reuters sur projets de dépenses publiques de l’alliance des droites italienne. Les FdI s’opposent au projet de vente de la majorité du capital de la compagnie aérienne qui remplace la défunte Alitalia comme compagnie nationale italienne depuis le 15 octobre dernier, une vente lancée par le gouvernement Draghi qui veut annoncer un « soumissionnaire préféré » avant la fin du mois. Le parti souhaite sans surprise que le dossier soit tranché par le prochain gouvernement.
Rappelons que le consortium mené par Lufthansa Group, allié au géant suisse du transport maritime MSC, aurait proposé 850 millions d’euros pour acquérir 80% d’ITA Airways. L’autre candidat, la société d’investissement américaine Certares Management qui est soutenue par Air France-KLM et Delta Air Lines, aurait proposé pour sa part 650 millions pour acquérir 60% d’ITA Airways. Si l’offre de Certares Management est inférieure à celle de Lufthansa-MSC, elle aurait l’avantage de laisser au Trésor italien une participation « d’au moins » 40% et le droit de nommer le président de la compagnie et d’exercer un droit de veto sur certains « choix stratégiques ».
Le gouvernement italien sortant de Mario Draghi compte signer un accord préliminaire pour la vente de la compagnie de l’alliance SkyTeam d’ici le 10 septembre, selon Reuters.
C’est pour moi une évidence… a commenté :
26 août 2022 - 8 h 59 min
Quels que soient ses volontés, désirs, souhaits….etc…le gouvernement démissionnaire Dragghi , à la veille d’élections générales en Italie, n’a plus la capacité politique d’une telle vente, sur un sujet sensible par nature en Italie, puisqu’il touche à « l’italianité » et son image.
Je me faisais déjà l’écho de cette impossibilité dans un post le 06/08 dernier.
Même si Mr. Draghi prend publiquement une décision, cette dernière sera contestée juridiquévent avec pour conséquences d’en rendre la réalisation de la transaction finale impossible avant les élections….et de rendre cette décision probablement caduque après les élections…sauf si Mr. Dragi gagnait ces élections, ce qui semble à ce jour improbable.
Anna Stazzi a commenté :
26 août 2022 - 10 h 31 min
Alitalia, Ita, etc.. tout ça n’est qu’Italien.
Les Français lâcheraient-ils AirFrance pour voler sous la direction de LH, donc « des Allemands »?
Imaginons un instant les débats de ce côté des Alpes..
Mario Draghi est fin comme un renard, et a volontairement laissé le problème au prochain gouvernement… qui ne tranchera pas non plus s’il risque de tomber car désavoué sur une question d’orgueil national.
On repart pour un tour.
Bencello a commenté :
26 août 2022 - 11 h 01 min
Toute la subtilité va résider dans la capacité des politiques italiens à présenter la chose comme un “partenariat” et non une vente.
Puis le temps fera son oeuvre et le “partenaire” pourra monter au capital et/ou prendre progressivement le manche de la compagnie
Juan Trippe a commenté :
26 août 2022 - 11 h 16 min
ITA, Alitalia…même chose. A bord on a l’impression que rien n’a changé (les PNC âgés sont toujours en uniforme AZ)… le steward en business a accepté que la copine (en éco) d’un employé ITA (en business) vienne s’assoir à côté de lui.
Celui qui rachètera va vite s’en mordre les doigts…c’est un esprit très particulier (cie. que je connais bien depuis les années 60…et ses milliers de grèves).