Le groupe aérien Lufthansa a retrouvé le chemin des bénéfices au deuxième trimestre, pour la première fois depuis le début de la pandémie de Covid-19. Mais c’est surtout grâce au fret, son offre passagers devant du coup être limitée à 80% des niveaux de capacité de 2019.
Si le résultat des activités passages est resté dans le rouge au T2 2022, à l’exception notable de Swiss International Air Lines, le groupe allemand à a annoncé le 4 aout 2022 avoir à l’instar de ses rivaux Air France-KLM et IAG dégagé un bénéfice d’exploitation, de 393 millions d’euros (contre une perte de 827 millions au T2 2021), et un bénéfice net de 259 millions d’euros (contre -756 millions l’année dernière). Le chiffre d’affaires trimestriel du groupe Lufthansa a quasiment triplé à 8,5 milliards d’euros (3,2 milliards au T2 2021). Côté trafic, 29 millions de passagers ont voyagé avec les compagnies aériennes du Groupe au T2 (année précédente : 7 millions), sur une capacité à environ 74% du même trimestre de 2019 ; ils étaient 42 millions entre janvier et juin (10 millions au S1 2021) sur des capacités à environ 66% des niveaux d’avant la crise sanitaire.
Le groupe souligne dans son communiqué « l’évolution positive des rendements et des coefficients d’occupation » au T2 : les premiers se sont « considérablement améliorés » au cours du trimestre, de 24% en moyenne par rapport à l’année précédente, et ont également augmenté de 10% par rapport à 2019. « Malgré le niveau de prix plus élevé », les vols du groupe Lufthansa ont eu un coefficient d’occupation moyen de 80% au deuxième trimestre, quasiment aux niveaux de 2019 (83%). Dans les classes premium, le coefficient de remplissage de 80% « a même dépassé le chiffre de 2019 (76%), en raison de la forte demande continue de classes avant parmi les voyageurs privés et de l’augmentation du nombre de réservations parmi les voyageurs d’affaires ».
Selon Lufthansa, les coûts unitaires des compagnies aériennes de passagers ont chuté de 33% au deuxième trimestre par rapport à la même période l’an dernier, « grâce à une gestion continue et cohérente des coûts et à l’expansion de la capacité de vol ». Ils restent supérieurs de 8,5% au niveau d’avant la crise, « en raison d’une offre encore considérablement réduite ». Et l’EBIT ajusté (bénéfice ajusté avant intérêts et impôts) de ce même secteur transport de passagers « s’est nettement amélioré » au deuxième trimestre à -86 millions d’euros (année précédente : -1,2 milliard d’euros). Entre avril et juin, le résultat a été grevé de 158 millions d’euros de coûts d’irrégularités liés aux perturbations dans les opérations aériennes. Au premier semestre 2022, cet EBIT ajusté du segment Transport aérien de passagers s’est élevé à -1,2 milliard d’euros (année précédente : -2,6 milliards d’euros).
Lufthansa Cargo en revanche est toujours à un niveau record, la demande de capacités de fret restant élevée « notamment en raison des perturbations continues du fret maritime ».L’EBIT ajusté a augmenté de 48% par rapport à la même période l’an dernier, à 482 millions d’euros (année précédente : 326 millions d’euros). Et au premier semestre 2022, un nouveau record a été battu pour la même mesure à 977 millions d’euros (année précédente : 641 millions d’euros). Lufthansa Technik et LSG ont eux aussi dégagé un résultat positif.
Carsten Spohr, CEO de Deutsche Lufthansa AG, a déclaré : « C’est un résultat solide après un semestre qui a été difficile pour nos clients mais aussi pour nos employés. Dans le monde entier, l’industrie du transport aérien a atteint ses limites opérationnelles. Néanmoins, nous sommes optimistes quant à l’avenir. Ensemble, nous avons mené notre entreprise à travers la pandémie et donc à travers la crise financière la plus sévère de notre histoire. Nous devons maintenant continuer à stabiliser nos opérations aériennes. À cette fin, nous avons pris de nombreuses mesures et les avons mises en œuvre avec succès. Nous voulons et continuerons à renforcer notre position de numéro 1 en Europe, et ainsi maintenir notre place dans le peloton de tête mondial de notre industrie. Outre le retour à la rentabilité obtenu, les meilleurs produits pour nos clients et les perspectives pour nos employés sont à nouveau notre priorité absolue ».
Une des mesures mises en œuvre par les compagnies de Star Alliance sera de limiter l’offre au T3 à environ 80% des niveaux de 2019, moins que prévu, en raison de l’impact des pénuries de personnel au sol comme en vol sur l’ensemble du continent. La demande devant rester élevée, cela devrait se traduire par « une nouvelle augmentation significative de l’EBIT ajusté au troisième trimestre par rapport au deuxième trimestre, principalement en raison d’une amélioration continue des résultats de Lufthansa Group Passenger Airlines ».
Pour l’ensemble de l’année 2022, le groupe Lufthansa s’attend à ce que la capacité offerte par les compagnies aériennes de passagers s’élève à environ 75% en moyenne. « Malgré l’incertitude persistante concernant les développements économiques et géopolitiques mondiaux et la poursuite de la progression de la pandémie », le Groupe précise ses perspectives et s’attend désormais à ce que l’EBIT ajusté soit supérieur à 500 millions d’euros pour 2022, conforme aux « attentes du marché ». Le groupe Lufthansa s’attend enfin à un flux de trésorerie disponible ajusté « clairement positif », et a programmé des investissements nets à environ 2,5 milliards d’euros.
GVA1112 a commenté :
4 août 2022 - 11 h 04 min
Je reste perplexe avec ces compagnies qui retrouvent les bénéfices, après deux ans de pandémie et en seulement 6 mois de reprise d’activité ..
Comme beaucoup de passagers ont déjà payé leur billets MAIS pas encore volés / voyagés, il y a effectivement de très belles recettes et encore peu de dépenses puisque ces vols n’ont pas eu lieu ..
Vivraient-elles à crédit ???
flyer2 a commenté :
4 août 2022 - 13 h 47 min
Je l’avais dis sur le post AF et on m’etait tombé dessus.
Ici comme pour l’annonce de résultat AF, cela s’explique par l’augmentaion du prix (non négligeable)
Je voyage très souvent, les prix n’ont rien avoir avec la periode pré-pandémique, les compagnies se sont renfloués rapidement.
Idem pour la surcharge carburant (ça se met en place rapidement, avec un prix pic, quand ça descend -, la surcharge ne descend pas)
Si vous regardez les resultats, la surcharge carburant est une ligne bénéfice.
Un moyen comme un autre de vite se renflouer.
Alex a commenté :
4 août 2022 - 18 h 33 min
Ces temps-ci, l’offre est largement inférieure à la demande. Par conséquent, les prix montent et restent élevés. Quand la situation va revenir à la normale (offre égalant voire dépassant la demande), les prix reviendront à un niveau plus normal.
Quant à la surcharge carburant, c’est toujours la même chose : rapide à être mis en place, et très long à être enlevée.
Aaa a commenté :
5 août 2022 - 23 h 35 min
Désolé mais je vais être honnête. C’est un énorme non sens comptable. Il faut.vous former via des mooc. Sans aucune méchanceté.
Vous avez deux mesures qui sont distinctes.
Une sur l’ébit ou résultats d’exploitation. On regarde uniquement le ça du trimestre et les coûts. Donc cela a pu être vendu à n’importe quel moment.
Par contre la deuxième mesure est le cash flow après ou avant investissement. Cette mesure est très impacté par les ventes futures. La plupart des Airlines mettent donc des warning pour dire que le cash généré sur le trimestre n’est pas représentatif de la capacité de l’entreprise mais plutôt de la saisonnalité. Afkl et lh l’ont fait.
XX a commenté :
4 août 2022 - 11 h 59 min
Ça ne se passe pas tout à fait comme ça. Ne sont comptabilisés dans les comptes uniquement les revenus des billets déjà consommés évidemment, ça serait étrange d’inclure les billets achetés mais dont les coûts des vols ne sont pas encore enregistrés. Ça veut dire que les résultats du Q3 de l’ensemble des compagnies aériennes (a minima européennes et américaines) seront excellents avec un bon remplissage et des prix élevés.
GVA1112 a commenté :
4 août 2022 - 12 h 52 min
Oui, je ne suis pas assez financier pour connaitre les règles comptable en entreprise aérienne.
Mais comment est comptabilisé le cash flow (liquidité) des billets vendus et pas “utilisés” ?
XX a commenté :
4 août 2022 - 14 h 24 min
Comme du cash flow parce que c’est effectivement du cash disponible dès que le client a payé son billet (ceci dit ça doit servir à payer les salaires, remboursement des avions et autres charges et impôts), mais pas comme des revenus/bénéfice. Dans ces cas-là ils prennent juste en compte les billets utilisés.
Dirafanaliz a commenté :
4 août 2022 - 15 h 58 min
Les résultats d’un trimestre d’un semestre ou d’un exercice comptable (année civile en général) sont calculés en soustrayant du montant des produits (pas les encaissements )les charges (pas les décaissements)de la période considérée.
Pour Air FRANCE-KLM, les contributions au résultats du T2 de chaque branche d’activité ne sont pas communiquées dans l’article d’Air Journal.