La compagnie aérienne Brussels Airlines a clôturé le premier semestre 2022 avec une perte de 89 millions d’euros, en recul tout de même de 38% par rapport à l’année précédente.
Alors que sa maison-mère le groupe Lufthansa a enregistré son premier bénéfice trimestriel depuis le début de la pandémie de Covid-19, la compagnie nationale belge basée à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem a dévoilé ce 4 aout 2022 des résultats financiers plus sombres, les premiers mois de l’année ayant encore été impactés par les conséquences d’Omicron, tandis que le mois de juin a été marqué par quatre jours d’interruption de vols en raison de mouvements de grève. L’inflation et les coûts élevés du carburant « continuent d’influencer » les résultats de Brussels Airlines, mais elle estime dans un communiqué être grâce à sa restructuration « en mesure d’affronter l’avenir avec une position de coûts compétitive ».
Au cours du premier semestre de cette année, Brussels Airlines a accueilli 2,73 millions de passagers à bord de ses Airbus, « trois fois plus qu’au cours de la même période de l’année dernière, lorsque la pandémie de Covid et les interdictions de voyager qui ont suivi ont fait chuter la demande de voyages aériens ». Le coefficient d’occupation moyen a progressé de 11,9 points de pourcentage pour s’établir à 72,6%.
Elle a augmenté ses revenus de 314 millions d’euros, soit 228% par rapport à l’année précédente, pour atteindre 452 millions d’euros au premier semestre 2022 (année précédente : 138 millions d’euros), « grâce à l’expansion des opérations aériennes et à des rendements plus élevés ». Les recettes du S1 ont encore été affectées par une faible demande au début de l’année en raison de la vague Omicron ; plus tard en juin, la compagnie aérienne a dû faire face à quatre jours de perturbations des vols en raison d’une manifestation nationale et d’actions sociales. « Si l’on ne tient pas compte des jours de grève, le mois de juin a été positif en termes d’EBIT, en ligne avec les estimations » du plan de restructuration de Brussels Airlines.
Les charges opérationnelles ont augmenté au total de 282 millions d’euros, soit 97%, pour atteindre 572 millions d’euros (290 millions d’euros l’année précédente), « en raison de l’augmentation du volume et de la forte hausse des coûts ». L’EBIT ajusté de la période considérée s’est élevé à -89 millions d’euros (année précédente : -143 millions d’euros), soit une amélioration de 38% par rapport au premier semestre 2021.
« Non seulement la grève a fortement impacté nos résultats, mais l’indexation automatique en Belgique a fait grimper nos coûts salariaux de 6% cette année seulement, et de 8% si l’on tient compte de l’indexation de novembre. Le prix toujours très élevé du carburant et l’inflation plus générale, combinés à la forte position du dollar, ont entraîné une augmentation substantielle de nos coûts. L’impact de la grève sur nos finances montre à quel point la paix sociale est cruciale pour notre entreprise. Nous avançons dans la bonne direction sur ce front, en créant un partenariat renouvelé avec nos syndicats. Nous continuons à travailler sur des améliorations à long terme afin de nous permettre de créer de la croissance et des perspectives pour Brussels Airlines, tout en préservant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée de nos employés », a déclaré Nina Oewerdieck, directri=ce financière de Brussels Airlines.
« Nous constatons une forte amélioration de notre résultat par rapport à l’année dernière et nous continuerons à le faire car nous avons atteint une position très compétitive en matière de coûts grâce à notre programme de restructuration et à l’évolution positive de nos rendements. Sur le plan opérationnel, nous obtenons également de bons résultats, compte tenu des circonstances très difficiles dans le secteur de l’aviation en Europe, grâce à la reprise très rapide de la demande du marché. Ceci grâce aux efforts de tous nos employés et de tous nos partenaires », a-t-elle ajouté.
Le secteur africain de la compagnie de Star Alliance reste « performant », comme tout au long de la pandémie de Covid. En été, l’offre dépasse les niveaux de 2019, grâce à l’expansion de la capacité africaine. Avec l’ajout d’un 9e avion long-courrier, Brussels Airlines a renforcé sa position en Afrique de l’Ouest avec l’ouverture de Ouagadougou et Conakry. Les premiers résultats s’annoncent très positifs.
Côté emploi, Brussels Airlines estime avoir au S1 « clairement tourné une page », passant de la restructuration à la croissance avec une campagne d’embauche réussie, montrant que la compagnie aérienne reste un employeur attractif sur le marché. Brussels Airlines emploie à nouveau plus de 3200 personnes (+6% par rapport à l’année précédente en juin) ; 65 postes sont actuellement encore ouverts dans différents départements de l’entreprise.
Perspectives : le quatrième trimestre « reste un point d’interrogation », l’évolution de la Covid-19 étant encore inconnue. Compte tenu des coûts élevés imprévus, « l’équilibre envisagé pour l’année entière n’est plus à portée de main ». Pour le second semestre de l’année, l’objectif de Brussels Airlines est d’atteindre le seuil de rentabilité. « Grâce à Reboot Plus, nous sommes maintenant correctement restructurés pour atteindre nos objectifs. Nous avons réussi à amener notre entreprise à une position très compétitive en termes de coûts. Combiné avec l’augmentation réussie de nos rendements, nous sommes prêts pour un avenir durable. Les facteurs de coûts externes peuvent toutefois encore influencer les résultats », souligne la CFO.
Depuis le 1er juillet 2022, Tilman Reinshagen, a rejoint le comité de direction de Brussels Airlines en tant que Chief Operating Officer (COO).
Cpt bluesky a commenté :
5 août 2022 - 8 h 44 min
C est fou, jamais un manager ne se remettra en cause,
C est pas ma faute, c est l autre ou c est le covid, les charges, le dollar etc…
Par contre en cas de réussite c est du à sa compétence. Et nomme mngr de l année.
C est normal vu le brain washing reçu tu es le meilleur, toi seul a la solution, les autres sont des incapables et profiteurs fainéants.
A la faillite sabena, castor et Pollux ont pris les rennes de la SN
Les politiques croyant qu ils étaient les meilleurs pour géré la compagnie.
Que nenni, quelques années plus tard, on se retrouve dans le même scénario, compagnie presqu en faillite, même en étant dans le juron de la plus grande alliance européenne.
Cherchez l erreur.
Il n y a plus place pour les petites compagnies, qui en plus n ont aucun moyen financiers a renouveler la flotte, payer leur personnel et vivant sous perfusion perpétuelle.
Ah oui j oubliais, les salaires du management est dans la norme, par contre pour le personnel …..
PedroVL a commenté :
6 août 2022 - 0 h 19 min
Je suis assez d’accord. Au sein du groupe, LH et Swiss font des bénéfices au S1. Il faut savoir que les nouveaux avions vont à LH et à Swiss. Donc, déjà un avantage pour reprendre des couleurs car les nouveaux avions sont moins gourmands en carburant. Pourtant chez Brussels, il me semble que le management est allemand. Non ? Des managers allemands incompétents ? Je pensais que ça n’existait pas. Je serais tenté de dire que ces managers ne sont pas incompétents. Ils suivent les instructions du CEO du groupe, lesquelles pourraient bien être de garder Brussels sous perfusion si les dégâts sont limités pour occuper le terrain, et inciter les passagers belges, entre autres par le biais du programme de fidélité du groupe, à voler LH le plus possible. En fait, grâce au jeu de rabattage à Bruxelles, les pertes de Brussels sont largement compensées par l’acheminement des passagers belges vers les vols, surtout long courrier, de LH.
Était-il nécessaire d’investir chez Brussels maintenant dans une nouvelle livrée type “variole du singe”, des nouveaux uniformes et une nouvelle vidéo pour les instructions en matière de sûreté ? Il me semble que les priorités sont ailleurs. Pour moi cela ne s’appelle pas investir, mais jeter de la poudre aux yeux.