Le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) a publié hier un rapport épinglant la compagnie aérienne Air France pour des incidents récurrents lors desquels les pilotes ont ignoré les règles de sécurité. Et l’appelle à remettre le respect des procédures « au centre de la culture de sécurité de l’entreprise ».
Le rapport publié le 23 aout 2022 concerne un incident spécifique, celui survenu le 31 décembre 2020 à bord de l’Airbus A330-200 immatriculé F-GZCJ de la compagnie nationale française reliant l’aéroport de Brazzaville-Maya Maya à sa base à Paris-CDG. Le vol régulier AF735V a décollé comme prévu, mais les pilotes arrivés à l’altitude de croisière détectent « qu’il manque environ 1,4 tonne de carburant dans les réservoirs ». L’équipage surveille l’évolution des quantités carburant, poursuit le rapport, le commandant de bord quittant le poste de pilotage pour son tour de repos quelques minutes plus tard en demandant aux copilotes de surveiller l’évolution des quantités carburant. Environ vingt minutes plus tard, les copilotes le rappellent car il manque alors environ 2,1 tonnes de carburant.
« L’équipage débute la procédure FUEL LEAK puis l’interrompt à la ligne qui prévoit la coupure du moteur du côté de la fuite suspectée (ici côté gauche), en choisissant de maintenir ce dernier en fonctionnement. L’équipage se déroute sur l’aéroport de N’Djamena (Tchad) « où il effectue une approche RNAV en piste 23 et y atterrit 1 h 47 après l’identification de la fuite. L’alarme ROPS, avertissant d’un risque de sortie de piste, s’active au moment du toucher des roues. Le PF freine fortement et la température des freins augmente jusqu’à 600 °C ». LE BEA souligne que les deux moteurs sont maintenus en fonctionnement ; « l’équipage réalise un demi-tour sur la raquette en bout de piste, puis coupe le moteur 1 (moteur gauche) alors qu’il roule vers le parking. L’équipage immobilise l’avion sur les aires de parking et coupe le moteur 2 . Les pompiers qui s’étaient positionnés à proximité de l’avion depuis l’atterrissage interviennent après la coupure du moteur 2 en dispersant de l’eau sous le moteur 1. Les passagers sont débarqués sans autre incident ». Le vol a duré 2 h 21, et la perte de carburant entre le décollage et la coupure du moteur 2 au parking a été estimée à environ 5,7 t dont 5,3 t en vol. Un examen du moteur 1 a révélé que la fuite de carburant se situait « au niveau de la bride supérieure de la tuyauterie principale de carburant qui assure l’interface entre le mât et le moteur ».
Le CDB du vol en question « est entré à Air France en 2002 après une carrière de pilote militaire. Sa transition CDB moyen-courrier a été effectuée sur 737 chez Transavia où il a volé quatre ans. Il avait terminé son adaptation en ligne sur A330 en février 2020. Le copilote est entré à Air France en décembre 2016, après une carrière militaire, puis d’ingénieur. Le copilote suppléant est entré à Air France en octobre 2016 après une carrière de pilote militaire et une expérience d’instructeur sur simulateur de vol (SFI) chez Airbus, notamment sur A330 ».
Le 30 septembre 2020, l’avion était sorti de visite dite « Interruption Longue », sous-traitée par Air France à l’atelier de maintenance HAECO, situé à Xiamen (Chine). Elle incluait la dépose et la repose des deux moteurs, impliquant le démontage et le remontage de la bride supérieure de la tuyauterie principale de carburant. Aucune fuite n’a été constatée à cette interface lors des contrôles à la fin des opérations de maintenance, notamment lors de la mise en pression du circuit de carburant.
Le BEA a suite à cet incident émis une recommandation de sécurité concernant le respect des procédures par Air France, soulignant « une certaine culture installée chez certains équipages d’Air France qui favorise une propension à sous-estimer l’apport d’une application stricte des procédures pour la sécurité ». La décision de ne pas couper le moteur 1 a créé un risque important d’incendie et entraîné une diminution importante de la marge de sécurité du vol ; « un risque d’incendie important existait, d’autant que le compartiment du moteur dans lequel a eu lieu la fuite est une zone chaude, où les surfaces du moteur dépassent souvent la température d’auto-inflammation du carburant », détaille le rapport. Si le BEA souligne le nombre « extrêmement limité » de vols Air France donnant lieu à des enquêtes, il cite entre autres un double incident les 28 et 30 mars 2017 « lors duquel un même équipage a effectué une montée en vol trop rapide », ou celui du 12 septembre 2020 quand un Airbus A318 « s’est affranchi des procédures opérationnelles afin de réaliser une arrivée rapide en piste à Paris-Orly ».
Plus précisément, le BEA a constaté un écart entre la documentation Air France et la documentation européenne « relative aux opérations aériennes dans la définition d’un des comportements observables de la compétence « application des procédures » : la compagnie aérienne indique « Sait s’écarter des procédures en concertation équipage lorsque la sécurité l’exige. S’écarte de la procédure pour raison de sécurité », quand le régulateur européen indique « Applique les procédures, sauf si un plus haut degré de sécurité l’exige ». Un écart similaire est noté dans l’un des comportements observables de cette compétence entre la
documentation Air France et la documentation européenne. Alors que cette dernière préconise que « le pilote s’adapte quand il se trouve face à une situation pour laquelle il n’existe ni directives ni procédures », celle d’Air France préconise que le pilote « improvise face à l’imprévisible pour obtenir le résultat le plus sûr »
En conclusion, le BEA rappelle qu’au regard « des milliers de vols réalisés quotidiennement par Air France, le nombre de vols donnant lieu à des enquêtes reste cependant extrêmement limité et concerne un nombre très réduit d’équipages. Néanmoins, le BEA a pu observer, au travers d’un certain nombre d’enquêtes récentes (…) que les équipages concernés avaient pu, pour des raisons diverses, volontairement ou pas, s’affranchir d’effectuer certaines procédures de façon conforme. Ces événements peuvent avoir des origines diverses : volonté d’optimisation opérationnelle, acceptation d’une déviation fortuite, ou violation d’une procédure. Ils ont pour point commun d’avoir entraîné une réduction des marges de sécurité sans que l’équipage n’en ait réellement eu conscience ».
En conclusion, le BEA rappelle qu’au regard « des milliers de vols réalisés quotidiennement par Air France, le nombre de vols donnant lieu à des enquêtes reste cependant extrêmement limité et concerne un nombre très réduit d’équipages. Néanmoins, le BEA a pu observer, au travers d’un certain nombre d’enquêtes récentes (…) que les équipages concernés avaient pu, pour des raisons diverses, volontairement ou pas, s’affranchir d’effectuer certaines procédures de façon conforme. Ces événements peuvent avoir des origines diverses : volonté d’optimisation opérationnelle, acceptation d’une déviation fortuite, ou violation d’une procédure. Ils ont pour point commun d’avoir entraîné une réduction des marges de sécurité sans que l’équipage n’en ait réellement eu conscience ». En conséquence, le BEA recommande que :
- Considérant la récurrence d’enquêtes concernant des événements Air France récemment menées par le BEA qui montrent une adaptation des procédures voire une violation délibérée de celles-ci amenant à une réduction des marges de sécurité ;
- Considérant que la culture juste n’accepte pas les déviations volontaires répétées, les négligences graves et les manquements délibérés ;
- Considérant que les écarts aux procédures détectés en vol ou au travers de la surveillance des données de vol (FDM) peuvent impliquer des actions fortes globales mais aussi individuelles ;
- Considérant que l’autorité de surveillance a indiqué au BEA avoir réalisé des constats comparables au travers de ses contrôles en vol ;
- Considérant que l’exploitant a indiqué au BEA une refonte en cours de son protocole d’analyse des vols dans l’objectif de renforcer le suivi individualisé des équipages ;
- Considérant que l’exploitant a décidé de mener un audit LOSA transverse à partir de l’automne 2022 ;
Air France poursuive et étende, si nécessaire, les actions internes entreprises afin de faire évoluer la culture de sécurité dans le sens d’une valorisation d’une application plus stricte des procédures en vol. Ceci pourrait s’appuyer sur un plan d’action global qui pourrait notamment inclure les sujets suivants :
- l’identification et la gestion individuelle des écarts aux procédures en vol, dans le cadre du FDM et dans un cadre de culture juste ;
- la fourniture aux pilotes d’outils pour rejouer et analyser leurs vols et la promotion de l’utilisation de ces outils ;
- une évolution du manuel d’exploitation afin de limiter les cas de déviations aux procédures à des circonstances exceptionnelles pour lesquelles les procédures sont inapplicables ou clairement inadaptées ;
- l’implication de l’encadrement, des instructeurs et des personnels navigants dans la construction de ces évolutions culturelles.
La compagnie aérienne a assuré à l’AFP prendre en compte l’ensemble des recommandations du rapport, précisant que certaines étaient déjà mises en œuvre. La compagnie s’engage par exemple à « fournir aux pilotes des outils leur permettant de rejouer et d’analyser leurs vols », comme le préconise le BEA. Air France affirme en outre qu’un audit sera engagé d’ici quelques mois « au sein de l’ensemble de la compagnie » afin de « compléter le cas échéant certaines analyses de ce rapport ».
📄 (1/2) Rapport d'enquête sur l'incident de l'@Airbus #A330 F-GZCJ exploité par @AirFranceFR survenu le 31/12/2020 en croisière / Fuite de carburant en croisière, déroutement, maintien en fonctionnement des deux moteurs jusqu’au roulage vers le parking. https://t.co/ktgOVbhXv9 pic.twitter.com/U5pIKhvZyh
— BEA ✈️ ⚙️🔬🇫🇷 (@BEA_Aero) August 23, 2022
Norlau a commenté :
24 août 2022 - 8 h 27 min
L’inconscience (ou l’incompétence) de quelques brebis galeuses ne doit pas entacher la réputation séculaire d’AF en matière de sécurité des vols.
Karanteg a commenté :
24 août 2022 - 10 h 27 min
Réputation séculaire d’AF : 9 accidents depuis 1988 et 432 morts !
Mamadou Diallo a commenté :
24 août 2022 - 11 h 29 min
Vos chiffres sont faux.
Le seul accident mortel d’un vol commercial régulier Air France au cours des dernières décennies est le vol AF447 (228 morts) en 2009. Il n’y en a pas eu depuis cette date, fort heureusement.
On pourrait y ajouter l’accident du Concorde le 25 juillet 2000 (111 morts en comptant les victimes au sol), mais il s’agissait d’un vol charter et il est difficile d’en imputer une responsabilité fautive à Air France. En tout cas, l’équipage aux commandes n’a pas commis de faute. Après, on peut toujours débattre sur la sécurité structurelle de cet avion, certes…
Il y a eu aussi le vol de démonstration d’Habsheim en 1988 (3 morts), mais ce n’était pas un vol commercial régulier, et ça remonte quand même à 34 ans… une autre époque !
Même si vous voulez inclure les morts consécutifs à des détournements terroristes, difficilement imputables à la compagnie aérienne, on reste très loin de votre chiffre de 432.
Bref, je ne cherche pas à défendre l’indéfendable (les accidents du vol AF447 et celui du vol AF358 à Toronto en 2005 sont clairement imputables à des manquements ou erreurs graves de l’équipage), mais cela n’autorise pas à gonfler les chiffres ou à mentir dans un but de dénigrement systématique.
Annexe 13 a commenté :
24 août 2022 - 23 h 58 min
Air France à réformé son analyse des vols il y a quelques années pour la rendre complètement inefficace (en plus d’être cornaquée par les syndicats…).
Heureusement AF a une veine de c…, relire avec intérêt le crash du 747 à Rio, du 747 à Papeete, de l’A340 à Toronto qui n’ont fait que quelques blessés, a deux doigts de catastrophes absolues …
La modestie rend le vol plus sûr… Souvent absente des “flight case” AF!
Jean a commenté :
24 août 2022 - 10 h 38 min
La réputation séculaire d’Air France en matière de sécurité a été entaché il y a bien longtemps. La compagnie remonte un peu ces dernières années et elle est en 2022 en 16ème position ce qui est loin de la première place. Il n’y a pas de place pour les “brebis galeuses” (comme vous dîtes) dans une compagnie aérienne.
Je remarque que les 3 pilotes sont d’anciens militaires ; les pilotes militaires sont excellents mais les procédures militaires sont différentes, donc peut-être un effort à faire pour leur conversion dans le civil.
Lorie a commenté :
11 octobre 2022 - 17 h 53 min
Bonne remarque mais s il y avait des militaires dans l Armée de l air on le saurait depuis le temps.
Emmanuel a commenté :
30 août 2022 - 14 h 23 min
Quel optimisme ! Et l’A340 du vol Air France Paris-Toronto de 2005 n’a pas fait 309 morts uniquement par miracle.
Tripalium a commenté :
26 janvier 2023 - 10 h 02 min
Bonjour,
Tacler les pilotes d’AF c’est facile. C’est un sport national. Nous ferions mieux de faire comme les USA : Glorifier notre industrie, glorifier le(s) Français et Européen(s) ; le moral des troupes en serait nettement amélioré.
Aujourd’hui on crache, on spolie, … abject comme attitude.
Faites en autant (tacler) avec les pilotes du A330 présidentiel. Vu en Life, aux mêmes escales, faire bien pire ….. de toute façon, l’objectif est de casser les pilotes, jamais l’industriel, les conditions difficiles, les frustrations de certains enquêteurs, ….,
et surtout …. pour les ASSUREURS !
Et oui, il coute moins cher de mettre tout sur le dos d’un pilote que d’un industriel ou d’un politique
Dugland a commenté :
24 août 2022 - 8 h 41 min
On attend la réaction de JP Bellepêche et autres anti AF avec impatience…
A mon avis, il va y avoir un serrage de vis certain chez AF au niveau sécurité des vols…
Sinon, qui se rappelle que le cdt Sully n’a pas appliqué la procédure préconisée par Airbus, s’il l’avait fait…
Mamadou Diallo a commenté :
24 août 2022 - 11 h 39 min
Vous avez raison. Parfois, dans des circonstances très particulières, l’expérience et l’intelligence de situation du pilote peuvent rendre pertinent de déroger à des procédures inadaptées ou non-optimales dans le contexte d’urgence absolue. Mais cela reste quand même très rare, et ne saurait justifier d’ignorer abusivement les procédures , notamment pour des motivations d’ordre économique, opérationnel ou par négligence. Je pense que c’est ce qu’a tenu à rappeler le BEA, à juste titre.
Maintenance en Chine a commenté :
24 août 2022 - 9 h 01 min
Super la visite dite « Interruption Longue », sous-traitée par Air France à l’atelier de maintenance HAECO, situé à Xiamen .
Pendant ce temps Air France maintenance fait les visites longues d’avions d’autres compagnies…
Maintenance a commenté :
24 août 2022 - 17 h 03 min
Non AF MAINTENANCE, ne fais pas la maintenance sur d’autres compagnies pendant que ses propres avions son en chine ou Philippine… AF MAINTENANCE a été vidé de ses ressources techniques, Plus assez de personnel voilà tout… et quand le fameux gentil gouvernement prêteur d’argent a plus de 11% de taux d’intérêts, fait la com de rapatrier le travail en France, Air France a l’autorisation d’externalisés de nombreuse visites a l’étranger !!! Hypocrisie
Maintenance en Chine a commenté :
24 août 2022 - 18 h 51 min
Air France assure la maintenance pour de nombreuses compagnies.
C’est d’ailleurs une grosse part de son chiffre d’affaires.
https://www.afiklmem.com/fr/media/communiques-de-presse-overview
Maintenance a commenté :
25 août 2022 - 15 h 33 min
RE FAUX… AIR FRANCE « Maintenance » en France CDG, ORY, ne traite pas de visites d’autres compagnies, à part une ou deux à titre exceptionnel sur 3jours max. Le lien est de la com AFI, pour l’entretien des moteurs à ou instrument CDG ou Ory, et les MRO citées sont toutes à l’étranger à sans aucun techniciens français payés en France payant des impôts en France.
Les Atelier avion a cdg et ory n’ont plus d’effectifs, il est donc impossible de passer toutes les visites d’avion AF donc encore moins ceux d’autres compagnies.
Merci aux différents dirigeants AF d’avoir détruit la maintenance
Maintenance a commenté :
25 août 2022 - 20 h 02 min
https://www.air-journal.fr/2021-11-20-air-france-industries-un-centre-de-maintenance-des-moteurs-a-orly-en-2023-5231770.html
maintenances a commenté :
26 août 2022 - 13 h 15 min
Votre reponse avec ce nouveau lien sur l’expansion des ATELIERS MOTEURS a ory et cdg ne concerne en aucun cas un renforcement de l’entretien AVIONS (problèmes initial est bien sur visite AVION fait en chine par un sous traitant)
Encore une fois les hangars entretien AVIONS se vident du personnels en France pour laisser les entretiens au sites implantés a l’étranger !!!
Donc encore une fois c’est faux AF maintenance AVIONS, ne fait pas de vistes AVIONS de compagnies étrangères a ory ou cdg, puisqu’elle a deja du mal a recruter du personnel qualifiés et du mal a garder le sien pour passer ses propres visites AVIONS.
(on ne parle pas d’entretien MOTEURS ou ÉQUIPEMENTS !!! qui sont mécaniquement dissociable d’un avion !)
JP Bellepêche a commenté :
24 août 2022 - 9 h 31 min
” On ne va pas se laisser emmerder par une fuite de carburant…je suis claqué , je vais me reposer “
Xenon24 a commenté :
24 août 2022 - 9 h 34 min
Voila ce qui se passe lorsqu’on confie la sécurité technique d’une compagnie AYANT été réputée la plus sûre au mond aux chinois!
Jean a commenté :
24 août 2022 - 10 h 48 min
L’article parle de l’erreur des pilotes qui ne sont pas chinois apparemment …..
Et AF n’a jamais été classé comme la plus sûre du monde, elle
était même assez loin il y a une vingtaine d’années (dans les 30), c’est mieux maintenant (16ème).
Hyères Le Palyvestre a commenté :
24 août 2022 - 10 h 00 min
Le Captain avait emmené sa maîtresse en rotation pour être fatigué à ce point ?
Top Gun a commenté :
24 août 2022 - 11 h 25 min
Non son OPL…
Le pire c’est que je l’ai vu récemment un CDB 777 suffisamment stupide pour poster des photos de lui bras dessus, bras dessous avec son OPL lors d’une rotation à Tahiti.
Une OPL bien connue au Snpl.
“une certaine culture” dixit le BEA. On ne peut pas mieux résumer.
Non, impossible! a commenté :
24 août 2022 - 11 h 38 min
Nous nous occupions mutuellement l’un de l’autre en l’absence de Mr. le Commandant ????
flyrelax a commenté :
24 août 2022 - 10 h 12 min
“le commandant de bord quittant le poste de pilotage pour son tour de repos quelques minutes plus tard en demandant aux copilotes de surveiller l’évolution des quantités carburant.’ Ils sont 3 PNT sur un Brazza et ils sont fatigués au point de prendre un tour de repos ?
Justin Fair a commenté :
24 août 2022 - 16 h 06 min
Les vols “Afrique” ( sub saharienne) sont souvent multi-tronçons, ce qui explique parfois le PEQ3, sinon les vols de moins de 9h30 à AF, se font en PEQ2. Ne pas oublier non-plus que c’était en pleine période Covid et qu’il fallait faire voler les pilotes, parfois en renforçant les équipages…
Et le tour de repos dans ce cas est obligatoire, du moins fortement recommandé, pour être moins fatigué et plus dispo, pour l’approche après une nuit blanche en vol…
Shrimp a commenté :
24 août 2022 - 11 h 38 min
Manifestement AF est moins douée pour préserver la securité des passagers que pour préserver la paix sociale.
l'aiglon a commenté :
24 août 2022 - 15 h 21 min
En ce moment ? Y a pas plus calme qu’ AF, toutes les autres compagnies ont des mouvements de grève, 0 à AF. Vous êtes mal renseigné
@Aiglon a commenté :
24 août 2022 - 15 h 57 min
Toutes les compagnies n’ont pas un Etat actionnaire qui donne son GO à un cadeau fiscal au PNT LC (cf. Article Les Echos)
C’est vrai qu’en cette période de baisse du pouvoir d’achat il fallait aider ces pilotes à payer les pensions alimentaires de leurs diverses ex-épouses et la rénovation de leurs barraques au Pays-basque, en Provence ou à Chamonix.
daisy a commenté :
26 août 2022 - 8 h 05 min
ça y est les commentaires bas de gamme à l’image de leur auteurs sont de sortie.la faute incombe aux commandants de bord avec leur multitude de maitresses, on se marre de telles idioties érigées en vérité,quelle vie lamentable ces pauvres baveux, en faisant de tels comemntaires ils doivent se sentir en pleine puissance vue leur état prostatique délabré
Bencello a commenté :
24 août 2022 - 11 h 44 min
Mince alors !!
Moi qui pensais que le BEA était à la botte d’AF (comme certains l’assuraient ici), je suis déçu… mais rassuré.
On attend la même objectivité au Qatar.
Un “petit” serrage de vis s’impose, surtout après les faveurs fiscales récemment offertes aux PNT long courriers.
Bien payés OK, mais exigence de rigueur élevée
Bencello a commenté :
24 août 2022 - 11 h 50 min
Ce qui interroge, c’est que la compagnie valorise (ou valorisait) ce genre de “libertés” prises avec les procédures.
Article des Echos:
En ouvrant le manuel d’exploitation des pilotes Air France, les enquêteurs ont pu lire des phrases comme : « sait s’écarter des procédures en concertation avec l’équipage lorsque la sécurité l’exige » ou « improvise face à l’imprévisible pour obtenir le résultat le plus sûr »
Ben: c’est comme pour un juge! a commenté :
24 août 2022 - 15 h 04 min
Un juge doit rendre la justice: c’est une obligation professionnelle pour lui.
Mais un juge doit obéir aux lois: c’est une exigence de democratie qui s’impose à lui.
Mais parfois deux lois distinctes s’avèrent en contradiction sur certains points: c’est un dilemme pour le juge.
Et parfois encore, aucune loi ne s’applique très précisément à un cas donné.
Et pourtant, le juge DOIT trancher et rendre une décision de justice!
C’est pareil pour un CDB…parfois certaines règles, applicables sans problème dans des contextes différents, s’avèrent inapplicables en même temps sur un cas précis car leurs conséquences pourraient s’annuler mutuellement.
Et dans certaines situations tous les paramètres pour appliquer tel ou tel texte ne sont pas réunis…et pourtant une décision « de faire quelque chose devant une situation donnée » s’impose…
Et c’est alors que tout ce que porte la fonction CDB prend tout son sens…Après coup, à l’analyse, telle ou telle décision peut s’avérer bonne, très bonne, excellente, mauvaise, très mauvaise voire catastrophique…On trouvera toujours du « vous auriez dû « … du « il aurait été préférable de »…ou du « cependant si vous aviez choisi… »
Mais ce qui paraît compréhensible en situation dégradée, surtout si l’urgence est là, ne l’est pas en situation normale et le respect des normes et procédures est un élément essentiel de sécurité: les normes et procédures n’ont pas été mises au point pour eme.der ceux qui ont à les appliquer ( valable pour tous, dans tous les corps de métier) , mais, spécialement en aviation, elles sont le fruit de la prudence, de l’anticipation …et surtout de l’expérience de tous les incidents et accidents antérieurs, aux conséquences graves ou pas, que l’on peut avoir oublié , voire dont on ignorait même l’existence s’ils sont lointains dans le temps ou la géographie. Mais tous ces accidents/ incidents une fois analysés ont génères des actions et procédures préventives nouvelles destinées à ce que telle ou telle situation ne se reproduise pas. Hors situation d’urgence déjà dégradée à enchaînements imprévus des faits, ne pas appliquer volontairement une telle chose est une véritable atteinte à l’esprit de sécurité . C’est une véritable FAUTE , au sens CRM du terme, qui nécessite plus que de simples re-cadrages ou « rappel à la loi » (comme aurait dit le juge du début de mon post)…
Ostend33 a commenté :
24 août 2022 - 12 h 41 min
Le BEA est de toute façon à la botte d’AF ! Ce qu’ils publient n’est que la pointe de l’iceberg ! Ce n’est pas pour rien qu’ AF est appelée Air Chance…
Mamadou Diallo a commenté :
24 août 2022 - 14 h 03 min
Il n’y a que vous et une poignée de chafouins incompétents pour utiliser ce détournement de nom malveillant. Vos allégations sur la prétendue collusion entre Air France et le BEA sont dépourvues de tout fondement.
Bref, commentaire aussi gratuit que malveillant.
Un Chafoin a commenté :
24 août 2022 - 15 h 20 min
En France, le surnom Air Chance ne tourne pas trop.
Par contre je peux vous assurer que dans le monde anglo-saxon, il ne faut pas être chafouin pour l’utiliser, simplement PN. AF est la risée des legacy, mais bon on admettra jamais ici qu’entre leurs pertes de coques et leur arrogance, on ne trouve que ce que l’on mérite…
Que le régulateur mette un taquet publique à la compagnie nationale, c’est révélateur. Ils doivent etre chafouins au BEA…
Dugland a commenté :
24 août 2022 - 16 h 53 min
Les anglos-saxons sont comme chacun le sait, irréprochables sur tous les plans…
Un Chafoin a commenté :
25 août 2022 - 0 h 52 min
Non, mais sur le plan de la sécurité des vols, plutôt oui.
Je vous invite à comparer les incidents et les accidents de BA sur les 30 dernières années, à ceux d’AF sur la même période.
Allez, je me casse, je dois décoller mon A350 sur un seul moteur. Avec un peu de Chance, ça passe !
Kevin Durand a commenté :
24 août 2022 - 14 h 12 min
Comparez le taux d’incidents, d’accidents et le nombre de morts pour British Airways et Air France depuis la naissance de BA (31/03/1974) jusqu’à aujourd’hui… la comparaison est totalement défavorable pour Air France. Chez BA, les pilotes considèrent AF comme une compagnie où la sécurité des vols n’est pas bonne.
Tilo a commenté :
24 août 2022 - 17 h 53 min
L’avion a fait un peu près n’importe quoi disait un pilote d’air France lors d’un atterrissage d’un Boeing 777-300er a Roissy Charles de Gaules en provenance de l’aéroport de New-York-JFK qui a failli causé un crash, certains disait déjà que une fois de plus Boeing met la faute sur les pilotes alors qu’eux ne savent plus faire des avions, les résultats du BEA ont montré que l’avion n’avait pas de problème et que ce sont les pilotes qui n’ont pas communiqué entre eux alors je sais qu’il y a ici beaucoup de salariés d’Air France qui defendent et n’aime pas qu’on pointe du doigt leurs entreprises ce qui est normal mais la vérité est qu’il y a du laxisme au niveau de la sécurité des vols ( Concorde problème d’entretien certaines pièces de l’avion n’avait était changé avant le crash , a330 Rio/PARIS pilotes qui pert les pédales et n’arrive plus a contrôler l’avion, a318 l’hiver passé qui a un moteur en panne et qui prend feu, 777 qui frôle le drame en avril) et après vous osé parler de Qatar airways, évitez de comparé Air France à Qatar airways il y a un monde entre les deux compagnies.
Dubs2a a commenté :
25 août 2022 - 10 h 27 min
Je pense que vous ne connaissez pas grand chose à la sécurité des vols pour afficher de telles inepties. Une énorme différence entre des compagnies comme Quatar ou autres similaires et Air France, c’est justement la culture de sécurité des vols, qui permet que des incidents remontent bien plus facilement. Le système européen est bien plus transparent et a quelques années d’avance sur d’autres. Et je ne parle pas de CRM ou de SGRF…(gestion de la fatigue)
Quand au BEA, ils ne font que l’analyse, et leur expertise en matière de stratégie sur la sécurité des vols n’est pas parole d’évangile.
Remettre en cause le Just and fair est l’exemple d’une recommandation déconnectée de la réalité de l’évolution positive de la sécurité des vols…
Tilo a commenté :
24 août 2022 - 17 h 56 min
Et oui ce sont les pilotes qui ont fait un peu près n’importe quoi….
Justin Fair a commenté :
25 août 2022 - 7 h 46 min
Merci pour votre expertise Tito…
Vous êtes sûrement pilote de ligne sur B777.
oui dans a commenté :
25 août 2022 - 20 h 36 min
flight simulator et dans ses rêves ?
Tilo a commenté :
25 août 2022 - 17 h 28 min
Je savais bien que mon intervention ferait réagir et comme les poissons ils se laissent attraper par l’hameçon, quand ont est vexé ou qu’on ne veut pas entendre les vérités ont dit qu’on raconte des inepties et qu’ont n’y connaît rien a l’aéronautique bien sûre piqué vif les salariés d’Air France comme @Dubs2 se sentent offensé qu’un rapport sur la sécurité d’Air France soit publié donc ont dit que le BEA n’a aucune expertise que c’est juste une analyse Mdr…?? vous êtes marrant vous avez la mémoire sélective. Écoute moi bien il n’y pas besoin d’être un expert, pilote de ligne ou un ingénieur pour s’exprimer ici et pour savoir certaines informations même les radios RTL, Europe 1 et France inter ou des médias grand publique comme la Tribune parle d’aéronautique et nous informe ok je regarde souvent les vidéos d’un grand expert comme Xiavier Tytelman bien plus professionnel que vous tous réunis ici, donc vos avis je m’en fou comme le font d’une poubelle.
atplhkt a commenté :
25 août 2022 - 18 h 47 min
@ TILO
Je vous cite
“Écoute moi bien il n’y pas besoin d’être un expert, pilote de ligne ou un ingénieur pour s’exprimer ici et pour savoir certaines informations même les radios RTL, Europe 1 et France inter ou des médias grand publique comme la Tribune parle d’aéronautique et nous informe ok je regarde souvent les vidéos d’un grand expert comme Xiavier Tytelman bien plus professionnel que vous tous réunis ici, donc vos avis je m’en fou comme le font d’une poubelle.”
Faire référence aux médias grand public qui, pour des raisons bonnes ou mauvaises, ne présentent souvent qu’une information incomplète, mal comprise, voire avec des “experts” qui se ridiculisent confondant un flaperon d’un B 777 avec un morceau d’aile de PIPER AZTEC (par exemple) ne me semble pas un argument très sérieux.
Ensuite, la trivialité de votre propos et vos jugements de valeurs, laissent perplexe en un sujet qui mérite bien mieux que nombre de commentaires en regard de cet article et des avis péremptoires de certains.
Ray Falguière a commenté :
27 août 2022 - 15 h 17 min
inex = jules777x = atplhlkt = serge13. même adresse IP !
330 Lover a commenté :
26 août 2022 - 9 h 40 min
J’ai lu le rapport complet en français. Les conclusions sont très dures, comme je n’ai pas de description de l’événement par les pilotes eux-mêmes, je ne veux pas les juger sur ce seul rapport.
De nombreux points sont intéressants pour l’analyse.
Un problème a été découvert dans le système de carburant avec une mauvaise répartition apparente ou une fuite de carburant, car les pilotes ont soudainement réalisé une différence de carburant de 1,4 tonne. D’après le rapport, c’est le moment choisi par le capitaine pour se reposer… comment un capitaine peut-il justifier cela !
Il me semble que dans ce cas, aucune leçon n’a été tirée de l’AF447 (Rio-Paris) où les commandants de bord ont laissé les copilotes seuls face à une situation difficile. Cela ressemble à un manque d’airmanship, pour moi, c’est la responsabilité du commandant de bord d’être présent dans le poste de pilotage au moment où des problèmes survenant pourraient nécessiter des décisions importantes telles que l’exécution d’une liste de contrôle complexe avec un arrêt moteur potentiel et un déroutement. La période de repos est alors une priorité secondaire et un élément de confort. La sécurité doit prévaloir, les périodes de repos doivent être réparties entre les pilotes d’une manière qui n’affecte pas la sécurité. Le vol a apparemment duré 2h21 et lorsque le problème a été connu, deux options existaient, atterrir rapidement ou si le problème avait pu être résolu, poursuivre le vol jusqu’à destination, les deux options offraient des possibilités d’ajuster les plages de repos.
Ne pas remplir la check-list de contrôle FUEL LEAK est une autre accusation. Ils n’ont pas coupé le moteur comme l’exigeait la liste de vérifications. Ce point peut être contesté. Dans une situation anormale ou d’urgence, c’est la prérogative du commandant de bord de s’écarter des consignes mais uniquement dans l’intérêt de la sécurité. Au-dessus de l’Afrique, les pilotes sont souvent rencontré un mauvais support radio, des conditions météorologiques difficiles et seulement quelques bonnes possibilités d’atterrissage, l’équipage aurait pu avoir une bonne raison dans l’intérêt de la sécurité (en pesant les risques et les options disponibles) de garder le moteur en marche aussi longtemps car il fonctionnait bien. Le risque était modéré, mais comme de nombreuses fuites de carburant sont le résultat de composants défectueux ou d’une mauvaise maintenance des moteurs, le risque qu’un incendie se déclare dans la zone des moteurs existait. Comme des capteurs sont présents dans le moteur pour détecter un incendie, des extincteurs sont installés et le carburant peut être arrêté (sauf si la fuite est en amont des vannes d’arrêt) cette option aurait pu être préférée par l’équipage comme arrêt/extinction d’un incendie du moteur était une option possible à tout moment.
La liste de contrôle FUEL LEAK est orientée pour prévenir un tel incendie moteur. Depuis le cockpit, il est généralement impossible de connaître exactement l’emplacement de la fuite, si du carburant s’est accumulé quelque part à l’extérieur des réservoirs, où la fuite s’écoule et si elle est proche des parties chaudes du moteur.
Le déclenchement d’un incendie peut être rapidement dramatique (rappelons que les principaux réservoirs de carburant sont situés juste au-dessus des moteurs !)
Le principal risque de ne pas couper le moteur conformément à la liste de contrôle s’est produit lors de l’atterrissage. Une fois stabilisée en phase de croisière, la fuite n’a apparemment pas créé d’incendie et le moteur tournait normalement.
Mais lors de l’atterrissage beaucoup de choses changent l’équilibre qui prévalait dans la croisière. Le tangage change lors de l’approche et de l’arrondi, la réduction de vitesse modifie un peu le flux d’air, le rebond à l’atterrissage pourrait casser une pièce déjà défectueuse et entraîner une fuite beaucoup plus massive. Comme les pilotes ne savent jamais dans un tel cas l’emplacement exact de la fuite et surtout si une accumulation de carburant existe quelque part, il serait judicieux de prendre en compte ces nouveaux risques lors de l’atterrissage dans la prise de décision.
Le rapport ne mentionne pas les inverseurs qui sont normalement utilisés à l’atterrissage, l’utilisation de l’inverseur implique une partie mobile au niveau du moteur et des changements massifs du flux d’air dans le moteur, imaginez ce qui aurait pu se passer si du carburant piégé était soudainement libéré à chaud partie en ce moment.
L’équipage a dû freiner très fort (probablement car ils étaient assez lourds), un autre risque lorsqu’il avait des freins très chauds, ne sachant pas exactement où le carburant fuyait sur avions. En plus de cela, ils ont effectué un demi-tour avec les deux moteurs en marche, renversant potentiellement une quantité de carburant qui fuyait au sol. Plutôt effrayant.
À mon avis, garder le moteur pendant l’atterrissage et le roulage présentait probablement bien plus de risques que d’atterrir sur un seul moteur ou au moins d’arrêter le moteur après le toucher des roues, mais je n’ai pas les chiffres de performances et de poids du vol à l’aéroport d’atterrissage pour valider complètement cette option.
Fred a commenté :
29 août 2022 - 15 h 21 min
A l’occasion du vol Swissair 111, l’équipage a appliqué scrupuleusement la procédure Cie “fumée inconnue”.
Résultat : La coupure de l’alimentation électrique cabine a eu pour conséquence d’arrêter la ventilation et de permettre à l’incendie de se propager vers le poste, ce qui a notamment eu pour autre conséquence une coupure PA et une augmentation corrélative significative de la charge de travail de l’équipage.
Quant à la procédure de délestage et de prépa cabine qui a conduit à un allongement significatif du temps de vol, elle n’a certainement pas aidé non plus et ce, même si l’enquête n’a jamais clairement établi qu’un atterrissage d’urgence après l’autorisation de déroutement sur Halifax aurait pu être conduit en toute sécurité.
Pour autant, la déviance volontaire à la règle est dans 90 % des cas mortifère et il est donc indispensable de respecter les procédures sauf raisons particulièrement bien étayées de s’en écarter.
Enfin, s’agissant des commentaires sur des incidents précis ou plus généralement sur la culture d’une entreprise, il convient de se garder du “y a qu’à faut qu’on”, puisqu’au FL 350 tout est toujours beaucoup plus compliqué que derrière un clavier.
Fred a commenté :
3 septembre 2022 - 10 h 10 min
https://www.youtube.com/watch?v=weTituqHt6I